Charles Lenay, Darwin, Les Belles Lettres, coll. Figures du savoir, 1999
Charles Lenay, maître de conférence d'Histoire et Philosophie des Sciences à l'Université de Compiègne, a édité Les théories de l'évolution, La découverte des lois de l'hérédité et publié L'évolution : entre la bactérie et l'homme.
"Dès sa publication, L'Origine des Espèces de Charles Darwin en 1859 fut un immense succès de librairie. Sans cesse réédité jusqu'à nos jours et traduit dans toutes les langues, ce livre allait marquer un tournant dans l'histoire générale comme dans l'histoire des sciences. La théorie qui y était présentée intéressait pratiquement tous les domaines de la pensée : science, politique, philosophie ou religion. Le monde vivant abandonnait le cadre d'une création fixe pour s'inscrire dans le temps d'une immense histoire. L'idée s'imposait d'une continuité entre l'homme et l'animal. De plus, Darwin proposait un nouveau mécanisme explicatif, la sélection naturelle, qui semblait capable de rendre compte de la formation des caractères adaptés, sans faire intervenir de causes finales. Les traditions scientifiques, comme les traditions religieuses se trouvaient heurtées par cette théorie qui faisait intervenir le hasard dans ses explications.
En tant que théorie générale de la biologie, la théorie de la sélection naturelle allait définir de nouveaux programmes de recherche et réorganiser de nombreuses disciplines, en particulier les études de l'hérédité. En tant que nouveau schème explicatif, elle allait être mobilisée dans de multiples champs de savoir : psychologie, linguistique, économie, épistémologie, etc. - partout où il fallait rendre compte de structures "finalisées" sans faire intervenir d'intentionnalité. En tant que nouvelle perspective sur l'origine de l'homme, elle a servi de justification à de multiples idéologies (matérialisme, libéralisme, eugénisme, etc.) et continue d'occuper une place importante dans certains débats contemporains comme ceux qui concernent la bio-éthique."
Charles Darwin, L'évolution des espèces, traduction d'Edmond Barbier, revue par Daniel Becquemont, présentation Jean-Marc Drouin, Garnier-Flammarion
La publication de L'Origine des espèces, en 1859, a marqué une révolution intellectuelle comparable à celle qui est associée aux noms de Copernic et Galilée. En proposant une théorie de la «descendance avec modification» et de la «sélection naturelle», Darwin apportait des réponses aux questions qui préoccupaient les naturalistes de son époque. Le caractère radical de ces réponses aussi bien que les problèmes qu'elles laissaient en suspens ont alimenté d'emblée polémiques et controverses. De là les ajouts et les digressions qui, au gré des six éditions successives de l'oeuvre, en vinrent à obscurcir le propos d'origine. En élaguant la traduction d'Edmond Barbier de ce qui ne figurait pas dans l'édition de 1859 et en y rétablissant ce qui en avait disparu, le présent volume permet au lecteur francophone de retrouver cette oeuvre dans sa fraîcheur initiale.