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Bac Philo 2017, série S, Explication d'un texte de Foucault (proposition de corrigé)
Bac Philo 2017, série S, Explication d'un texte de Foucault (proposition de corrigé)

Dits et Écrits constitue un recueil posthume d'entretiens, de conférences et d'articles du philosophe Michel Foucault. L'ouvrage, dont l'édition a été établie par Daniel Defert et François Ewald, avec la collaboration de Jacques Lagrange, a été publié chez Gallimard, d'abord en quatre volumes en 1994 dans la « Bibliothèque des sciences humaines », puis en deux volumes en 2001, dans la collection « Quarto », cette nouvelle édition remplaçant la première.

Paul-Michel Foucault, né le 15 octobre 1926 à Poitiers et mort le 25 juin 1984 à Paris, est un philosophe français dont le travail porte sur les rapports entre pouvoir et savoir. Il fut, entre 1970 et 1984, titulaire d'une chaire au Collège de France, à laquelle il donna pour titre « Histoire des systèmes de pensée ». En 2009, il est considéré par The Times Higher Education Guide comme l'auteur en sciences humaines le plus cité au monde. Puisant dans Nietzsche et Kant, l'ensemble de son œuvre est une critique des normes sociales et des mécanismes de pouvoir qui s'exercent au travers d'institutions en apparence neutres (la médecine, la justice, les rapports familiaux ou sexuels…) et pose des problématiques, à partir de l'étude d'identités individuelles et collectives en mouvement, des processus toujours reconduits de « subjectivation » (libération et création de soi).

Le texte à expliquer : 

"À la limite, la vie, c'est ce qui est capable d'erreur. Et c'est peut-être à cette donnée ou plutôt à cette éventualité fondamentale qu'il faut demander compte du fait que la question de l'anomalie traverse de part en part toute la biologie. À elle aussi qu'il faut demander compte des mutations et des processus évolutifs qu'elle induit. À elle qu'il faut demander compte de cette mutation singulière, de cette « erreur héréditaire » qui fait que la vie a abouti avec l'homme à un vivant qui ne se trouve jamais tout à fait à sa place, à un vivant voué à « errer » et destiné finalement à l'« erreur ». Et si on admet que le concept, c'est la réponse que la vie elle-même donne à cet aléa, il faut convenir que l'erreur est à la racine de ce qui fait la pensée humaine et son histoire. L'opposition du vrai et du faux, les valeurs qu'on prête à l'un et à l'autre, les effets de pouvoir que les différentes sociétés et les différentes institutions lient à ce partage, tout cela même n'est peut-être que la réponse la plus tardive à cette possibilité d'erreur intrinsèque à la vie. Si l'histoire des sciences est discontinue, c'est-à-dire si on ne peut l'analyser que comme une série de "corrections", comme une distribution nouvelle du vrai et du faux qui ne libère jamais enfin et pour toujours la vérité, c'est que, là encore, l' « erreur » constitue non pas l'oubli ou le retard d'une vérité, mais la dimension propre à la vie des hommes et au temps de l'espèce."

FOUCAULT, Dits et Ecrits (1978).

Ce texte est moins ardu qu'il n'en a l'air ; il recoupe des notions que vous avez étudiées en cours de philosophie tout au long de l'année : le langage, la culture, la conscience, l'histoire, la science, la technique, la raison et le réel, le vivant, la matière et l'esprit, la vérité, la société.

Le texte traite de la question de l’homme. « La vie est ce qui est capable d'erreur » ; « La question de l'anomalie traverse toute la biologie » :  Selon Michel Foucault, l’homme est une « anomalie » dans le processus de l’évolution. Foucault ne dit pas qu'il s'agit d'une "donnée", mais d'une "éventualité", autrement dit d'une hypothèse.

Le mot "anomalie" est composé d'un mot grec "nomos" qui signifie la loi, la règle, la norme et du préfixe privatif "a". Une anomalie est un phénomène contraire à la norme. Un "aléa" est un écart inattendu par rapport à la norme.

Ce sont les Grecs avec Hippocrate (né en 460 avant J.-C.) qui commencent à séparer la médecine de la religion et cessent de chercher des explications surnaturelles à des phénomènes désormais considérés comme "naturels", comme les anomalies (maladies, malformations). A la Renaissance, cependant le chirurgien Ambroise Paré persiste, contrairement à Montaigne,  à attribuer des causes surnaturelles aux anomalies de la nature (Des monstres et prodiges, 1585), Il y voit un châtiment divin à des transgressions, notamment sexuelles. La biologie n'apparaît en tant que science à part entière qu'à partir du XIXème siècle avec l'introduction de la méthode expérimentale (Claude Bernard, Louis Pasteur).

La biologie (de bios = vie et logos = discours), la science du vivant, s'est ensuite associée à la médecine comme pratique visant à guérir les maladies du corps et de l'esprit, la maladie étant une anomalie par rapport à la norme biologique, de mieux en mieux connue. Par exemple, la biologie a permis de mieux comprendre et de mieux soigner les maladies héréditaires.

"Elle (l'anomalie) explique les mutations et les processus évolutifs" : Une mutation est une modification rare, accidentelle ou provoquée, de l'information génétique (séquence d’ADN ou d’ARN) dans le génome. Selon la partie du génome touchée, les conséquences d'une mutation peuvent varier.

Une mutation est dite héréditaire si la séquence génétique mutée est transmise à la génération suivante. Elle est l’un des éléments de la biodiversité et l’un des nombreux facteurs pouvant éventuellement jouer un rôle dans l'évolution de l'espèce.

Charles Darwin publie en 1859 son livre De l'origine des espèces où il expose une suite d'observations très détaillées et présente le mécanisme de la sélection naturelle pour expliquer ces observations. Cette théorie, qui entraine ce qu'il appelle "la descendance avec modification" des différentes espèces, considère que, étant donné que tous les individus d'une espèce diffèrent au moins légèrement, et qu'il nait plus d'individus que le milieu ne peut en nourrir, seuls les descendants des individus les mieux adaptés à la « lutte pour la vie », c'est-à-dire à la compétition pour l'appropriation des ressources rares, parviendront à engendrer une descendance. Les individus ainsi sélectionnés transmettant leurs caractères à leur descendance, les espèces s'adaptent en permanence à leur milieu. Il baptise "sélection naturelle" cette sélection des individus les mieux adaptés en opposition à la sélection artificielle que pratiquent les agriculteurs, jardiniers et éleveurs ; cette dernière étant le socle expérimental empirique sur lequel Darwin s'appuie pour développer sa théorie.

Foucault suggère que le processus d'évolution des animaux : la sélection naturelle, l'adaptation organique au milieu, la lutte pour la vie, ne l'est plus tout à fait pour l'homme. En effet, comme l'a montré Emile Durkheim (Sociologie et Education), à la compétition pour les ressources, s'ajoutent chez l'homme la coopération (qui existe aussi dans certaines sociétés animales comme les fourmis ou les abeilles), la transmission et l'accumulation.

Foucault suggère que l'homme pourrait bien constituer une erreur de la nature dans l'évolution des espèces. Cette conception de l'homme réfute la conception "humaniste" qui fait de l'homme, de la conscience, de l'esprit, le sommet de la création, le chef d'oeuvre d'un "dessein intelligent".

L'homme est le produit d'une "mutation singulière", d'une "erreur héréditaire" qui fait qu'il est un vivant (un animal) qui ne se trouve pas tout à fait à sa place. - L'homme est un vivant voué à l'errance et à l'erreur :  A l'instar de Foucault, Eric Weil met en évidence l'insatisfaction fondamentale de l'homme (de l'humanité) qui ne se contente pas de ce que la nature lui offre, mais éprouve le désir de transformer le donné. L'homme ignore ce qu'il veut : il va d'objet en objet et n'est jamais satisfait de ce qu'il a obtenu. Dès qu'il a obtenu quelque chose, il cherche à nouveau autre chose ; ses besoins sont limités mais ses désirs sont infinis, illimités. Eric Weil donne l'exemple de la sexualité : l'homme ne veut pas seulement assouvir ses besoins sexuels, il veut aussi autre chose ("être aimé"). C'est pourquoi il y a une "histoire de la sexualité". Il donne également l'exemple de la cuisine : l'homme ne veut pas consommer sa nourriture crue ; il la transforme de multiples manières. Il donne enfin l'exemple de l'esclavage : l'homme ne veut pas seulement être, il vaut aussi être reconnu par une autre conscience qui médiatise sa relation avec la nature.

Selon l'anthropologue André Leroi-Gourhan, l’humain est essentiellement et dès l’origine un être technique, dont le rapport au milieu est médiatisé par des organes artificiels, et les grandes étapes de l’hominisation peuvent être globalement associées à des phases successives d’ "externalisation", d’abord du squelette (silex taillés, leviers, etc.), puis de la force musculaire et thermique (machines motrices), enfin du système nerveux (informatique, réseau, numérique).

Sur le plan plus spécifiquement cognitif, c’est l’histoire du langage qui peut être également interprétée selon un processus d’externalisations successives, qui détermine en profondeur l’évolution de la pensée :

1)  Dès le départ, la cognition humaine se constitue dans et par le langage oral, qui représente la première extériorisation, originaire et constituante, de la pensée...

2)  La pensée humaine est ensuite profondément transformée par le passage de l’oralité à l’écriture, deuxième phase décisive de l’extériorisation de la mémoire et de l’activité symbolique, que l’anthropologue Jack Goody avait associée à l’apparition d’une nouvelle raison "graphique".

3) Vient ensuite le développement de l’imprimerie, qui approfondit et démultiplie les possibilités ouvertes par l’écriture manuscrite, inaugurant les transformations profondes de l’époque moderne (humanisme, science moderne, etc.)

4)  La fin du XXe siècle apparaît enfin comme l’époque de la numérisation généralisée de la mémoire humaine, et le réseau Internet peut être ainsi conçu analogiquement comme une sorte de système nerveux mondial extériorisé.

Ainsi l’homme est cette espèce dont la voie évolutive originale consiste à s’articuler toujours davantage à des dispositifs techniques extérieurs, au travers desquels se configurent et se prolongent ses fonctions internes ou propres : il est donc depuis toujours un être "augmenté" par son extériorisation artificielle.

Le langage - Foucault écrit : "le concept" - est la réponse que la vie elle-même (l'évolution) a donné à la tournure imprévisible que constitue l'apparition de cette "mutation singulière" qu'est l'homme : les animaux s'adaptent à leur environnement uniquement à travers leurs organes. La relation de l'homme avec le monde (l'homme est le seul animal pour lequel il y a un "monde") est, de surcroît, médiatisé par le langage symbolique doublement articulé (monèmes/phonèmes).

Selon la définition d'Aristote, l'homme est un "animal parlant, un "zoon logikon", un animal doué de raison, de parole, de pensée. Le langage est une faculté propre à l'homme. Inversement, comme l'a montré Descartes dans Le Discours de la Méthode, les animaux qui disposent d'organes phonatoires comme les perroquets, reproduisent les sons du langage humain, mais sans les comprendre. Ils ne font qu'imiter les sons qu'ils entendent. Ils ont donc un langage, mais pas de pensée.

Le langage animal est inné, alors que le langage humain est acquis. Les animaux n'ont pas besoin d'apprendre à communiquer avec leurs congénères. Ils le font spontanément, naturellement, dès leur plus jeune âge, par instinct. Un langage naturel, celui des animaux, est étroitement lié aux besoins : chez les abeilles, l'éclaireuse ne peut transmettre que des informations concernant la direction, la hauteur et la distance d'une source de miel, alors qu'un langage artificiel, comme le langage humain, est transmis par l'éducation et par la culture et n'est pas rivé aux besoins et à l'instinct : le langage humain est capable de transmettre toutes sortes d'idées.

L'homme se caractérise par la pensée, la pensée étant, comme l'a montré Hegel, inséparable du langage : "c'est dans les mots que nous pensons." C'est le langage qui transforme nos besoins en désirs, c'est le langage qui a permis le développement des sciences et des techniques qui permettent à l'homme d'agir sur la nature pour la transformer. L'art, les règles de parenté, la cuisine, les tabous, les rituels religieux, le droit, la politique, la culture dans son ensemble, sont des faits de langage et sont inséparables du langage.

L'homme possède la particularité unique du langage articulé. Il a développé des stratégies de chasse en groupe et de défense contre les prédateurs qui n’étaient possibles que grâce à ce moyen de communication, sur lequel il a par la suite bâti toute une société organisée, jusqu’à celle que nous connaissons aujourd’hui.

Le langage affecte la sélection à travers l’expression et la communication de pensées, contribuant ainsi aux performances cognitives de l’individu. Il entre en jeu dans la manipulation, la séduction, le maintien de relations sociales. Chaque individu bénéficie des perceptions, des raisonnements, de l'expérience de tous les autres et dispose, grâce au langage, d’une quantité importante et variée de savoirs et de connaissances qui traversent le temps et qu’il ne pourrait acquérir seul.

"Le caractère du langage est de procurer un substitut de l'expérience apte à être transmis sans fin dans le temps et l'espace, ce qui est le propre de notre symbolisme et le fondement de la tradition linguistique." (Emile Benveniste, Problèmes de linguistique générale)

Le langage (doublement articulé) étant la capacité proprement humaine de mettre en œuvre un système de signes et de porter des jugements sur le monde (bien/mal - vrai/faux), l'erreur est à la racine de la constitution de la pensée humaine et de son histoire.

Foucault suggère que l'instinct des animaux ne relève pas de la "vérité" ou de "l'erreur", du vrai ou du faux, mais d'une conduite adaptée (ou inadaptée) et c'est l'homme qui juge que telle ou telle conduite animale est adaptée ou non. Seul l'homme a la possibilité de se tromper en portant un jugement erroné sur le monde qui l'entoure car l'erreur est dans le jugement et non dans les choses.

Les hommes n'ont pas toujours pensé de la même manière, ils n'ont pas répondu, ni dans le temps, ni dans l'espace de la même façon à la question de leur place dans le monde. Ils ont "erré", ils se sont trompés, comme l'atteste l'histoire des sciences.

L'homme moderne est devenu, comme le dit Lacan "le sujet de la science". Le critère de la vérité (et de l'erreur) est désormais la science. Foucault suggère par ailleurs que la science (et la technique qui en est indissociable) est une réponse parmi d'autres mais ne dit pas "la vérité toute".

Les institutions humaines (sociétés, religions, coutumes, mythes, rites, cultures...) aussi bien à travers le temps (l'histoire) et l'espace, constituent des "réponses" possibles, relatives et non absolues à la possibilité d'erreur intrinsèque à la vie, au processus évolutif, avec l'apparition du langage humain.

L'opposition du vrai et du faux induit des effets de pouvoir : les organisations humaines, les cultures, les institutions politiques et religieuses... définissent le partage entre la vérité, ce qu'il convient de penser, de dire, d'écrire, de croire... et l'erreur, souvent assimilée au mal, à l'hérésie au sein des sociétés humaines. On peut prendre pour exemple le procès et la condamnation de Socrate, accusé de ne pas croire aux dieux de la cité.

Cette relation entre le (s) savoir (s) et les différentes formes de pouvoir est au cœur de la pensée de Michel Foucault. Ce sont les institutions qui définissent le partage entre la vérité et l'erreur, les différentes communautés scientifiques (les mathématiciens, les physiciens, les chimistes, les astrophysiciens, les biologistes...) regroupées autour d'un "objet de savoir", les communautés religieuses, les Partis politiques.

Cet effet de "mise en forme", d'objectivation aliénante par l'hétéronomie des institutions appelle un travail ininterrompu  de "subjectivation", de réappropriation d'espaces intérieurs et extérieurs d'autonomie, notamment à travers l'écriture, la "philia", le militantisme...

Cette réappropriation est rendue possible par cette "erreur" dans le processus évolutif qu'est l'apparition du langage qui renferme, avec le dimension de la parole, la possibilité pour les sociétés humaines de ne pas ressembler tout à fait à des fourmilières.

Les institutions sont des réponses "tardives" à la possibilité d'erreur intrinsèque à l'évolution, comme l'attestent les sociétés premières qui n'ont pas, à proprement parler, "d'institutions" mais des règles et des coutumes.

Le rapport à la "vérité" n'est pas le même au sein de ces différentes institutions parce que la "vérité" n'est pas définie de la même façon - la vérité scientifique n'est pas la vérité religieuse ni la vérité politique -, mais en fonction d'un "objet de savoir". Selon Foucault, il n'y pas de vérité absolue (préexistante), mais des vérités relatives qui se distribuent entre les secteurs multiples de "l'épistémè" (du savoir).

La philosophie ne saurait en aucun cas, selon lui, comme elle a pu le faire dans le passé, constituer une "unification" des vérités partielles du champ de l'épistémè. Elle consiste essentiellement à les "sonder", à chercher à les penser dans leurs spécificités et leur historicité.

L'histoire des sciences est "discontinue", elle est constituée tantôt de "réfutations" et tantôt de "corrections". On peut donner l'exemple de la réfutation du système de Ptolémée à la Renaissance, de la théorie des éléments simples par Lavoisier (l'air n'est pas un élément simple, mais un composé d'hydrogène et d'oxygène) ou de la conception aristotélicienne des "graves" par Galilée. On peut aussi penser à la "correction" de la théorie newtonienne de la gravitation universelle par la relativité générale d'Einstein.

Si l'histoire des sciences est "discontinue", c'est-à-dire si on ne peut l'analyser que comme une série de réfutation et de corrections, comme une distribution nouvelle du vrai et du faux qui ne libère jamais enfin et pour toujours la vérité, c'est que, là encore, l' « erreur » constitue non pas l'oubli ou le retard d'une vérité, mais la dimension propre à la vie des hommes et au temps de l'espèce." : les sciences visent la vérité, elles ont besoin de la notion de vérité comme horizon du savoir, mais ne l'atteignent jamais, non parce qu'elle est "inaccessible", mais parce qu'elle n'existe pas "en soi", en dehors de l'esprit humain qui la pose.

La vérité n'est pas "en arrière" ou "au-delà" du monde sensible, des phénomènes, comme les archétypes platoniciens, mais "en avant", non pas comme un absolu existant, mais comme un "horizon". Pour parler comme Kant, la notion de "vérité" dans les sciences n'est pas "normative", mais "régulatrice". La vérité ne sera jamais libéré tout entière, nous ne posséderons jamais le "savoir absolu" dont rêvait Hegel. Nous ne vivons pas dans la royaume de la vérité, mais sous le régime de l'erreur, de la recherche, du tâtonnement, de l'approximation ; la vérité n'est pas absolue, trans-historique, mais temporelle.

 

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