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Guy Goffette, Auden ou l'œil de la baleine
Guy Goffette, Auden ou l'œil de la baleine

Guy Goffette Auden ou l'œil de la baleine, Gallimard, collection L'Un et L'Autre, 2005

Wystan Hugh Auden :

Wystan Hugh Auden, plus connu sous la signature W. H. Auden (York (Royaume-Uni), 21 février 1907 – Vienne (Autriche), 29 septembre 1973) est un poète, essayiste, dramaturge, librettiste et critique britannico-américain, considéré comme l’un des plus importants et influents poètes du XXe siècle dans le monde anglo-saxon. Il a vécu la première partie de sa vie au Royaume-Uni puis a émigré aux États-Unis en 1939 et est devenu citoyen américain en 1946. Il est élu Chancelier de l'Academy of American Poets en 1954. Il occupera cette charge jusqu'à son décès en 1973.

Guy Goffette : 

Guy Goffette est un poète et écrivain belge né le 18 avril 1947 à Jamoigne (Gaume). Il a été tour à tour enseignant, libraire, éditeur des cahiers de poésie Triangle et de L'Apprentypographe. Il a parcouru nombre de pays d'Europe avant de poser ses valises à Paris où il vit actuellement. Il est lecteur chez Gallimard, où sont édités la plupart de ses ouvrages. Poète avant tout, même lorsqu'il écrit en prose, il a publié une quinzaine de livres et a obtenu en 2001 le Grand Prix de Poésie de l'Académie française pour l'ensemble de son œuvre. Entre autres travaux de préfaces, il est l'auteur de l'introduction aux œuvres complètes du poète Lucien Becker.

"Une vie au pas de course", extrait :

"Il faut toujours tout transférer dans la règne animal si l'on veut que quelque chose de sensé et de senti prenne corps dans un écrit." (C.A. Cingria)

Une baleine dans la rue. Une baleine dressée sur sa queue comme un ciboire ou comme un if au milieu de la rue, vous voulez rire ? C'est pourtant la première chose qui m'a sauté aux yeux en retournant la carte postale.

Comme après un éblouissement, et tout est renversé, le sable est noir, la mer d'albâtre, et le contour des choses, s'il flotte, c'est comme cerné par un halo : le réel devient d'un coup irréel.

Le temps de recouvrer mes esprits, quelques secondes à peine, que le trouble de ma vue s'efface, la baleine m'a lancé un clin d'œil. Oui, parfaitement, un clin d'œil. Du genre : "N'aie pas peur, petit, on se retrouvera bientôt."

Je crois qu'elle me souriait..."

Lorsque...

"Lorsque tous les jardins avaient un puits où l'on jetait ses sous. Lorsque l'amour était facile,

Lorsqu'on mourait en héros pour du beurre avec une épée de carton à la main,

Lorsque la mer montait par grand vent dans les peupliers, emportant notre chambre et la nuit jusqu'au fond du sommeil,

Lorsque Dieu était Dieu,

Lorsque toutes les forêts avaient une licorne qui rendait aveugles les chasseurs,

Lorsqu'on buvait la pluie à pleine bouche et sautait à pieds joints dans le ciel pour éclabousser notre ombre,

Lorsque la justice était une balance en équilibre au bout d'une main blanche, 

Lorsque tous les miracles - la perle d'eau sur la vitre, le flocon de neige, le nuage rose, la résurrection des soldats de plombs après la bataille - avaient l'évidence d'une larme,

Lorsque la terre ne tournait que dans les rondes et les culbutes,

Lorsque le temps n'avait pas encore de montre et n'avançait qu'avec la faim et le sommeil,

Lorsqu'on n'était que soi..."

 

 

 

 

 

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