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Peter Sloterdijk, Tempéraments philosophiques, de Platon à Foucault (Philosophische Temperamente - von Platon bis Foucault), traduit de l'allemand par Olivier Mannoni, Editions Arthème Fayard/Pluriel, 2014

Table :

Avant propos - Platon - Aristote - Augustin - Bruno - Descartes - Pascal - Leibniz - Kant - Fichte - Hegel - Schelling - Schopenhauer - Kierkegaard - Marx - Nietzsche - Husserl - Wittgenstein - Sartre - Foucault

L'auteur :

Professeur à l'université de Karlsruhe, Peter Sloterdijk est considéré comme l'une des grandes figures de la philosophie contemporaine. Une grande partie de ses ouvrages est publiée dans la collection "Pluriel", notamment : Le palais de cristal, Bulles (Sphères I), Globes (Sphères II), Ecumes (Sphères III) et Colère et Temps.

"Dis-moi quelle philosophie tu choisis et je te dirai qui tu es. Les âmes assujetties choisissent un système naturaliste, tandis que les hommes à l'esprit fier ont recours à un système de liberté. Peter Sloterdijk introduit à la pensée des grands philosophes de l'Antiquité à nos jours en présentant les hommes qu'ils étaient. Il construit ainsi une histoire personnelle de la philosophie où l'on (re) découvre ces personnages et l'intuition au cœur de leurs systèmes."

Citations :

Platon :

"On a sans doute accordé trop  peu d'attention au fait que la jeunesse de Platon - probablement né en 427 avant J.C. - s'est intégralement déroulée à l'époque de la guerre du Péloponnèse (431-404) ; la distance suspecte adoptée par le philosophe à l'égard de la réalité empirique, sa tendance idéaliste, souvent déplorée, à se défaire du simple donné, peuvent être plus facilement comprises si l'on songe que l'auteur, dans ses jeunes années, n'avait pratiquement pas connu d'autre monde qu'un univers déformé par les passions guerrières." (p.21)

"Nous sommes condamnés à devoir compter, en toute chose, avec un supplément d'obscurité. La philosophie est tout de même une entreprise visant à éclairer la pénombre que nous peuplons." (p. 24-25)

"Dans la mesure où elle était édification par la lumière, la philosophie ne pouvait faire autrement que désenchanter les constitutions de l'âme propre aux religions anciennes et les histoires divines crues ; mais dans la mesure elle imposait à ses élèves un bien suprême inconditionnel, elle mettait simultanément en œuvre un réenchantement par l'universel vivant." (p.25)

Aristote :

Si, à cette époque, un scholiaste doté de l'érudition théologique voulait se réclamer de l'autorité du grand grec, il pouvait le faire sans risque en employant cette tournure ; "ut ait philosophus" - comme le dit le philosophe. Jamais un penseur n'a été aussi honoré qu'Aristote avec cette formule. Lorsque la pensée du début des Temps modernes réussit à sortir des cellules de l'autoritarisme scholastique, c'est de nouveau le nom d'Aristote qui caractérisa la tendance - mais cette fois-ci avec une accentuation négative. L'exclamation : "Ici, Aristote se trompe !" put devenir le mot de passe d'une autonomie portée par le goût du risque dans la ré-exploration de champs du savoir par trop scolarisés er réduits à l'état de formules." (p.35)

Augustin :

"L'opération masochiste fondamentale d'Augustin découle de l'identification avec un Dieu contre lequel l'âme humaine a toujours tort et auquel elle devrait obligatoirement donner raison même si elle faisait elle-même partie des réprouvés." (p.44)

Bruno :

"Son œuvre témoigne d'un aspect méconnu dans le mythe des Temps modernes : elle illustre la naissance de la modernité surgissant de l'esprit d'une philosophie de l'imagination..." (p.49)

Descartes :

"Si le nom de Descartes est demeuré contesté au fil des époques, c'est avant tout parce que, plus qu'aucun autre, il symbolise la victoire des ingénieurs sur les théologiens. Il a ouvert la voie à une pensée qui se voue sans réserve à la mission assignée à l'époque : la construction de machines..." (p.55-56)

Pascal :

"Il est le premier des secrétaires philosophiques du désespoir moderne." (p.62)

Leibniz :

"La gaité de Leibniz défend un monde dans lequel les guerres de cabinet de la raison peuvent encore être convenues par une inébranlable confiance en l'harmonie." (p.68)

Kant :

"Dans sa religion civile, les saints doivent devenir juristes, et les héros parlementaires." (p.75)

Fichte :

"Fais de toi l'instrument pour produire un monde meilleur ; tel est l'impératif catégorique de l'idéaliste." (p.83)

Hegel :

"Le souvenir de Hegel et la brillante misère de ses succès peuvent être utiles à qui veut comprendre pourquoi, dans la querelle de méthode entre médecins du monde, quelques philosophes, post hégéliens tout comme non hégéliens, continueront à avoir leur mot à dire, fût-il beaucoup plus modeste." (p.97)

Schelling : 

"De fait, comme un gynécologue enthousiaste, le jeune philosophe se met à l'écoute en collant son oreille contre le ventre de la nature enceinte de l'esprit, pour prouver à l'intérieur de celle-ci la présence de pulsations cardiaques de la conscience de soi non encore mise au monde." (p.100)

Schopenhauer :

"Schopenhauer a été le premier penseur de premier rang à avoir quitté l'Eglise occidentale de la raison." (p.105)

Kierkegaard :

"Il est le premier à entrer dans l'ère du doute, du soupçon et de la décision créatrice." (p.113)

Marx :

"Ne se pourrait-il pas que nous soyons au seuil d'une époque dans laquelle celui qui ne veut pas parler de vampirisme devait aussi se taire à propos de la philosophie ? Si tel était le cas, le temps serait en tout cas venu pour la deuxième chance de Marx." (p.122)

Nietzsche :

"Scandale pour les démocrates, folie pour les professeurs, le nom de Friedrich Nietzsche fait toujours battre plus vite le cœur des artistes et des révisionnistes." (p.123)

Husserl :

"Sous sa forme originale, l'œuvre de Husserl - qui ne s'achève pas par hasard sur l'appel solitaire au réveil d'un héroïsme de la raison - maintient éveillé le souvenir de la grandeur et des limites de la culture européenne de la rationalité." (p.137)

Wittgenstein :

"Il faisait partie de ces écorchés vifs qui savent plus que d'autres ce qu'il convient de respecter puisqu'on en a la charge. Parmi ses œuvres, écrites et non écrites, il va falloir compter aussi l'effort admirable d'avoir supporté sa propre existence et sa "vie merveilleuse". (p.143)

Sartre :

"A la différence de beaucoup de penseurs de la subjectivité, Sartre se sentait bien dans son abyssalité ; s'adosser à quelque chose était pour lui plus une figure imposée qu'une figure libre." (p.147)

Foucault :

"Ce qu'il nota dans l'éloge funèbre de son ami, le kantien chrétien Maurice Clavel, peut se lire comme une caractérisation franche et clairvoyante de sa propre entreprise : "Il était au cœur de ce qu'il y a sans doute de plus important à notre époque. Je veux dire : une très large et très profonde altération dans la conscience que l'occident s'est peu à peu formée de l'histoire et du temps. Tout ce qui organisait cette conscience, tout ce qui lui donnait une continuité, tout ce qui lui promettait un achèvement se déchire. Certains voudraient recoudre. Il nous dit, lui, qu'il fait aujourd'hui même, vivre autrement le temps. Aujourd'hui surtout." (p.156)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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