Jean-Luc Nativelle, Une lecture de Spinoza, 5 clés pour entrer dans l'Ethique, Editions M-Editer, 2018
Jean-Luc Nativelle est né en 1963 à Condé-sur-Vire dans la Manche. Marié, père de deux garçons, il vit dans la région nantaise. Professeur agrégé de philosophie, enseignant en classes préparatoires aux grandes écoles à Angers, il intervient également à l'Université Permanente de Nantes.
Cinquième de couverture :
« Tout ce qui est beau est difficile autant que rare » : formule qui clôt L'Éthique et qui s'applique à merveille à l'œuvre de Spinoza. On réduit souvent celle-ci à sa difficulté, ce qui est une bonne excuse pour s'épargner l'effort d'y entrer, mais ce qui interdit aussi l'accès à une pensée vertigineuse. Dans le présent ouvrage, il est question du corps, des huîtres, d'une vague, de l'amour, d'un virus, du sourire d'une jolie fille, de la place que les hommes occupent dans la Nature, de celle qu'ils croient y occuper. Toutes choses dont nous parle Spinoza, explicitement ou non, mais concrètement et d'une manière inégalable. Armé d'un peu de courage et de quelques clés utiles, on peut ouvrir plusieurs portes de L'Éthique, et tenter de s'approprier une pensée qu'il serait dommage de croire réservée aux seuls spécialistes."
Table des matières :
Présentation - Première clé : Situation de la pensée de Spinoza dans l'histoire de la philosophie - Deuxième clé : Lecture de l'appendice à la première partie - Troisième clé : Nul ne sait ce que peut un corps - Quatrième clé : Désir - Tristesse - Joie - Cinquième clé : Ethique contre Morale - Conclusion
Présentation (extrait) :
"Les grandes œuvres de philosophie sont comme les grandes maisons : on ne sait pas toujours où entrer. Celle de Spinoza en est une illusion frappante, peut-être la plus frappante, dans toute l'histoire de la philosophie. Si l'on n'a jamais rien lu de Spinoza et qu'on ouvre l'Ethique par exemple, à coup sûr on la refermera aussitôt en étant conforté dans l'idée que décidément, la philosophie n'est qu'un discours obscur et compliqué qui ne s'adresse qu'à une poignée d'initiés. Il est vrai que l'ouvrage est écrit "more geometrico" - à la manière d'un traité de géométrie - et qu'on y est accueilli par un ensemble de Définitions portant sur des notions essentielles telles que "cause de soi", "essence", "substance", "attributs", "modes", "Dieu" ; le tout suivi par des Explications, Axiomes, Propositions, Démonstrations, Corollaires, Scolies. De quoi décourager les plus téméraires et démobiliser les plus curieux.
Lire Spinoza requiert donc, au moins à titre de postulat de départ, qu'on n'ait pas la naïveté de croire qu'il est facile d'accéder à la compréhension de ce qui, réellement, est difficile dans son oeuvre. Même s'il en va de même avec toutes les grandes philosophies, c'est peut-être avec celle de Spinoza qu'est le plus requise l'obligation de se défaire de ses propres schémas intellectuels et de ne pas les projeter sur ce qu'on va lire. L'Ethique nous impose une forme de discours et de raisonnement qui a quelque chose d'inédit, qui va contre nos habitudes de pensée puisqu'elle vise précisément à en démontrer la fausseté. Lire Spinoza n'est donc pas seulement une tâche ardue : c'est avant tout un gros travail sur soi..." (p.13-14)