La notion d'intellectuel engagé chez Sartre
Intellectuels : " personnes qui ayant acquis quelque notoriété par des travaux qui relèvent de l'intelligence abusent de cette notoriété pour sortir de leur domaine et se mêler de ce qui ne l...
Jean-Paul Sartre, Plaidoyer pour les intellectuels, Préface de Gérard Noiriel, Gallimard 1972 et 2020 pour la préface, Editions Gallimard/Folio essais.
"L'intellectuel est quelqu'un qui se mêle de ce qui ne le regarde pas." (p.42)
Table :
Préface : Peut-on encore sauver les intellectuels ? par Gérard Noiriel - Première conférence : Qu'est-ce qu'un intellectuel ? - Deuxième conférence : Fonction de l'intellectuel - Troisième conférence : L'écrivain est-il un intellectuel ?
L'auteur :
Jean-Paul Sartre (1905-1980) est philosophe, critique littéraire, romancier, nouvelliste et dramaturge. il se fait connaître du grand public par ses récits (La Nausée, Le Mur), ses pièces de théâtre (Les Mouches, Huis Clos). Mais son activité littéraire est indissociable de sa pensée philosophique (L'Imaginaire, L'Être et le Néant). menant une intense activité politique, il refuse le prix Nobel de littérature en 1964.
Les circonstances :
Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir ont séjourné ensemble au Japon en septembre-octobre 1966 pour présenter plusieurs conférences à Tokyo et à Kyoto. Simone de Beauvoir, qui était elle aussi déjà célèbre dans ce pays, fut invitée à parler de son oeuvre sur un pied d'égalité avec son compagnon. chacune des trois interventions de Jean-Paul reproduites dans cet ouvrage fut précédé d'une conférence de Simone." (extrait de la préface de Gérard Noiriel, p.11)
Quatrième de couverture :
"Pourquoi rééditer ce petit livre paru en 1972 alors que nous vivons à une époque marquée par un désenchantement généralisé à l'égard des intellectuels ?
Parce qu'il était nécessaire de rappeler la définition de "l'intellectuel universel" défendue par Sartre. Comme celle-ci a été souvent caricaturée, il fallait revenir à la source et mettre en relief ses lignes de force.
Jean-Paul Sartre pose ici trois questions importantes - et tente d'y répondre : qu'est-ce qu'un intellectuel ? Quelle est sa fonction ? L'écrivain est-il un intellectuel ?
Point de repère pour comprendre ce que sont devenus les intellectuels depuis les années 1970, ce plaidoyer offre aussi des arguments à ceux qui veulent encore défendre leur cause aujourd'hui."
Extrait de la préface de Gérard Noiriel :
Gérard Noiriel, né le 11 juillet 1950 à Nancy, est un historien français. Il est l'un des pionniers de l'histoire de l'immigration en France. Il s'est également intéressé à l'histoire de la classe ouvrière, et aux questions interdisciplinaires et épistémologiques en histoire. À ce titre, il a participé activement au développement des études socio-historiques. Il est directeur d’études à l'École des hautes études en sciences sociales (EHESS).
"Le lecteur se demandera peut-être pourquoi il a semblé utile de rééditer, en 2020, ce petit livre paru initialement en 1972 dans la collection "Gallimard/Idées", alors que nous vivons à une époque marquée par un désenchantement généralisé à l'égard des intellectuels.
La première raison est d'ordre factuel. Il nous a paru nécessaire, pour mieux comprendre ce texte, de corriger l'erreur de date qui a été constamment reproduite depuis sa publication initiale. Il rassemble trois conférences que Jean-Paul Sartre a prononcées au Japon non pas en 1965, comme cela est indiqué à la fin de la première édition, mais en septembre-octobre 1966. Cette précision chronologique, qui aurait pu relever du détail s'il s'agissait d'un autre auteur, est importante dans le cas de Sartre car sa réflexion a toujours été étroitement liée à l'actualité de son temps. On verra plus loin que plusieurs événements majeurs, à la fois politiques et philosophiques, qui se sont produits entre novembre 1965 et octobre 1966, apparaissent en filigrane dans l'analyse que Sartre développe dans ses conférences.
La deuxième raison qui justifie cette réédition, précédée d'une préface, tient au fait que l'édition originale est parue sans aucune indication permettant de resituer le propos de Sartre dans son contexte. Eclairage pourtant indispensable, comme on va le voir, pour éclairer les enjeux subjacents de ce livre et comprendre pourquoi Sartre a décidé de publier ses conférences seulement six ans après son séjour au Japon.
La troisième raison concerne le fond. Il nous a semblé utile, pour le lecteur de 2020, de rappeler la définition de l'intellectuel universel que Sartre défend de manière concise dans ce texte. Comme celle-ci a été souvent caricaturée, il n'était pas inutile de revenir à la source et de mettre en relief ses lignes de force. ce texte, que l'on peut prendre comme un point de repère pour comprendre ce que sont devenus les intellectuels depuis les années 1970, offre aussi des arguments à ceux qui veulent encore défendre leur cause aujourd'hui."
Notes de lecture :
Dans sa préface, Gérard Noiriel explique le contexte de la visite de Jean-Paul Sartre au Japon, en compagnie de Simone de Beauvoir, en septembre-octobre 1966, au cours de laquelle il prononça cette conférence sur l'intellectuel engagé qu'il ne publia qu'en 1972, soit 6 ans après, sous le titre Plaidoyer pour les intellectuels.
Selon lui, à cette époque-là Sartre a perdu beaucoup de son prestige intellectuel et la mission de l'intellectuel engagé n'est plus aussi claire pour les raisons suivantes :
- Pause du combat contre le colonialisme et l'impérialisme depuis la fin de la guerre d'Algérie.
- "Assagissement" du mouvement ouvrier.
- Marginalisation de la Gauche par le pouvoir gaulliste.
- Remise en cause de la "philosophie du sujet" et de la liberté grâce à laquelle Sartre a acquis sa notoriété mondiale, par le structuralisme (Claude Lévi-Strauss)
- Réhabilitation du formalisme littéraire contre la littérature engagée dans la revue Tel Quel (Philippe Sollers)
- Publication de Les Mots et les choses (avril 1966) de Michel Foucault qui défend un "anti-humanisme théorique"
- Publication de Critique et vérité de Roland Barthes également en avril 1966 qui attaque Sartre sur le plan de la philosophie du langage.
- Publication des Ecrits de Jacques Lacan en octobre 1966.
- Publication de Pour Marx et Lire le Capital de Louis Althusser qui remet en cause l'interprétation existentialiste de Marx.
- Sartre est l'objet de nombreuses critiques, notamment dans les milieux marxistes.
Gérard Noiriel pose la question de savoir "En quoi ce texte peut nous être utile aujourd'hui".
la figure de l'intellectuel total (universel) à la fois écrivain, philosophe, journaliste et militant est devenue plus ou moins obsolète. Ce livre contient cependant des éléments de réflexion qui restent pertinents dans le monde actuel :
1. Le lien entre la compétence professionnelle du savant (du "technicien du savoir" dit Sartre) et le statut d'intellectuel. "cette définition, fondée sur le respect des compétences, est totalement contradictoire avec la présence aujourd'hui dans les médias d'intellectuels qui n'ont jamais obtenu la moindre reconnaissance dans le monde savant.
2. La place faite à la dialectique. Sartre mobilise la dialectique pour proposer une définition "non identitaire" de l'intellectuel. La "conscience malheureuse" désigne celui qui est toujours en porte à faux, considéré comme un traître par la classe dominante dont il est issu et suspect par la classe dominée qu'il veut défendre. Cette position inconfortable est intellectuellement féconde. Un intellectuel peut changer d'avis, évoluer en fonction des événements; critiquer les dominants, mais dire aussi à ceux dont il partage les causes "des choses qu'ils n'ont pas envie d'entendre" (George Orwell)
3. La question du racisme. L'analyse sartrienne aboutit à définir le racisme comme l'idéologie qui justifie l'impérialisme et la domination coloniale. Mais selon Sartre, il ne suffit pas de dénoncer le racisme au nom des valeurs universelles de la République car le racisme "est une attitude concrète de tous les jours".
Note personnelle : le racisme (le sexisme, l'antisémitisme...) ne sont pas l'apanage des classes dirigeantes. Il existe un racisme anti-français et un racisme entre minorités (dont j'ai été témoin) et contre les Juifs autour de la question palestinienne (mais pas seulement), que l'on ne peut pas entièrement imputer aux classes dirigeantes. Rien ne permet par ailleurs de penser que Sartre aurait adopté une posture "islamo-gauchiste" par rapport à l'islam. Il faut rappeler que la pensée de Sartre est étroitement liée à l'actualité et qu'il est décédé en 1980, avant la montée de l'islamisme.
4. Le statut de l'écrivain. "Sartre rappelle que la littérature n'a pas pour but de transmettre un message transparent, mais il refuse dans le même temps le formalisme des adeptes de l'art pour l'art." (p.28)
5. La critique des "faux intellectuels" qui mettent sur le même plan la violence des opprimés et la violence du pouvoir.
6. La critique du structuralisme. Les sciences humaines peuvent désigner la place objective de l'homme dans la société, mais sont incapables d'entrer dans sa subjectivité et son intimité, privilège que détient seulement la littérature.
Note personnelle : il me semble que l'apport fondamental de Sartre reste sa philosophie de la liberté. Je dois (puis) me considérer comme libre, même si je ne le suis pas. Il y a quelque chose en nous qui échappe aux déterminismes socio-culturels, économiques, de classe, etc. et qui nous permet de changer. Spinoza, Freud, Lévi-Strauss, Foucault, etc. insistent sur les déterminismes. Sartre admet que nous sommes "en situation", mais que nous ne nous réduisons pas à ce qui nous a fait (à une essence). Il se situe du côté de Descartes (philosophie du sujet) et surtout de Kant et des "antinomies de la Raison Pure" : sur le plan des phénomènes (de l'entendement), la liberté n'existe pas (il n'y a pas d'effet sans cause), mais la raison pratique suppose la responsabilité personnelle et donc la liberté de choisir à titre de postulat indémontrable. Freud lui-même affirme que nous ne nous réduisons pas à nos déterminismes inconscients ("Là où c'était, je dois advenir") et qu'il y a une place pour le moi, pour le sujet, que la liberté est possible et suppose la connaissance.
Qu'est-ce qu'un intellectuel ?
Sartre se réfère à plusieurs notions : "l'intellectuel organique", l'intellectuel total, l'intellectuel engagé. La notion d'intellectuel organique est empruntée à Antonio Gramsci. Un intellectuel engagé est forcément un intellectuel organique, mais un intellectuel organique n'est pas forcément un intellectuel engagé.
"Antonio Gramsci, né le 22 janvier 1891 à Ales (Sardaigne) et mort le 27 avril 1937 à Rome, est un philosophe, écrivain et théoricien politique italien. Membre fondateur du Parti communiste italien, dont il fut un temps à la tête, il est emprisonné par le régime mussolinien de 1926 à sa mort. En tant qu'intellectuel marxiste, il a notamment développé une théorie de l'hégémonie culturelle. Ses travaux, menés principalement pendant ses onze années d'emprisonnement, portent aussi sur l'histoire de l'Italie, le nationalisme, les partis politiques, la littérature (notamment l'œuvre de Machiavel), l'époque de la Renaissance et de la Réforme, ou encore le matérialisme historique."
L'intellectuel organique : Selon Gramsci, l'organisation de la culture est «organiquement» liée au pouvoir dominant. Ce qui définit les intellectuels, ce n'est pas tant le travail qu'ils font que le rôle qu'ils jouent au sein de la société ; cette fonction est toujours, plus ou moins consciemment, une fonction de «direction» technique et politique exercée par un groupe — soit le groupe dominant, soit un autre qui tend vers une position dominante.
«Tout groupe social, qui naît sur le terrain originaire d'une fonction essentielle dans le monde de la production économique, se crée, en même temps, de façon organique, une ou plusieurs couches d'intellectuels qui lui apportent homogénéité et conscience de sa propre fonction, non seulement dans le domaine économique, mais également dans le domaine social et politique." (Attilio Monasta, Encyclopédie de l'agora, "l'intellectuel organique selon Gramsci")
Gramsci donne l'exemple des philosophes, des professeurs, des ingénieurs, des prêtres, des médecins, etc
L'intellectuel organique, l'intellectuel total (universel), l'intellectuel engagé : "un intellectuel (engagé) est une personne dont l'activité repose sur l'exercice de l'esprit, qui s'engage dans la sphère publique pour faire part de ses analyses, de ses points de vue sur les sujets les plus variés ou pour défendre des valeurs, qui n'assume généralement pas de responsabilité directe dans les affaires pratiques, et qui dispose d'une forme d'autorité.
L'intellectuel est une figure contemporaine distincte de celle plus ancienne du philosophe qui mène sa réflexion dans un cadre conceptuel. (Comme le rappelle Jean-Paul Sartre), la « naissance sociale » de ce concept en France remonte à l'engagement de grands scientifiques lors de l'affaire Dreyfus, dans le sillage d'Émile Zola."
Un intellectuel total (universel) est à la fois un penseur (un philosophe), un écrivain (un romancier) et un dramaturge engagé dans le débat idéologique et politique. On peut citer Albert Camus, Maurice Clavel et Sartre lui-même. Pour Sartre, l'expression "spectateur engagé" employée par Raymond Aron pour caractériser sa propre attitude est contradictoire. Pour Sartre, un intellectuel engagé est forcément engagé "à gauche" dans un projet (marxiste) d'instauration d'une société sans classes, ce qui suppose la disparition de l'Etat. Il ne peut donc demeurer un "spectateur".
Il peut critiquer telle ou telle orientation du mouvement porteur de ce projet (à l'époque, le Parti communiste français), par exemple en 1956 au moment de l'invasion de la Hongrie par les troupes du Pacte de Varsovie ou en 1968 au moment de l'invasion de la Tchécoslovaquie, mais jamais le marxisme lui-même puisque c'est au nom du marxisme qu'il opère la critique de telle ou telle orientation du Parti.
La conscience malheureuse
Selon Sartre, l'intellectuel engagé vit sa situation sur le mode de ce que Hegel appelle la "conscience malheureuse".
"La conscience malheureuse qui dans la Phénoménologie de l'Esprit trouve son incarnation historique dans le judaïsme et dans une partie du moyen âge chrétien est en effet la conscience de la vie comme du malheur de la vie. L’homme s’est élevé au-dessus de sa condition terrestre et mortelle ; il n’est plus que le conflit de l’infini et du fini, de l’absolu qu’il a posé en dehors de la vie, et de sa vie réduite à la finitude… " (Jean Hyppolite)
Sartre reprend l'expression de Hegel "conscience malheureuse", mais ne lui donne pas le même sens. Pour Hegel, la "conscience malheureuse est celle de l'homme qui, depuis la Révélation judéo-chrétienne, ne peut plus se réduire à l'existence sociale, empirique, relative, finie car il a pris conscience de sa relation à l'absolu. Il est à la fois dans le monde et hors du monde.
La conscience malheureuse de l'intellectuel engagé tient au fait qu'en tant qu'intellectuel organique (professeur, écrivain journaliste, dramaturge...) il est suspect aux yeux de la classe dirigeante qui lui reproche de sortir de son domaine de compétence et "de se mêler de ce qui ne le regarde pas", mais qu'il n'est pas pour autant pleinement accepté par les classes populaires (les ouvriers et les paysans) en tant qu'intellectuel organique au service du pouvoir.
Par sa naissance et/ou son éducation l'intellectuel organique n'appartient pas ou plus aux classes populaires (ouvriers, paysans) qu'il entend défendre. Ses intérêts sont liés à ceux de la bourgeoisie. Il le sait et il le sent.
Note : La sociologie de Sartre reste celle du XIXème siècle, celle de Marx. Sartre ne semble pas avoir vraiment pris en compte l'émergence au XXème siècle d'une "classe moyenne", à côté de la bourgeoisie et du prolétariat.
La conscience malheureuse de l'intellectuel moderne est une transposition de la conscience religieuse (judéo-chrétienne) telle que la définit Hegel dans la Phénoménologie de l'esprit. L'intellectuel est pris entre l'aspiration à un horizon d'absolu (une société sans classes, l'homme réconcilié avec lui-même) et la réalité sociale, politique et économique de son temps, toujours relative, imparfaite et contradictoire.
A partir de Mai 68, Jean-Paul Sartre se détourne du PCF et place tous ses espoirs dans la révolution culturelle chinoise. Il est persuadé, tout comme les maoïste français à l'époque, qu'il s'agit d'une révolte spontanée des "masses en fusion", alors qu'elle fut suscitée par Mao pour consolider son pouvoir.
Il en arrive alors dans On a raison de se révolter à l'idée que le rôle de l'intellectuel engagé est révolu, qu'il est un homme comme les autres (ce qui est à la fois vrai et faux), mais qu'il ne lui reste plus qu'à se dissoudre dans la "masse en fusion". Mais alors comment peut-il continuer à exercer le rôle critique qu'il persiste à lui attribuer ?
A vrai dire, Sartre se trouvait pris dans une contradiction insurmontable entre sa théorie de la liberté et son adhésion (même critique) à une conception totalitaire (qu'elle soit soviétique ou chinoise) de la société.
Dans les dernières années de sa vie, sous l'influence de son secrétaire Benny Lévy et au grand dam des "intellectuels engagés" qu'il a formés et encouragés, Sartre s'intéresse à la dimension messianique du judaïsme.
Note : Benny Lévy, né le 28 août 1945 au Caire (Égypte) et mort à Jérusalem le 15 octobre 2003, est un philosophe et écrivain français. Militant maoïste de premier plan sous le pseudonyme de Pierre Victor, il dirige dans la France de l'immédiat « après-Mai » (début des années 1970) la Gauche prolétarienne, groupe politique d'extrême gauche, inspiré par la doctrine maoïste. Après avoir renoncé à la violence politique, puis décidé de la dissolution de la Gauche prolétarienne, Il fait retour à la tradition juive et, inspiré par la pensée d'Emmanuel Levinas, co-fonde en 2000, avec Alain Finkielkraut et Bernard Henri Lévy l'Institut d'études lévinassiennes, qu'il dirigera jusqu'à sa mort en 2003. Il fut le secrétaire de Jean-Paul Sartre de septembre 1973 jusqu’à la mort du philosophe, en 1980. À cette époque, la parution d'entretiens entre les deux hommes, dans lesquels Sartre semble témoigner, au contact de Benny Lévy, d'un renoncement à sa première conception de la question juive et d'une forme de conversion au messianisme juif, suscita une vive controverse. Les textes sont publiés sous le titre L'Espoir maintenant. L'expression « de Mao à Moïse », symbolique de l'évolution d'un certain nombre d'intellectuels juifs (et non juifs) de sa génération, a été inventée pour qualifier sa trajectoire. Éric Aeschimann y reconnaît une période clé de l’histoire de la gauche intellectuelle en France : « de l’agitation gauchiste à l'antimarxisme, de la création de Libération à la défense du judaïsme. » (source : wikipedia)
La publication en 1980 dans Le Nouvel Observateur d'un dialogue avec Benny Lévy, sous le titre : L'espoir maintenant, marque une rupture dans la pensée de Sartre avec le marxisme, le culte de l'Histoire et l'apologie de la violence révolutionnaire. Le malheur a voulu que Sartre meure quelque temps après.