A. Martinet, Eléments de linguistique générale
www.lechatsurmonepaule.com
André Martinet, Eléments de linguistique générale, Armand Colin André Martinet (Saint-Alban-des-Villards, Savoie, 12 avril 1908 - Châtenay-Malabry, Hauts-de-Seine 16 juillet 1999) est un linguiste français, père de l’analyse fonctionnaliste en linguistique française. Ferdinand de Saussure, né à Genève le 26 novembre 1857 et mort à Vufflens-le-Château le 22 février 1913, est un linguiste suisse Reconnu comme fondateur du structuralismeen linguistique, il s'est aussi distingué par ses travaux sur les langues indo-européennes. On estime (surtout en Europe) qu'il a fondé la linguistique moderne et établi les bases de la sémiologie. Dans son Cours de linguistique générale (1916), publié après sa mort par ses élèves, il définit certains concepts fondamentaux (distinction entre langage, langue et parole entre synchronie et diachronie, le caractère arbitraire du signe linguistique, etc.) qui inspireront non seulement la linguistique ultérieure mais aussi d'autres secteurs des sciences humaines comme l'ethnologie l'analyse littéraire, la philosophie et la psychanalyse lacanienne.. Aux élèves : André Martinet s'appuie en grande partie sur les analyses du Cours de Linguistique générale de Ferdinand de Saussure, le fondateur de la linguistique moderne, dite "structurale" , mais apporte des contributions personnelles originales comme celle de "double articulation". Je vous recommande de lire au moins les deux premiers chapitres des Eléments de linguistique générale : 1."La linguistique, Le langage et la langue" - 2. "La description des langues ". Les notions fondamentales de la linguistique (bagage minimum !) : La linguistique distingue entre le langage, la langue et la parole : a) Le langage est la faculté générale de pouvoir s'exprimer au moyen de signes. Cette faculté n'est pas propre aux langages naturels mais elle caractérise toute forme de communication humaine. b) La langue est un ensemble de signes utilisés par une communauté pour communiquer. c) La parole est l'utilisation concrète des signes linguistiques dans un contexte précis. La dimension synchronique et la dimension diachronique du langage : a) La dimension diachronique du langage est l'évolution des signes au cours du temps. Elle ne permet pas de rendre compte du fait que le langage est un système. b) La dimension synchronique est constituée par les rapports entre les signes à un instant donné. Elle montre que la signification des signes dépend de la structure de l'ensemble du langage. La langue est un système de signes. Le linguiste distingue dans le signe deux éléments : le signifiant et le signifié. Le signifié désigne le concept, c'est-à-dire la représentation mentale d'une chose. Le signifant désigne l'image acoustique d'un mot. Ce qui importe dans un mot, ce n'est pas sa sonorité en elle-même, mais les différences phoniques qui le distinguent des autres. Sa valeur découle de ces différenciations La double articulation : les phonèmes et les monèmes (ou morphèmes) : La langue est fondée sur une double articulation : les unités de première articulation : les monèmes et les unités de deuxième articulation : les phonèmes. un phonème est la plus petite unité discrète ou distinctive (c'est-à-dire permettant de distinguer des mots les uns des autres) que l'on puisse isoler par segmentation dans la chaîne parlée. Un phonème peut correspondre à plusieurs sons. Chaque langue construit son lexique à partir d'un nombre limité de phonèmes, caractérisés comme les signifiés, non par leur qualité propre et positive, mais par ce qui les oppose (jouet/rouet). un monème est la plus petite unité porteuse de sens. On lui préfère aujourd'hui le terme morphème. Les monèmes (morphèmes) sont des unités de première articulation qui possèdent forme et sens. Ceux-ci ne coïncident pas toujours avec un mot. Par exemple, dans mangeais, on peut retrouver deux unités de sens distinctes : l'action de manger et l'indication d'une temporalité. On distingue donc, dans ce mot, deux monèmes : mange et ais. Le signe pris dans sa totalité Le langage est un système clos de signes. Tout signe est défini par rapport aux autres, par pure différence (négativement), et non par ses caractéristiques propres ("positives"). L'arbitraire (le caractère conventionnel du signe) du signe Le rapport entre le signifiant et le signifié est arbitraire et immotivé : rien, a priori, ne justifie, en français par exemple, qu'à la suite de phonèmes [a-R-b-R] (le signifiant, en l'occurrence, du signe "arbre"), on associe le concept d’"arbre" (qui est ici le "signifié") Les unités linguistiques L'unité linguistique est " une tranche de sonorités qui est, à l'exclusion de ce qui précède et de ce qui suit, le signifiant d'un certain concept." Ainsi le segment sonore : [ʒ(ə)laprã] (en alphabet phonétique international)) est analysé par un francophone en trois unités linguistiques : "je/la/prends/", ou "je/l/apprends" (le choix entre ces découpages se faisant en fonction du contexte). Pour parvenir à cette analyse, la langue établit entre les unités de sens deux sortes de rapports, indispensables l'un à l'autre. Les rapports syntagmatiques Les unités linguistiques s'enchaînent l'une à l'autre dans le déroulement de la chaîne parlée et dépendent l'une de l'autre. Toute combinaison de deux ou plusieurs signes linguistiques constitue un syntagme. Tout signe placé dans un syntagme tire sa valeur de son opposition à ce qui précède, à ce qui suit ou aux deux. Les rapports associatifs (ou paradigmatiques) Les éléments ainsi combinés sont par ailleurs associés chez le locuteur à d'autres qui appartiennent à des groupes multiformes : "enseignement" est relié aussi bien à "enseignant"… par parenté qu'à "armement", chargement"… par suffixation identique ou qu'à "apprentissage, éducation" par analogie des signifiés. Alors que les rapports syntagmatiques sont directement observables, Les rapports associatifs sont virtuels, sous-jacents.
http://www.lechatsurmonepaule.com/2014/08/a-martinet-elements-de-linguistique-generale.html