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On trouve de drôles de choses sur le site du "Café pédagogique" :

 

Comment améliorer la formation des enseignants ?


"Nous avons besoin de personnes qui soient prêtes pour ce travail dès le premier jour", écrit Camille Esch, directrice d'un programme éducatif de l'influent Think Tank  américain  New America Foundation, dans le Los Angeles Times. Or elle relève qu'aux Etats-Unis, "la grande majorité des futurs enseignants reçoivent une formation déconnectée de ce qu'ils rencontreront dans les salles de classe".

 

Comment faire au pays du libéralisme ? "Le gouvernement ne doit certainement pas déterminer ce qui doit être enseigné ou comment l'enseigner dans les écoles", affirme-t-elle. La solution c'est un nouvel appareil d'évaluation, dirigé cette fois vers le professeurs. Il faut tracer leurs résultats après leur sortie de formation en collectant le degré de satisfaction de leur chef d'établissement et le taux de réussite de leurs élèves...

 

Après la Finlande, les États-Unis ; on a du mal a savoir ce qui provient de la New America Fondation et ce qui provient du café pédagogique et last but not least, si les rédacteurs du "café pédagogiques" sont d'accord avec ça.

"Au pays du libéralisme" est une idée reçue ; les États-Unis n'étant pas un pays "libéral" au sens du droit de faire n'importe quoi, y compris en matière éducative.

Il y a bel et bien une formation initiale ("la plupart des enseignants reçoivent une formation"), le problème étant que Camille Esch la juge "déconnectée" (déconnecté de quoi, déconnecté en quoi, on ne le dit  pas), à charge peut-être pour le lecteur de superposer à celui de Camille Esch le discours de Philippe Meirieu (bel exemple d'honnêteté intellectuelle : on ne sait ni qui parle, ni de quoi on parle).

La différence entre le système français et le système américain, c'est que le système français est un système centralisé : une formation qui tend à être "unique" ou une absence de formation tout aussi "unique", alors que dans le système américain la formation des enseignants, l'évaluation et les programmes sont (en partie) laissés à l'initiative des États.

Par ailleurs, il faut savoir qu'aux États-Unis, ce qui n'est pas "évaluable", ou, ce qui revient au même, n'est pas statistiquement quantifié, n'existe pas et qu'à l'inverse les phénomènes tirent leur justification et jusqu'à leur existence de leur quantification statistique. D'où la prédilection du système d'enseignement américain pour les QCM.

"Il faut tracer leurs résultats après leur sortie de formation en collectant le degré de satisfaction de leur chef d'établissement et le taux de réussite de leurs élèves... »

La solution pour Camille Esch ne consisterait donc pas à mettre en place une formation pratique et théorique digne de ce nom, essentiellement centrée sur la transmission des savoirs, mais à laisser les gens faire ce qu'ils veulent et évaluer ensuite les pratiques en fonction "du degré de satisfaction des chefs d'établissements" et "du taux de réussite des élèves".

Je passe sur  "le degré de satisfaction des chefs d'établissement" qui laisse rêveur et je pose la question du "taux de réussite des élèves" : taux de réussite par rapport à quoi ? Evalué de quelle façon ?

Voilà donc le modèle éducatif idéal pour les pédagogistes français, après la Finlande, les élucubrations de la New America Fondation, la conciliation avantageuse du laisser faire éducatif et de la multiplications des billets verts ("In God We Trust, stupidly or not, no matter").

... Avec la possibilité pour eux de reprendre en main la formation (la main de fer de l'idéologie), au nom du "libéralisme" (la main invisible du marché)...

 

... Et avec sans doute des chances de réussite (ce genre de "ballon d'essai" n'est jamais "gratuit" et tout vient en son heure)

Jamais, dans mes pires cauchemars, je n'aurais pensé que nous tomberions si bas.

Et le pire de tout, c'est que les politiciens français (et en particulier l'actuel ministre reconduit de l'Education nationale), au pays de Condorcet, de Jules Ferry et de Ferdinand Buisson, n'en pensent et n'en disent strictement RIEN...

.... Ou peut-être : "Why not ?"

 

 


 

 

 

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