Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

S.T. Haymon, Un enfant de chœur a disparu
S.T. Haymon, Un enfant de chœur a disparu

S.T. Haymon, Un enfant de chœur a disparu (Ritual Murder), traduit de l'anglais par Bruno Boudard, Liani Levi, 1998

Sylvia T. Haymon naît à Norwitch, dans le Norfolk, en 1918. elle consacrera à son enfance dans cette région deux volumes autobiographique, publiés à la fin des années quatre-vingt. Après ses études à la London School of Economics, elle travaille à la BBC et collabore à différents journaux dont The London Times et Punch. De 1965 à 1973, elle publie plusieurs ouvrages sous le nom de Sylvia Haymon : un roman historique, des biographies, une histoire de la ville de Norwitch. En 1980, paraît son premier roman de littérature policière : Nuit blanche pour vierge noire (Death and the Pregnant Virgin), dont le héros, l'inspecteur Ben Jurnet, reviendra dans les six romans suivants, tous situés dans la région natale de l'auteur. S.T. Haymon reçoit en 1983 le Crime Writers' Association Silver Dagger Award pour son deuxième roman : Un enfant de choeur a disparu (Ritual Murder) S.T. Haymon est décédée en 1995. Fréquemment comparée à Dorothy L. Sayers et à P.D. James, S.T. Hayman s'inscrit dans la tradition d'analyse psychologique et d'humour des grands écrivains britanniques qui donnent à la littérature policière ses lettres de noblesse.

Quatrième de couverture : 

"Que se passe-t-il donc dans la célèbre cathédrale d'Angleby ? Appelé pour un simple graffiti sur les murs, l'inspecteur Ben Jurnet est confronté au meurtre d'un jeune choriste, calqué, semble-t-il sur celui qui, au Moyen-Âge, déclencha le massacre de la population juive. Les passions anciennes se réveillent dangereusement.

Mais qui Ben Jurnet doit-il rechercher : un criminel antisémite ou un psychopathe ? Et quels obscurs trafics se déroulent dans l'ombre de la cathédrale ?"

Citation :

"Alors que Jurnet et le doyen rebroussaient chemin jusqu'à la nef, ils s'arrêtèrent pour laisser passer un petit cortège. Jurnet compta vingt-quatre garçons marchant deux par deux, classés en fonction de leur taille et qui, dans leurs soutanes écarlates, ressemblaient à des diablotins aux visages angéliques. En voyant le Dr. Carver, ils affectèrent, si cela était possible, des expressions encore plus mystiques ; un détachement spirituel qui n'effaçait toutefois pas la première impression que ces vingt-quatre paires d'yeux juvéniles et pétillants avaient produite sur Jurnet. Personnellement, les soutanes rouges, qui offraient un contraste éclatant avec la pierre grise, lui faisaient plus d'effet que les visages qui les surmontaient. Seuls deux d'entre eux le marquèrent. Il s'agissait, d'après ce qu'il pouvait en juger, de deux garçons d'une douzaine d'années, dont l'un était pâle, avec un front proéminent, des yeux délavés et globuleux. En comparaison, son camarade paraissait encore plus robuste. C'était un garçon aux joues roses et aux cheveux bruns bouclés qui dégageait un air d'effronterie enjouée."

Mon avis sur le roman 

J'ai scrupule, par égard pour les âmes sensibles, à recommander la lecture de ce livre fascinant bourré de suspens et d'humour (anglais). La reproduction d'un prétendu meurtre rituel médiéval - un psychopathe antisémite ? -  à l'emplacement des fouilles archéologiques de  la tombe d'un jeune martyre du Moyen-Âge, le "petit saint Ulf", met le comté de Norfolk en ébullition... De sombres trafics se trament à l'ombre de la célèbre cathédrale gothique d'Angelby... L'inspecteur principal Ben Jurnet qui se convertit au judaïsme par amour et son adjoint, Jack Ellers, "le petit Gallois" sont aussi irréprochables qu'efficaces, mais il s'en faut d'une "collerette" que la "solution" ne leur échappe...

La clé de l'énigme, ou plutôt l'une des clés, car, une fois les pages du livre refermées, il reste encore des zones d'ombre et l'auteur, à travers l'inspecteur Jurnet,  suggère que l'on pourrait imaginer une interprétation différente des mêmes faits, est totalement inattendue... mais comme on le sait depuis Sherlock Holmes : "quand on a écarté toutes les autres solutions, il faut envisager la plus improbable"

S.T. Haymon décrit admirablement l'atmosphère des écoles maîtrisiennes anglaises. Mais mon Dieu, comment imaginer tant de noirceur sous tant d'innocence ? 

 

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :