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Que sont mes amis devenus ?
Que sont mes amis devenus ?

"Que sont mes amis devenus, que j'avais de si près tenus et tant aimés..." (Rutebeuf)

 "Vingt fois j’ai voulu dire adieu à ma jeunesse. Vingt fois j’ai craint de me montrer ridicule. C’était trop tôt. La fois suivante, elle était partie. On ne saurait dire adieu trop vite à sa jeunesse. Elle s’en va sur la pointe des pieds. L’homme entre dans le soir de sa vie comme dans un pays étranger..."  (Alexandre Vialatte, "Le train du soir", Dernières nouvelles de l'Homme)

Ma jeunesse étincelle au feu des oiseaux qui passent, flèches-hirondelles dans l'espace bleu, et l'instant sans retour s'enfuit, dans le crépuscule d'or pourpre, parmi les jeux et les cris. J'ai murmuré un nom sous les feuilles, le soir penché sur un visage, et je bénis le temps où le Prince de la ville fut un enfant. Les fleurs s'en vont mais le Printemps demeure... Toujours, toujours un nouveau Printemps, et l'espérance des coeurs battants rafraîchit la beauté mortelle. J'ai murmuré un nom sous les feuilles le soir penché sur un visage, et je bénis le temps où le Prince de la ville fut un enfant. Je dormirai longtemps dans la fraîcheur des pierres fidèles, je dormirai longtemps... Et quand je m'éveillerai, il n'y aura plus que la Beauté...

                                            Partout.

"Un adulte, ce n'est jamais qu' un enfant qui a mal tourné."

Tandis que des ombres usurpent la scène, les êtres de chair et de sang et les belles créations imaginaires se pressent aux marches de la mémoire...

Les amis de l'enfance : le petit prince, Alexis Romanov, la grâce assassinée... Ivan, l'enfant soldat, courageux comme un homme, dont le fier regard bleu de déviait jamais et qui grandit trop vite, dans la nostalgie de l'enfance perdue... Alexandre, l'enfant russe aux cheveux d'or, l'oiseleur pacifique aux épaules de colombe... Franz, qui se baignait nu dans les torrents du Tyrol... Marc, tacheté de rousseur, qui aimait les mystères... Frédéric, le maçon des hirondelles, qui n'apprit jamais à lire... Baptiste, le cancre subtil qui marchait sur les mains... Didier, qui descendait des collines, cheveux au vent... Christian, aux yeux mauves, dont la beauté ne touchait pas terre, John, que sa mère n'aimait pas et que j'aimais pour deux et l'enfant d'Amérique qui m'offrit un jour Votre Image... "car j'étais un étranger et vous m'avez accueilli"

Richard, qui me regarde tristement de loin...

Anne et Sophie, les deux soeurs, qui m'accordèrent, par une belle après-midi d'été, à Versailles, dans les allées fraîches du château royal, leur amitié enchantée...

Et Jean-Jacques, dont le sida vola la vie magnifique.

 

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