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Jorge-Luis Borges et Adolfo Bioy Casarès, Six problèmes pour Don Isidro Parodi (Seis problemas para Don Isidro Parodi) traduit de l'espagnol par Françoise-Marie Rosset, avant-propos de Gervasio Montenegro, Editions Robert Laffont, collection pavillon poche, 2011

Table des matières :

H. Bustos Domecq - avant-propos de Gervasio Montenegro - Les douze signes du zodiaque - Les nuits de Goliadkin - Le dieu des taureaux - Les machinations de Sangiacomo - La victime de Tadeo Limardo - La longue quête de Tai-An

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Né en 1899 à Buenos Aires, Jorge Luis Borges est mort à Genève le 14 juin 1986. Après des études secondaires en Suisse où la Grande Guerre le surprend avec sa famille, il s'installe en Espagne où il adhère au mouvement ultraïste. Dès son retour en Argentine, il fonde une revue et, en 1923, publie son premier recueil de poèmes. En 1938, après la mort de son père, il accepte un emploi dans une bibliothèque de Buenos Aires. Huit ans plus tard, il perd son poste. La chute du gouvernement péroniste en 1955 lui permet d'être nommé directeur de la Bibliothèque nationale et professeur à la faculté de Lettres. Il est élu membre de l'académie argentine des Lettres, voyage fréquemment aux Etats-Unis, en Europe, au Japon où il donne de nombreuses conférences et dirige des séminaires d'études. Conteur, essayiste, il est reconnu comme l'un des maîtres de la littérature du XXème siècle. Toute son oeuvre est maintenant traduite en langue française et ses recueils de nouvelles - Fictions, l'Aleph, Le Livre de sable - ainsi que ses livres de poèmes et ses essais - Discussions, Enquêtes - s'inscrivent déjà comme des classiques dans la littérature contemporaine.

Adolfo Bioy Casares

Adolfo Bioy Casares est un écrivain argentin. Sa famille étant d'origine béarnaise, il a situé quelques-unes de ses nouvelles dans cette région. Très tôt acquis à l’art littéraire, Bioy Casares rencontre Borges dès 1932 : c’est le début d’une longue amitié qui marquera de son sceau les productions personnelles de l’auteur et donnera lieu, plus tard, à une féconde collaboration littéraire publiée sous le pseudonyme de Bustos Domecq : "Chroniques de Bustos Domecq", 1967 ; "Nouveaux contes de Bustos Domecq", 1977. Cependant, ce n’est qu’en 1940 (année de son mariage avec Silvina Ocampo) et après six ouvrages reniés que débute la carrière littéraire de l’auteur, avec la parution de "L’Invention de Morel" – qui reprend les données de "L'Île du docteur Moreau" (H.G. Wells) pour mieux en récuser les conventions. Les nouvelles ("Nouvelles fantastiques", 1945 ; "Nouvelles d’amour", 1971…) et les romans ("Plan d’évasion", 1945 ; "Le Songe des héros", 1954…) publiés par Bioy Casares dans les années qui suivront, ne cesseront ainsi de réitérer le mouvement commencé par "L’Invention de Morel" – celui d’un fantastique à forte dimension psychologique, élégant et sensible, à l’image du « narrateur type » de l’auteur – un Don Juan pathétique ironisant sur son destin et sur les femmes, déchiré entre enthousiasme et nostalgie, humour et sérieux, fantaisie et réalité.

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Quatrième de couverture :

"Don Isidro Parodi n'est pas un détective comme les autres. D'abord parce qu'il est né de l'imagination "à quatre mains" de deux grands écrivains : Jorge Luis Borges et Adolfo Bioy Casarès, réunis à l'origine sous ce pseudonyme commun : H. Bustos Domecq. Ensuite parce que ce personnage, chargé de résoudre six énigmes policières, est en prison depuis plusieurs années. Mais, comme on le verra, sa solitude, son "absence de monde" ne font qu"aiguiser sa clairvoyance et une concentration qui lui permettent de débrouiller les fils enchevêtrés des affaires les plus mystérieuses. Car aux six visiteurs venus lui exposer leurs problèmes, Parodi va fournir un éblouissant diagnostic. Au passage nos deux auteurs nous auront pour leur part livré une pittoresque galerie de personnages issus de tous les milieux argentins."

A propos de la collaboration entre Adolfo Bioy Casarès et Jorge-Luis Borges :

"Peu après avoir épousé Silvina Ocampo, Adolfo Bioy Casarès (1914-1999) fut présenté à Jorge Luis Borges (1899-1986) par la soeur de sa femme Victoria Ocampo. Une amitié de chaque instant naquit, qui ne devait prendre fin quà la mort de Borgès. C'est à l'occasion d'un défi ludique, trouver un slogan pour un produit cosmétique, que cette amitié se doubla bientôt d'une collaboration littéraire qui devait donner naissance, au début des années 1940, au recueil de nouvelles policières Six problèmes pour Don Isidro Parodi, initialement publié sous le pseudonyme de H. Bustos Domecq. En investissant le domaine du récit criminel dont ils étaient friands (ils dirigèrent en commun une célèbre collection de romans policiers), les deux compères avaient trouvé un moyen de ne pas se soumettre au "politiquement correct" ambiant de l'Argentine de l'époque. Ils ne devaient pas s'arrêter en si bon chemin, et d'autres recueils allaient naître de cette alchimie unique. Ce furent d'abord les Chroniques de Bustos Domecq en 1967, puis les Nouveaux contes de Bustos Domecq en 1977 (...)"

Extrait de la préface  :

"Dans les annales mouvementées de l'enquête policière, Don Isidro a l'honneur d'être le premier détective prisonnier. Le critique au flair éprouvé ne manquera cependant pas de faire des rapprochements suggestifs : Auguste Dupin, le prince Zalevski, Max Carrados... Ces enquêtes statiques, ces curieux voyageurs autour d'une chambre, sont une préfiguration, du moins partielle, de notre Parodi, ce personnage peut-être inévitable dans le développement de la litttérature policière mais dont la révélation, la trouvaille, est une prouesse argentine, réalisée, il convient de le proclamer bien haut, sous la présidence du docteur Castillo. L'immobilité de Parodi est un véritable symbole intellectuel et constitue le meilleur antidote à l'agitation vaine et fébrile de l'Amérique du Nord, qu'un esprit mordant mais lucide pourrait peut-être comparer au célèbre écureuil de la fable..." (Gervasio Montenegro, de l'Académie argentine des Lettres, Buenos Aires, le 20 novembre 1942)

Mon avis sur le livre :

Fruit d'une collaboration féconde entre deux géants de la littérature sud américaine, Six problèmes pour Don Isidro Parodi ajoute une touche de loufoquerie aux très (trop ?) sérieuses detectives stories anglo-saxonnes.

Mon ignorance de la société argentine des années 40,  m'a empêché de saisir toute la subtilité de ces six nouvelles où l'on sent l'influence assumée des grands ancêtres de la littérature policière : Conan Doyle, Edgar Poe, Chesterton et quelques autres...

... Mais non d'en apprécier la saveur, comme on découvre, sous son aspect étrange et peu engageant, le goût délicieux d'un fruit exotique.

Les deux amis ont inventé un personnage nouveau dans l'histoire de la littérature policière : le détective-prisonnier. Le schéma narratif est toujours plus ou moins le même : un personnage naïf et innocent, plongé dans une situation désespérée va consulter Don Isidro Parodi, un ancien coiffeur condamné à 21 ans de prison pour un crime qu'il n'a pas commis et devenu détective amateur. Don Isidro écoute plus ou moins patiemment son "client" et parvient du fond de sa cellule, à démêler, par la seule réflexion, les fils les plus embrouillés.

La biographie imaginaire de leur pseudonyme, Bustos Domecq, et la préface d'un académicien non moins imaginaire, Gervasio Montenegro, illustrent le goût du canular que l'on trouve déjà dans certaines nouvelles de Fictions.

On sent - notamment dans la parodie du style ampoulé  de certains auteurs de l'époque - que nos deux compères se sont bien amusés et il faut avouer que leur plaisir est communicatif !

 

 

 

 

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