Expression écrite et rédaction des supports - Objectif : Repérer des arguments - compréhension, expression écrite
Les enfants urbains
"Le travail extérieur au domicile du père et de la mère, leurs horaires souvent décalés d'avec les rythmes de l'enfant, des médias anesthésiants (télévision et journaux) et rongeurs du temps des parents, des réunions amicales ou des distractions différentes pour parents et enfants, la fatigue provoquée par les contraintes professionnelles ou urbaines (déplacements notamment) sont autant d'éléments qui réduisent les conversations entre parents et enfants à la seule rencontre chargée de communications utilitaires. (...)
Les enfants urbains semblent être plus que jamais choyés par leurs parents (cadeaux, argent de poche, etc.) quelle que soit leur condition sociale. Serait-ce parce que les enfants sont moins nombreux, parce qu'ils vivent avec leurs parents moins longtemps et moins souvent ? L'affection reste aussi présente, mais les parents n'estiment-ils pas nécessaire de trouver une compensation à cet amenuisement du temps qu'ils consacrent à la formation et à l'éducation de leurs enfants ?" (J. Mullender, La Ville et l'Enfant, CCI (1977)
(C. R., MAEXI 1ère année) :
1. Quelle est la thèse que l'auteur veut démontrer ?
Dans cet extrait de La Ville et l’Enfant, J. Mullender constate que le temps des parents habitant en ville est consacré aux occupations et préoccupations urbaines comme le travail ou les médias, en dépit (au détriment) de l’éducation et (de) la formation de leurs enfants. L’auteur se demande si les cadeaux offerts à ces « enfants urbains » ne seraient pas de la part des parents une compensation de ce temps qui ne leur est pas consacré.
2. Retrouvez les cinq raisons avancées par l'auteur pour expliquer ce phénomène.
Les cinq raisons qui prennent le temps des « parents urbains » sont :
- Le travail extérieur au domicile du père
- Le travail de la mère
- Les médias anesthésiants, omniprésents
- Les horaires de travail souvent décalés d'avec les rythmes de l'enfant
- La fatigue provoquée par les contraintes professionnelles, par les trajets en ville
3. Les enfants sont plus que jamais choyés. L'auteur analyse dans le deuxième paragraphe les trois causes de ce qu'il considère comme un fait de société. Retrouvez-les dans le texte.
Les trois causes développées par l’auteur comme un fait de société sont :
- Les enfants sont moins nombreux
- Les enfants vivent avec leurs parents moins longtemps et moins souvent
- Les parents souhaiteraient trouver une compensation à cet amenuisement du temps qu'ils consacrent à la formation et à l'éducation de leurs enfants
4. Ecriture. Donnez des exemples de communications utilitaires entre parents et enfants, sous forme de brefs dialogues (10 lignes)
Un dialogue « utilitaire » s’apparente aux besoins primaires des personnes, ne pouvant être évité. Les trois protagonistes ces scénettes (saynettes) sont : une femme, un homme, et leur fils Paul.
« Maman, Quand est-ce qu’on mange ?
- A 19h, chéri ! »
« As-tu fais tes devoirs ?
- J'ai presque fini, Papa. »
« Peux-tu signer mon bulletin de notes, s’il-te-plaît Papa ?
- Oui, bien sûr ! Va le chercher ! »
« Il est l’heure d’aller te coucher, Paul
- Encore un peu de temps, s’il-te-plaît, je n’ai pas fini mon livre!
- Non, au lit ! Dépêche-toi ! il est tard.»
« N’oublie pas de mettre ton réveil à 7h, Paul !
- Oui Maman, c’est fait ! »
« Réveille-toi, Paul ! Tu es en retard ! Tu vas rater le bus !
- Oh non ! Quelle heure est-il ?
- 7h30, dépêche-toi !
- Très bien, je me lève. »
« Maman, où sont mes chaussettes ?
- Je les ai lavées, tu en trouveras dans le panier à linge. »
« Papa, as-tu vu mon téléphone ?
- Je crois qu’il est sur la table de la cuisine, tu as dû le laisser en rentrant de l’école.
- Je vais regarder, merci Papa ! »
« N’oublie pas ta carte de bus, Paul !
- Je l’ai, merci Maman ! »
« As-tu pris ta carte de cantine ?
- Oui, je l’ai sur moi »
5. Ecriture. Vous arrive-t-il d'avoir, avec vos parents, des conversations autres qu'utilitaires ? Sur quels sujets ? Qu'attendez-vous de ces conversations ? Vous semblent-elles essentielles à une vie de famille ? Justifiez votre réponse à l'aide de deux arguments.
Avec l’âge, les enfants grandissent, recherchant plus d’indépendance vis-à-vis de leurs parents, tandis que ceux-ci vieillissent et se fatiguent, lassés de remplacer le gendarme ou le taxi dans la vie de leurs enfants.
C’est en tout cas ma situation vis-à-vis de mes parents, heureux mais fatigués suite à la naissance et l’éducation de leurs sept enfants, aujourd’hui tous majeurs. Les principaux sujets d’éducation ont été abordés, et nous, anciens adolescents, sommes désormais seuls pour découvrir ce qu’il nous reste à découvrir du monde, tant scientifiquement, que socialement, voire sentimentalement et spirituellement.
Bien que nous ayons quitté la maison familiale, nos parents sont toujours à nos côtés, et nous gardons contact avec eux au cours de discussions non utilitaires. Nous pourrions diviser ces types de conversation en plusieurs sujets : la culture, le sentiment et la spiritualité.
Selon mon avis personnel, ces conversations sont vraiment indispensables à une vie de famille sans conflit, car les parents ne sont pas uniquement des banquiers ou des professeurs, mais bien des personnes réelles, sociables et sensibles, qui ont besoin du soutien de leurs enfants. Ils ont besoin d’être aimés, parce qu’ils nous aiment.
Nous pouvons trouver un autre argument prouvant la nécessité de conversations non utilitaires entre les parents et les enfants. Il s’agit de notre propre sensibilité à nous, enfants.
De fait, la famille est une petite société sacrée dont aucun évènement extérieur ne devrait rompre les liens. Les enfants, quel que soit leur âge, ont besoin de communication avec leurs parents, ils ont besoin de se confier, de conseils, et finalement d’amour, de cet amour paternel et maternel, manifestés dans des conversations « gratuites », qui manifestent une attention particulière de l’une des parties envers l’autre, un don gratuit et libre qui montre le statut particulier des parents pour les enfants et vice versa.
Communiquer, ce n’est pas uniquement chercher à obtenir un savoir, ou un service, mais également entretenir un lien intellectuel et affectif entre deux personnes, comme si les parents et les enfants devenaient des amis, l’amitié étant un amour de bienveillance mutuel fondé sur la communication des vies.
(J.P., MAEXI 1ère année) :
1) La thèse principale de l’auteur est : Les parents passent beaucoup moins de temps à éduquer et former leurs enfants.
2) Les cinq raisons avancées par l’auteur pour expliquer ce phénomène sont : - le travail extérieur au domicile - les horaires souvent décalés avec le rythme de l’enfant - les médias (comme la télévision et les journaux) rongent le temps des parents - les réunions amicales et les distractions différentes pour les parents et les enfants - la fatigue provoquée par les contraintes professionnelles ou urbaines (notamment les déplacements)
3) Les enfants sont plus que jamais choyés, voici les trois causes selon l’auteur : - les enfants seraient moins nombreux - les enfants vivent moins longtemps avec leurs parents - les enfants vivent moins souvent avec leurs parents
4) « A quelle heure finis-tu ce soir ? » « à 17h » « Tu pourras prendre un bus pour rentrer à la maison ? » « bien sur ! Je pourrais prendre celui de 17h30 » « A quel arrêt te déposera-t-il ? » « Celui à côté de chez mamie » « Parfait. Tu resteras chez elle en attendant que je vienne te chercher » « ça marche ! A ce soir » « A ce soir »
5) J’ai tous les jours des discussions autres qu’utilitaires avec mes parents. Nous avons beaucoup de passions en communs, il est aisé pour nous d’entretenir une conversation autre qu’utilitaire. Nous parlons de romans, de films, de sujets d’actualité, de féminisme, de cultures étrangères … C’est important pour moi d’avoir ce genre de conversation avec mes parents, ça resserrent nos liens et ça nous permet d’évoluer, d’être plus tolérant face à l’avis des autres.
(R.M. MAEXI, 1ère année) :
1) La thèse de l’auteur est la suivante : Les enfants vivant dans un milieu urbain, sont mieux considérés par leurs parents, mais les interactions sont moins nombreuses.
2) Les cinq raisons sont les suivantes : travail à l’extérieur des 2 parents, la fatigue, les horaires, les distractions différentes
3) Ils sont moins nombreux, les parents consacrent plus de temps à leurs enfants.
4) Dialogue :
« Bonjour »
- As-tu mangé correctement ce matin ? »
- Oui, j’ai même pris un encas pour 10h00. »
- Tu as révisé tes tables de multiplications ? »
- Oui, je les ai apprises par cœur. »
- Bonne journée à toi ! »
5) Je ne vois pas souvent mes parents, j’ai uniquement des conversations utilitaires.
Sujets : les études, la nourriture et la santé.
Attentes : des confirmations de ce que je pense, une confrontation d’idées et de pensées.
Elles sont essentielles à une vie de famille. Elles permettent de se renseigner et d’exprimer ses besoins, ses envies et de créer un débat sain et essentiel.
L’expérience des parents permet de conseiller les enfants au niveau de leurs vies professionnelles. Les enfants font des choix et prennent des décisions, à eux de les assumer. Ils sont plus libres qu’avant. Il y a moins de restrictions de la part des parents.
Pauline CHAPELIER :
Il m’arrive régulièrement d’avoir des discussions autres qu’utilitaires avec mes parents, notamment avec mon Papa.
Ces discussions concernent divers sujets. Régulièrement, nous discutons de l’avenir, comment l’appréhender, comment faire en sorte de l’optimiser. Mais nous abordons également des sujets plus généraux, sur des sujets qui m’ont interpellé, qui m’intriguent, sur lesquels j’ai des questions ou besoin d’échanger pour me construire un avis. Ce type de discussions est primordial pour moi, car elles permettent de créer des liens avec mes parents, tout en m’enrichissant humainement. Le transfert de connaissances fait pour moi partie intégrante de l’éducation. Parfois, plutôt que d’aller sur internet pour trouver réponse à mes questions, je préfère en discuter avec mes parents, cela créer un échange et me permet de passer du temps avec eux.
J’ai remarqué que nous apprenons à connaître les personnes qui nous sont inconnues, en délaissant parfois celles que nous croyons connaître. Comme les membres de notre famille. Nous connaissons leur personnalité, mais finalement, qu’en est-il de leur passé ? Leur culture ? Leurs connaissances ? Je suis persuadée que nombreux seront ceux qui auront du mal à répondre à ces questions. Pourtant, nous passons bien plus de temps avec notre famille qu’avec nos amis.