Sylvie Huguet, Un ami en trop - Le blog de Robin Guilloux
Sylvie Huguet, Un ami en trop (2012), La main multiple, coll. Signé Polar Après le décès du commissaire Gilles Verneuil, Olivier, son ami professeur et écrivain a décidé de faire revivre une...
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Sylvie Huguet : Le cauchemar de Montaigne - Le blog de Robin Guilloux
Ces deux-là ont tout pour s'entendre, mais peu de chances de se rencontrer : Olivier Serval est un jeune et brillant professeur de Lettres classiques en classes préparatoires à Paris et le ...
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Sylvie Huguet, La noirceur du cristal, Polar, La Main multiple, couverture réalisée par Vincent Audoin,
Sylvie Huguet est une écrivaine française née en 1946. Agrégée de lettres, elle a publié depuis 1983 près de cent cinquante nouvelles - souvent d'inspiration fantastique - dans une vingtaine de revues, huit recueils et autant de romans. Elle puise souvent son inspiration dans la nature et le monde animal et accorde une grande place à l'imaginaire.
"Au début il y a la forêt et ses prestiges. Forêt des arbres et des bêtes, forêt des songes, forêt des mots. Enfant, je m'inventais des histoires où les bois devenaient mon refuge, et leurs animaux mes défenseurs. Très vite, j'ai voulu les écrire, et j'ai su que je continuerais plus tard.
Forêt des légendes peuplée de cerfs-rois, d'elfes et de licornes. Forêt hantée par des loups furtifs et des félins aux métamorphoses inouïes qui se coulent d'un arbre à l'autre, d'une page à l'autre, à travers des buissons de mots. L'imaginaire est leur territoire et l'écriture le lieu de nos rencontres où j'assemble les phrases pour apprivoiser ces bêtes de songe et pour ramener à la lumière, comme un souvenir de leur présence, l'empreinte de leurs griffes et le reflet de leur regard d'or."
Quatrième de couverture :
"Bien après la mort de son ami le commissaire Gilles Verneuil, Olivier se souvient de ce mois d’août 1994 où il voulait profiter du calme du petit village de Saint-aux-Loups encore épargné par le tourisme de masse.
Au cours d'une de leurs promenades, les deux hommes vont rencontrer des chevaux, ce qui fera ressortir de vieilles peurs "équestres" chez Olivier. Gilles, assez bon cavalier, va alors se faire un plaisir de pousser son ami à remonter en selle.
Le centre équestre du village, tenu par Aude et son frère Tristan, va alors devenir leur destination quotidienne.
Mais le calme apparent du village va rapidement être dérangé par la découverte d'un homme, apparemment mort sous les sabots de l'étalon préféré de Tristan.
Extrait :
"Prologue
Je me souviens, nous nous souvenons de l'ombre du printemps clairsemée entre les chatons jaune pâle suspendus aux arbres, du feuillage d'été et de ses profondeurs fraîches que la morsure fauve du soleil n'atteignait pas ; il y persistait une odeur d'humus, de champignons, de fougères rouillées, où nous venions flairer les germes de l'automne et de ses ors mourants, avent le triomphe d'un hiver pur et stérile comme nos corps. Pureté de l'enfance impubère, fragile comme les cristaux du gel. A cette époque-là nous ne faisions qu'un, moi et un monde où nous étions immergés sans bien nous distinguer l'un de l'autre, où les promesses étaient toujours tenues, où les premières corolles et les premiers papillons s'épanouissaient invariablement après les floraisons du givre. Nos chevaux participaient à cette union. Nous vivions une enfance éternelle, dans une forteresse de cristal qui ne nous emprisonnait pas et où l'irruption du temps ne nous atteignit d'une blessure que nous portons toujours comme une plaie ouverte. Nous n'avions pas voulu voir la transformation de nos corps, ni rien savoir des désirs qu'ils suscitaient et pouvaient éprouver eux-mêmes. Ce que nous avions nié se rappela à nous avec une violence dont nous n'avons pas guéri.
Séparés l'un de l'autre et séparés du monde par les conséquences d'une puberté maudite, nous n'avons eu d'autre but que de reconstituer la fusion originelle, mais nos remparts de cristal étaient désormais teintés de noir et lézardés de fêlures irréparables. Nous ne pouvions revenir à l'innocence. Pour renforcer notre union, nous recourrions désormais à des jeux pervers dont nous n'avions jamais eu besoin, notre entente étant aussi naturelle que l'air que nous respirions. A présent la complicité la dénaturait comme une vapeur corrompue. Nous voulions ne former qu'un seul être, comme autrefois, mais cet être unique portait maintenant une poche de venin à la place du cœur."