L'état veut s'associer à la gerbe en faisant une fleur aux "déposants" : une importante dotation et des avantages fiscaux, mais il leur faut d'abord se constituer en association anonyme dotée d'une "personnalité morale".
Le nom est déjà trouvé : "Gerbons ensemble !"
Madame Christine Lagarde, ministre de l'économie, des finances et de l'industrie a notamment déclaré : "Les économistes et les sociologues libéraux
sont les Nostradamus des temps modernes, il est normal qu'ils soient récompensés de leur clairvoyance."
L'association a décidé de créer un institut de conseil en "développement d'une économie durable", dont la compétence
et le sens de l'éthique sera garantie par son président, M. Bernard Madoff.
Le comité sera principalement constitué de personnalités d'envergure internationale qui avaient prédit a posteriori, mais avec une étonnante lucidité "que la
crise était prévisible" et de traders new-yorkais spécialisés dans les "hedge founds".
M. Jérôme Kerviel a accepté d'assurer les fonctions de responsable du comité de surveillance et de régulation pour des honoraires modiques (six milliards d'euros).
Mme. Liliane Bettencourt a déclaré à un "ami" devant son nouveau majordome : "Qu'ils viennent donc me voir, j'ai une petite enveloppe pour eux !"
L'Etat, qui a assorti, comme on le sait, le sauvetage des banques à des conditions draconiennes, a rappelé au comité son engagement moral de fleurir, en
contrepartie, la tombe de M. Jean-Charles de Fontbrune, spécialiste mondialement reconnu du prophète Nostradamus qui avait prévu la crise financière actuelle dans un quatrain d'une aveuglante
clarté :
"Les simulacres d'or et d'argent enflez,
qu'après le rapt au feu furent iettez,
au descouvert estaincts tous et troublez,
au marbre escript, prescript interriettez."
(Centurie XXVIII)
Le comité a choisi un bouquet de violettes en plastique, symbole de prudence dans la gestion des fonds qui lui sont confiés, de clairvoyance et de modestie
durable.
La presse : "La mort de Jean-Charles de Fontbrune, spécialiste de Nostradamus"
Les économistes et les sociologues songent à envoyer une gerbe commune aux obsèques.