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Bonnie MacBird, Une affaire de sang
Bonnie MacBird, Une affaire de sang

Bonnie MacBird, Une affaire de sang (Art in the Blood), une enquête inédite de Sherlock Holmes, traduit de l'anglais par Martine Desoille, septembre 2017

Bonnie MacBird est une "holmésienne" réputée. Auteur, elle enseigne à l'Université de Californie. Elle est également scénariste à Hollywood et a été récompensée par plusieurs prix prestigieux.

Quatrième de couverture :

"Londres, 1888, Sherlock Holmes reçoit un appel à l'aide de celle que l'on surnomme Mademoiselle La Victoire, une star de cabaret installée à Paris. Le fils illégitime qu'elle a eu avec un lord anglais vient d'être enlevé dans une rue de Montmartre.

A Paris, Holmes et Watson découvrent que cet enlèvement n'est que la partie émergée d'une affaire tentaculaire. Assassinats d'enfants, vol d’œuvres d'art : les indices conduisent sur la piste d'un seul et même homme. Un personnage extrêmement dangereux qui semble avoir toujours une longueur d'avance et prend un malin plaisir à narguer Holmes.

Le génial enquêteur de Baker Street va avoir du mal à mettre fin à ce jeu macabre. Surtout si son frère Microft ne cesse d'interférer dans ses affaires..."

Préface :

"Eté 2012, à la bibliothèque Wellcome, je fis une découverte qui changea radicalement le cours de mes recherches. Parmi les ouvrages que j'étais venue consulter sur la médecine à l'époque victorienne, certains étaient tellement usés que les pages étaient attachées avec de la ficelle.

Le plus gros de tous était un traité sur l'usage de la cocaïne, au dos duquel était attachée une épaisse liasse de feuillets pliés en deux.

Quand je dépliais délicatement les pages jaunies et les étalai devant moi, l'écriture me sembla étrangement familière. J'ouvris le livre à la page de garde. Inscrit à l'encre pâlie y figurait le nom du propriétaire original : Dr. John H. Watson.

La liasse de feuillets n'était autre qu'une aventure de Sherlock Holmes rédigée de la main même du Dr Watson.

Mais pourquoi cette enquête n'avait-elle pas été publiée en son temps avec toutes les autres ? Sans doute parce que, plus longue et détaillée, elle révélait certains aspects du caractère de son ami qu'il eût été préférable de ne pas divulguer de son vivant. A moins que Holmes lui-même, après lecture, n'en ait interdit purement et simplement la publication.

Une troisième hypothèse, bien sûr, était que le Dr Watson, ayant distraitement plié et, pour quelque mystérieuse raison, attaché le manuscrit au dos du traité, l'avait ensuite égaré ou oublié.

Le temps et l'humidité avaient rendu certains passages indéchiffrables, et, bien qu'ayant fait de mon mieux pour combler ces lacunes, je prie le lecteur d'excuser toute erreur de style ou toute inexactitude historique qui aurait pu se glisser dans le texte là où l'écriture était devenue illisible.

J'espère que vous partagerez mon enthousiasme. Car, comme le disait récemment Nicholas Meyer (le découvreur de La solution à 7%, L'horreur du West End, et Sherlock Holmes et le fantôme de l'Opéra) :

- Conan Doyle, on n'en a jamais assez !

Il se pourrait qu'il y ait encore d'autres histoires à découvrir. Continuons de chercher. Mais, pour l'heure, installez-vous au coin du feu et laissez-vous conter la mienne..."

Mon avis sur le livre : 

Bonnie Mac Bird a concocté, pour le plus grand bonheur des holmésiens cette aventure de Sherlock Holmes bourrée de suspens et d'humour. Les "méchants" sont particulièrement odieux, mais certains le sont moins qu'ils ne le paraissent, l'auteur maîtrisant parfaitement la technique de la "misdirection".

Le lecteur est transporté du brouillard londonien aux brumes d'un château victorien gigantesque et labyrinthique dans la contrée du Lancashire, bourré d’œuvres d'arts inestimables et peuplé de personnages tous plus inquiétants les uns que les autres, en passant par l'ambiance déjantée du Chat noir où Holmes et Watson font la connaissance du peintre Henri de Toulouse-Lautrec qui les héberge dans son appartement parisien. 

L'auteure s'est visiblement amusée à faire tomber Holmes amoureux, "à son corps défendant", d'une chanteuse de cabaret, l'irrésistible Mademoiselle La Victoire - le seul béguin connu jusqu'à présent du détective londonien était pour l'aventurière Irène Adler, une chanteuse, elle aussi, mais d'opéra,  dans Un scandale en Bohème -  et à l'embêter avec un rival, caricature du Français prétentieux et charmeur, en la personne d'un certain "Vidocq".

Le pauvre Sherlock est particulièrement malmené dans cette aventure, au point de faire figure de martyre : il doit non seulement subir les pressions à la limite du chantage de son frère Microft, mais encore l'obligation, totalement opposée à sa nature, de mener l'enquête en fauteuil roulant et pour faire bonne mesure, les maltraitances de ses adversaires, qui le laissent pratiquement pour mort (mais qu'on se rassure, il ressuscitera grâce aux soins avisés du Dr Watson, après avoir, comme de bien entendu, triomphé !)... Bref, une roman d'excellent facture qui mériterait de figurer dans le "Canon" *.

* Note : On désigne habituellement par « Canon de Sherlock Holmes » ou « Canon holmésien » l'ensemble des quatre romans et des cinquante-six nouvelles écrites par Arthur Conan Doyle, mettant en scène le détective Sherlock Holmes. L'utilisation du terme « canon » permet ainsi de distinguer l'œuvre originale de Conan Doyle par rapport aux nombreux travaux d'autres auteurs ayant réutilisé le même personnage (« œuvres apocryphes », notamment constituées de pastiches).

 

 

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