Georg Wilhelm Friedrich Hegel, né le 27 août 1770 à Stuttgart et mort le 14 novembre 1831 à Berlin, est un philosophe allemand. Son œuvre, postérieure à celle de Emmanuel Kant, appartient à l'idéalisme allemand et a eu une influence décisive sur l'ensemble de la philosophie contemporaine.
Les Principes de la philosophie du Droit, issus des notes de cours de Hegel, est un ouvrage majeur non seulement pour la philosophie du droit, mais surtout pour la théorie politique, sociale et morale, tant l’étendue couverte par Hegel dépasse son sujet initial. Le livre est divisé en trois parties :
I. le droit abstrait,
II. la moralité,
III. la vie éthique.
Hegel s’intéresse au droit car la loi désigne selon lui, l’effectuation de la rationalité dans le réel. (source : laphilosophie.com)
Le texte à expliquer :
"Pour savoir ce qu'est une loi de la nature, il faut que nous ayons une connaissance de la nature, car ces lois sont exemptes d'erreur et ce sont seulement les représentations que nous en avons qui peuvent être fausses. La mesure de ces lois est en dehors de nous : notre connaissance n'y ajoute rien et ne les améliore pas. Il n'y a que la connaissance que nous en avons qui puisse s'accroître. La connaissance du droit est, par certains côtés, semblable à celle de la nature, mais par d'autres côtés, elle ne l'est pas. Nous apprenons, en effet, à connaître les lois du droit telles qu'elles sont données. C'est plus ou moins de cette façon que le citoyen les connaît et le juriste qui étudie le droit positif s'en tient, lui aussi, à ce qui est donné. Toutefois la différence consiste en ceci que, dans le cas du droit, intervient l'esprit de réflexion et la diversité de ces lois suffit à nous rendre attentifs à ce fait que ces lois ne sont pas absolues. Les lois du droit sont quelque chose de posé, quelque chose qui provient de l'homme. La conviction intérieure peut entrer en conflit avec ces lois ou leur donner son adhésion. L'homme ne s'en tient pas à ce qui est donné dans l'existence, mais il affirme, au contraire, avoir en lui la mesure de ce qui est juste. Il peut sans doute être soumis à la nécessité et à la domination d'une autorité extérieure, mais il ne l'est pas comme dans le cas de la nécessité naturelle, car son intériorité lui dit toujours comment les choses doivent être, et c'est en lui-même qu'il trouve la confirmation ou la désapprobation de ce qui est en vigueur. Dans la nature, la vérité la plus haute est qu'il y a une loi ; cela ne vaut pas pour les lois du droit où il ne suffit pas qu'une loi existe pour être admise.
(Hegel, Principes de la philosophie du droit, 1820)
Se poser les questions suivantes :
1. Quelle est la thèse de l'auteur ?
2. Quels sont ses arguments ?
3. Hegel ne donne pas d'exemples. Il fallait donc en chercher.
4. Expliquer la différence entre une loi de la nature et une représentation d'une loi de la nature.
5. Pourquoi les lois de la nature sont-elles "exemptes d'erreurs" ?
6. Pourquoi les représentations que nous en avons peuvent-elles êtres fausses ? Chercher des exemples.
7. Expliquer "La mesure de ces lois est en dehors de nous : notre connaissance n'y ajoute rien et ne les améliore pas."
8. Expliquez "il n'y a que la connaissance que nous en avons qui puisse s'accroître. Cherchez des exemples.
9. En quoi la connaissance du droit est-elle semblable à la connaissance des lois de la nature ? En quoi ne l'est-elle pas ?
10. Expliquez "droit positif". De quoi se distingue le "droit positif" ?
11. "Ces lois (les lois du droit) ne sont pas absolues". Cherchez des exemples.
12. "Les lois du droit sont quelque chose de posé, quelque chose qui provient de l'homme" : Explicitez la différence introduite dans cette phrase entre les lois de la nature et les lois du droit.
13. "La conviction intérieure peut entrer en conflit avec ces lois ou leur donner son adhésion" : Pourquoi ? Donnez des exemples. La conviction intérieure peut-elle entrer en conflit avec les lois de nature et ne pas leur donner raison ?
14. "l'homme ne s'en tient pas à ce qui est donné dans l'existence". Cherchez des exemples.
15. "Mais il affirme au contraire, avoir en lui la mesure de ce qui est juste". A quel philosophe de l'antiquité grecque cette phrase fait-elle penser ?
16. Explicitez la différence entre une "autorité extérieure" et une "nécessité naturelle". Cherchez des exemples.
17. Expliquer et commenter la phrase : "car son intériorité lui dit toujours comment les choses doivent être". A quoi s'oppose le "devoir être". Montrez que Hegel oppose ici les "faits" (ce qui est) aux "valeurs" (ce qui doit être).
18. Suffit-il qu'une loi de la nature existe pour être admise ? Notre adhésion ou notre non adhésion à une loi de la nature change-t-elle quelque chose à cette loi ?)... Suffit-il qu'une loi du droit existe pour être admise ? Montrez que l'on peut adhérer ou à ne pas adhérer à une loi du droit.
19. Les lois du droit peuvent-elles s'opposer aux lois de la nature ? Cherchez des exemples.