
Angèle Kremer-Marietti, La Philosophie cognitive, L'Harmattan, collection Epistémologie et Philosophie des Sciences, 2001
Angèle Kremer-Marietti est une philosophe française. Docteur d’État ès-lettres et sciences humaines, Angèle Kremer-Marietti est maître de conférences honoraire. Elle a enseigné la philosophie à l'Université de Picardie Jules Vernes à Amiens. .
Angèle Kremer Marietti dirige les collections « Épistémologie et philosophie des sciences » et « Commentaires philosophiques » des Editions Lharmattan, ainsi que l'édition du site web Dogma. Elle a publié de nombreux ouvrages ou textes (articles et conférences ou colloques) abordant la morale, le positivisme, le symbolisme et surtout l'épistémologie (philosophie des connaissances). Angèle Kremer Marietti a consacré sa thèse d'État à Auguste Comte, le père du positivisme et sa thèse de 3e cycle à Nietzsche, ainsi que de nombreux écrits aux philosophes Francis Bacon, Schopenhauer, Michel Foucault et Leibniz. Angèle Kremer Marietti fait partie du Groupe d'Études et de Recherches Épistémologiques de Paris.
L'ouvrage :
La "cognitive Science" a été nommée pour la première fois par Longuet-Higgins en 1973, alors que le terme "cognitive" avait été introduit par Neisser en 1967.
La philosophie des sciences cognitives sera-t-elle demain toute la philosophie de la cognition ? L'auteur pose le problème de la connaissance du point de vue de l'apport des actuelles sciences cognitives : comment celles-ci se distinguent-elles de l'épistémologie et comment y suppléent-elles ?
Intelligence artificielle, systèmes cognitifs, pluralisme cognitif sont examinés dans la perpective d'une philosophie cognitive.
La tradition symboliste allant de Whitehead à Suzanne K. Langer permet de retrouver les problèmes permanents du symbolisme et de la symbolisation ; ce qu'affirmait Ritchie se confirme comme valable : "à tous les niveaux de la pensée, il y a un processus symbolique."
Définition :
Les sciences cognitives regroupent un ensemble de disciplines scientifiques dédiées à la description, l'explication, et le cas échéant la simulation, des mécanismes de la pensée humaine, animale ou artificielle, et plus généralement de tout système complexe de traitement de l'information capable d'acquérir, conserver, utiliser et transmettre des connaissances.
Les sciences cognitives reposent donc sur l'étude et la modélisation de phénomènes aussi divers que la perception, l'intelligence, le langage, le calcul, le raisonnement ou même la conscience.
Les sciences cognitives utilisent conjointement des données issues d'une multitude de branches de la science et de l'ingénierie, comme la linguistique, l’anthropologie, l'éthologie, la psychologie, les neurosciences, la philosophie, l'intelligence artificielle...
Nées dans les années 1950, les sciences cognitives forment aujourd'hui un champ interdisciplinaire très vaste, dont les limites et le degré d'articulation des disciplines constitutives font toujours débat.
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Les six disciplines constituant les sciences cognitives et leurs liens interdisciplinaires, par l'un des pères fondateurs du domaine, G.A. Miller. Les traits pleins symbolisent les disciplines entre lesquelles existaient déjà des liens scientifiques à la naissance des sciences cognitives ; en pointillés, les disciplines entre lesquelles des interfaces se sont développées depuis lors.
Mon collègue Jean-Louis Thomas, biologiste, qui a travaillé sur le comportement sexuel des drosophiles estime qu'il conviendrait d'y ajouter l'éthologie (science du comportement animal) ; selon lui, la cognition englobe tous les modes de perception de l'environnnement par un individu. Par exemple, le mâle drosophile est capable de reconnaître et de différencier les femelles vierges des femelles fécondées, ce qui conditionne son comportement par rapport à elles.
Nous sommes bien là dans le cas d'une adaptation du comportement à l'environnement, ce qui relève bien au domaine des sciences cognitives.
La problématique et le projet de l'ouvrage :
"Le problème de la connaissance des fonctions de l'esprit, en tant que réalité pensante et connaissante, ou, plus précisément, en tant que dénommée sujet de la représentation, a été un problème philosophique majeur qui a conduit les philosophes à proposer leurs théories sur les structures et les processus de la connaissance.
Or, il est possible aujourd'hui de connaître, à travers l'apport des actuelles sciences cognitives, sinon la nature, du moins le fonctionnement de l'esprit ainsi défini. Nous dégagerons la philosophie cognitive impliquée par ces nouvelles disciplines, parallèlement à quoi nous chercherons, à travers leurs textes, ce que les philosophes ont découvert dans le domaine de la cognition, la connaissance ayant ici pour objet la connaissance elle-même, c'est dire qu'elle est une "métaconnaissance"..
(Angèle Kremer-Marietti)
Tables des matières :
Introduction au cognitivisme
1. Scepticisme, criticisme et épistémologie - 2. Sciences cognitives et philosophie cognitive
Chapitre I. - Ce que nous apprend l'intelligence artificielle
1. L'intelligence artificielle et la philosphie - 2. Quelques étapes de l'intelligence artificielle - 3. Les performances de l'intelligence artificielle - 4. Les systèmes experts - 5. Créativité et personnalité - Conclusion
Chapitre II. Réseaux de neurones et systèmes cognitifs
1. Comment approcher le problème ? - 2. Quel modèle ? - 3. L'examen de la "boîte noire" - 4. De la pensée comme "calcul" - 5. Les systèmes cognitifs
Chapitre III - Le pluralisme cognitifs
1. Le problème du monisme ou du dualisme - 2.La double thèse de Searle - 3. Le monisme tempéré de Chomsky - 4. Le fonctionnalisme de Fodor - 5. Qu'est-ce que comprendre ? - 6. Symboliser
Conclusion - Sur les enjeux d'une philosophie cognitive
1. Rétrospective philosophique - 2. La perspective cognitive - 3. Epistémologie et cognition
Bibiographie
La Collection Epistémologie et Philosophie des Sciences (Lharmattan)
"La collection Epistémologie et Philosophie des Sciences, réunit des ouvrages se donnant pour tâche de clarifier les concepts et les théories scientifiques, et offrant le travail de préciser la signification des termes scientifiques utilisés par les chercheurs dans le cadre des connaissances qui sont les leurs, et tels que "force", "vitesse", "accélération", "particule", "onde", etc.
Elle incorpore alors certains énoncés au bénéfice d'une réflexion capable de répondre, pour tout système scientifique, aux questions que se posent dans leur contexte conceptuel-historique, de façon à déterminer ce qu'est théoriquement et pratiquement la recherche scinetifique considérée.
1) Quelles sont les préocédures, les conditions théoriques et pratiques des théories invoquées, débouchant sur des résultats ?
2) Quel est, pour le système considéré, le statut cognitif des principes, lois et théories, assurant la validité des concepts ?
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