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La thèse de l'auteur est qu'il y a deux sortes de doute : le doute sceptique qui montre l'impossibilité d'atteindre la certitude et qui est nuisible et le doute méthodique qui est utile et qui permet d'atteindre la certitude.

Ses arguments sont les suivants :

a) Le doute sceptique est une forme de doute qui consiste à rendre les connaissances incertaines et à montrer l'impossibilité d'atteindre la certitude.

b) Cette forme de doute est nuisible.

c) Le doute méthodique  est une forme de doute qui consiste à trouver sur le chemin de l'incertitude celui de la vérité.

d) Cette forme de doute est utile.

Le doute sceptique est un état d'esprit qui se pose la question de savoir si une énonciation est vraie ou fausse, et qui n'y répond pas actuellement, soit qu'il ne puisse y réussir, soit qu'il ne veuille pas examiner le pour et le contre, soit qu'il remettre d'y répondre, soit qu'il y renonce. 

Le doute méthodique est une opération fondamentale de la méthode philosophique selon Descartes : "Je pensai qu'il fallait que je rejetasse comme absolument faux tout ce en quoi je pourrais imaginer le moindre doute, afin de voir s'il ne me resterait point après cela quelque chose en ma créance qui fût entièrement indubitable (Discours de la méthode, IV, 1 et Méditations métaphysiques, première méditation : "Des choses qu'on peut révoquer en doute".

La certitude est un état de l'esprit à l'égard d'un jugement qu'il tient pour vrai sans aucun mélange de doute. Cet état peut concerner soit un jugement tenu pour évident par lui-même, soit un jugement démontré, ou jugé tel. La certitude est appelée dans le premier cas immédiate ou intuitive, dans le second cas, médiate ou discursive.

Le scepticisme, au sens le plus large est une doctrine d'après laquelle l'esprit humain ne peut atteindre avec certitude aucune vérité d'ordre général ou spéculatif, ni même l'assurance qu'une proposition de ce genre est plus probable qu'une autre. "Non que j'imitasse en cela les sceptiques qui ne doutent que pour douter et affectent d'être toujours irrésolus..." (Descartes, Discours de la méthode, III,6)

Différence entre le doute sceptique et le doute méthodique  :

"René Descartes est de fait le véritable initiateur de la philosophie moderne, en tant qu’il a pris le penser pour principe. […] On ne saurait se représenter dans toute son ampleur l’influence que cet homme a exercée sur son époque et sur les temps modernes. Il est ainsi un héros qui a repris les choses entièrement par le commencement, et a constitué à nouveau le sol de la philosophie, sur lequel elle est enfin retournée après que mille années se soient écoulées." (Hegel, Leçons sur l’histoire de la philosophie, Tome VI (La philosophie moderne"), trad. fr. de P. Garniron, Paris, Vrin, 1991, p. 1384)

Pour entreprendre la recherche de la vérité, il faut une fois en sa vie douter de toutes les choses où l'on aperçoit le moindre soupçon d'incertitude, afin de tendre vers la plus grande certitude possible. 

La recherche de la vérité commence par le doute, pour mieux s'arracher à la confiance aveugle de l'enfance, pour n'accepter que les vérités que nous serons-nous même capable d'établir.

Le sceptique cherche la vérité et comme il ne la trouve pas, doute de tout. Descartes, en revanche, va douter pour trouver la vérité. Autrement dit le sceptique subit son doute, alors que Descartes choisit de douter. La première caractéristique du doute cartésien est donc d'être libre, provisoire et volontaire, alors que le doute sceptique est subi, permanent et involontaire.

Le doute cartésien est radical (il s'exerce sur tout). Son but est de purifier le jugement, de nous purger des préjugés qui entravent la pensée, de nous libérer des illusions des sens.

La méthode de Descartes a besoin d'un fondement, d'un point de départ indubitable. Ce fondement, Descartes le trouve dans la certitude du "je pense" qui devient la première vérité. "Mais rien ne peut faire que je ne pense pas lorsque je doute" : douter que je pense, c'est encore penser que je doute.

La première de toutes les vérités sera donc la certitude de l'existence du moi en tant qu'il pense, le sujet pensant, dans le temps où il doute. C'est sur son propre terrain que Descartes vainc le doute et, avec lui, le scepticisme.

Le doute, qui au départ mettait tout en question, se renverse et devient source de certitude.

La totalité de la connaissance sera reconstruite sur cette base fondatrice indubitable : le cogito (« je pense, donc je suis »).

 

 

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