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Mikel Dufrenne, Esthétique et Philosophie, t. 1, Editions Klincksieck, 1980 Mikel Louis Dufrenne, né le 9 février 1910 à Clermont (Oise) et mort le 10 juin 1995 à Paris, est un philosophe français. Spécialiste d'esthétique, il a donné une orientation phénoménologique à cette discipline. Il a dirigé, en collaboration avec Olivier Revault d'Allones la Revue d'Esthétique. Olivier Revault d'Allonnes (Paris, le 30/07/1923 - Tréguier le 06/03/2009) est un philosophe et esthéticien français. Directeur de la Revue d'esthétique et codirecteur avec Mikel Dufrenne aux éditions 10/18 de la collection "Esthétique" dans les années 1970, il a joué notamment un rôle important dans la diffusion et la reconnaissance de Theodor Adorno en France.Il est l'auteur de plusieurs ouvrages sur la musique, mais a aussi établi les éditions critiques des écrits d'Eugène Delacroix, de Maurice Denis et de Francis Picabia. Avant-propos de l'auteur : "On a rassemblé ici, avec l'aimable consentement des revues où ils étaient parus, des articles dont la rédaction s'est échelonnée sur une quinzaine d'années. Doit-on s'en excuser, ou du moins s'en expliquer ? Pour l'auteur, c'est une façon de faire le point, de s'assurer de lui-même en tenant sous son regard des moments différents de sa recherche : heureux si, à défaut d'un progrès sans doute impossible dans un domaine où l'on est toujours au commencement, il constate au moins dans sapensée, à travers les divers problèmes qu'il affronte, une certaine continuité. Quant au lecteur, il remarquera peut-être que cette continuité est mise en question par l'écriture du mot nature, tantôt avec, tantôt sans majuscule : signe de ce qu'une philosophie de la Nature s'est progressivement élaborée. Mais il faut ajouter que cette philosophie impose la double écriture, selon que l'on nomme la Nature naturante (Natura naturans) ou la nature naturée (natura naturata ). En tout cas, on espère que le lecteur sera sensible à la diversité des problèmes évoqués dans ces textes : un tel recueil ne peut prétendre qu'à solliciter la réflexion, et son seul mérité réside dans la multiplicité des voies où il s'engage. De ce recueil il faut encore justifier le titre (Esthétique et Philosophie). Le premier article s'y emploie : il voudrait dire que non seulement l'esthétique ne peut s'accomplir qu'à l'intérieur d'une philosophie, mais encore que l'esthétique est une voie privilégiée vers la philosophie. Privilégiée pour l'auteur, en tout cas ; mais peut-être le lecteur consentira-t-il à le suivre un moment. Note sur "natura naturans" et natura naturata" : Mikel Dufrenne reprend cete expression à Spinoza (Ethique) : il faut distinguer entre Dieu et la somme totale de tous les phénomènes individuels ( modi ): les phénomènes forment la nature naturée ( natura naturata ); Dieu est la nature naturante ( natura naturans ). Mais il n'y a pas de séparation extérieure. D'après Spinoza, c'est une manière de voir purement abstraite que de considérer les phénomènes individuels comme isolés de l'«ordre universel de la nature», c'est-à-dire de la substance, de la nature naturante. Par là nous nous interdisons de les comprendre. Avoir une vue abstraite et superficielle de l'existence telle qu'elle se présente aux sens et à l'imagination dans l'apparition isolée des phénomènes, c'est pour Spinoza le contrepied de la conception qui la saisit comme substance et au moyen de l'entendement. Tout phénomène individuel n'est qu'une forme bornée de l'unique substance infinie et née d'une négation de la suppression de toutes les autres formes sous lesquelles la substance se présente. Toute détermination particulière est une négation. (source : encyclopédie de l'agora) Table des matières : L'apport de l'Esthétique à la philosophie I. - Problèmes philosophiques de l'esthétique Le Beau Les valeurs esthétiques L'expérience esthétique de la Nature Intentionnalité et esthétique La "sensibilité génératrice" II. - Art et Sémiologie L'Art est-il un Langage ? Formalisme logique et formalisme esthétique La critique littéraire : Structure et sens Critique littéraire et phénoménologie A propos de Pindare III. - L'Art d'aujourd'hui Mal du siècle ? Mort de l'art Objet esthétique et objet technique De l'expressivité de l'Abstrait. A propos d'une exposition sur Robert Lapoujade Robert Lapoujade, Délire des foules , 1985 Lapoujade est « un homme au milieu des hommes » : il n’existe au final qu’une seule présence, celle de l’homme-monde et du monde-homme, « les hommes au milieu du monde, le monde au milieu des hommes », ce qui présuppose un échange absolu, un corps à corps permanent entre les deux. La peinture, avec le peintre des foules, est alors devenue pour Sartre LE moyen de communication par excellence : « elle trouve à tous les carrefours les présences qu’elle incarne » (1) On jurerait reconnaître, dans ce texte écrit au deuxième trimestre 1961, la pâte de Merleau-Ponty lorsqu’il décrivait pendant l’été 1960 « cet étrange système d’échanges » du corps avec le monde : « la vision est prise ou se fait au milieu des choses, là où un visible se met à voir, devient visible pour soi et par la vision de toutes choses » (2) . (1) (Lapoujade), Le peintre sans privilèges, Situation IV, p. 383 et 379 ; Jules Vuillemin considèrera qu’avec « Le Miracle de l’esclave », le Tintoret « cherche à traiter la foule, dont il est assurément le peintre par excellence, comme une mosaïque de portraits individuels », « La Personnalité esthétique du Tintoret », art.cit. p. 1973. (2) L'Oeil et l'Esprit, p. 21 et 19-20. (source : Sartre etc.) Le Tintoret, Le miracle de l'esclave L'art est-il langage ? Notes de lecture Mikel Dufrenne, Esthétique et Philosophie, t. 1, Editions Klincksieck, 1980 Dans le chapitre II, p. 73 du tome I d'Esthétique et Philosophie, Mikel Dufrenne s'interroge sur les rapports entre l'art et la langage. "A tout moment on entend aujourd'hui parler de l'art comme langage : ce syntagme stéréotypée s'est inscrit dans la langue de notre temps. Mais il ne peut être pris à la légère. Une discipline nouvelle tend à lui apporter une justification : la sémiologie, dont Barthes a dessiné avec beaucoup de vigueur la première esquisse (cf. Roland Barthes, Eléments de Sémiologie, Communications, 4)." Selon Mikel Dufrenne, rechercher si l'art est un langage est l'une des tâches de la sémiologie puisque "la sémiologie se propose l'étude des ensembles signifiants, parmi lesquels l'art peut s'inscrire aux côtés du langage." Sémiologie et linguistique La sémiologie se propose d'étudier tout système de signes. Pour Roland Barthes, le vêtement, la nourriture, l'automobile, le mobilier peuvent être étudiés comme des systèmes de signe. De quel droit, s'interroge Mikel Dufrenne, appeler ces système d'objet ou d'images des ensembles signifiants ? Ce qui importe aux sémiologues c’est que l’ensemble dont ils s’occupent soit formalisable. « Ainsi le vêtement ou le mobilier peuvent être articulés en éléments discrets entre lesquels jouent des rapports d’opposition ou de complémentarité, de conjonction ou de disjonction, et qui autorisent une combinatoire. Mais ceci suffit-il à mériter à ces ensembles le nom de langue ? » « Même abstraite de la parole, et qu’on insiste ou non sur la fonction sémantique, la langue est toujours signifiante. Ces ensembles le sont-ils aussi ? (…) Peut-on dire qu’une pièce de vêtement ou de mobilier soit un signe, et quel est alors le signifié dont la relation avec le signifiant constitue le signe ? La sémantisation, l’extension pratiquement illimitée de la signification, remarque Mikel Dufrenne, est une caractéristique de l’esprit humain, toujours en quête de signifiés, au point que toute chose peut être signe (les nuages, les fleurs, les entrailles des oiseaux, les rêves…) Mais peut-on dire que tous les champs lexicologiques qu’ils soient essentiellement signifiants ? Selon Barthes lui-même « beaucoup de systèmes sémiologiques (objets, gestes, images) ont une substance de l’expression dont l’être n’est pas dans la signification. » (op. cité. p. 106) et il propose pour ces signes le nom de « fonctions signe ». En cherchant à savoir comment le signe signifie, la sémiologie tend à escamoter ce qu’il signifie. « Car on assure que le discontinu est nécessaire à la signification, que le sens est articulation et ne se pose qu’en s’opposant. D’où la recherche d’unités significatives – les mots ou monèmes, et aussi bien les sèmes et les axes sémantiques (Greimas). « Il y a un positif du sens qui est vécu comme tel, et nous verrons que sur ce point la sémiologie de l’art peut apporter quelques indications à l’étude du langage ; mais à condition que cette sémiologie prenne ses distances par rapport à la linguistique et ne tienne pas son formalisme pour exemplaire. » (p. 77) Mikel Dufrenne propose un classement des champs sémiologiques selon lesquels on pourrait assigner une place à l’art : Le champ infra-linguistique qui rassemble des systèmes non encore signifiants, la signification se réduit à l’information. Le champ linguistique, le langage comme lieu de la signification Le champ supra-linguistique ou les systèmes sont sur-signifiants, la signification est alors expression (cf. Le Poétique, chap. 2) « Bien entendu, ces trois plans ne sont pas rigoureusement séparés ; un même ensemble signifiant peut s’étendre sur les trois, mais il s’articule principalement sur l’un d’entre eux. Il nous semble que l’art est par excellence le représentant supra-linguistique. Pour le montrer, nous nous référerons au modèle linguistique. Nous confronterons donc l’art avec le langage, comme nous y invite le stéréotype, mais pour accuser sa différence plutôt que pour en entreprendre une analyse positive (cf. Phénoménologie de l’expérience esthétique et Language and Philosophy). L’idée que l’art est langage procède d’un examen élémentaire du langage. Elle s’explicite par deux affirmations : L’œuvre est un discours qui suppose un certain code L’artiste parle par son œuvre Ces deux thèses renvoient à
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