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Marilia Amorim, Petit traité de la bêtise contemporaine

Marilia Amorim, Petit traité de la bêtise contemporaine, suivi de Comment (re) devenir intelligent, Edition érès, 2012

Table des matières : Parole et identité : l'énoncé fusionnel - Un totalitarisme non autoritaire - Suite et fin de la bêtise - II. Parole et Mémoire : La parole qui rend intelligent - Le véritable objet parlant - Transmission et corps - III. Une intelligence bête : intonation et sens - Les deux intelligences - Le système sans sujet - Mémoire et éducation - Conclusion - Bibliographie

"La Collection "Humus-Philo" dirigée par Dany-Robert Dufour se propose de donner tout son sens à la démarche philosophique qui se présentait, dès l'origine, comme une médecine de l'âme (psyché). S'il faut prendre soin de son âme, c'est que celle-ci souffre d'une division constitutive entre l'âme d'en-bas, soumise aux passions et aux pulsions, et l'âme d'en-haut, prétendant à l'intelligible, ce qui laisse l'âme indécise, pressée de se jeter dans l'action pratique.

Elle se donne pour objectif : examiner les différents mécanismes de psychopouvoir qui cherchent, notamment aujourd'hui, à exploiter, y compris de façon industrielle, les passions et les pulsions ; de présenter les soins à donner pour échapper à cette emprise toujours renouvelée ; et d'explorer certains aspects des théories de l'âme qui se sont construites dans l'histoire, de Platon à Freud, puis Lacan.

La collection "Humus-Philo" se situe à l'intersection de questions impliquant l'éducation, la philosophie et la psychanalyse.

L'auteur :

Maître de Conférences en Sciences de l’éducation à Paris 8. Psychologue, ancien professeur au Département de Psychologie sociale à l’Université Fédérale de Rio de Janeiro. Publications et recherches dans le domaine de la sémiologie et du discours en rapport avec la problématique de l’éducation et de la recherche en sciences humaines. Axe de travail : les rapports altérité-identité tels qu’ils se marquent dans les discours et dans les signes de la culture.

L'œuvre : 

"Pour tous ceux qui sentent l'emprise grandissante du discours bête et qui cherchent à comprendre comment il fonctionne pour mieux y échapper, voici un texte philosophique qui procède d'une déambulation dans la ville, comme autrefois Socrate dans la Cité, en s'arrêtant dans certains endroits sensibles et en commentant à vif certains problèmes liés aux discours qui se profèrent et aux paroles qui s'échangent.

Le lecteur se trouve donc embarqué dans une aventure : voir ce qu'il ne voyait pas, entendre ce qu'il n'entendait pas et comprendre ce qu'il ne comprenait pas. Il se rend compte alors que, s'il y a une parole qui rend bête, il y en a aussi une autre qui rend intelligent. Celle-ci est porteuse de mémoire collective, ce qu'on désigne communément par culture. Nous sommes ainsi dans une nouvelle forme du combat entre la bêtise et la culture qu'il importe, aujourd'hui, de mener tous les jours.

Dans un style vif et incisif, Marilia Amorim ne philosophe pas « à l'allemande » avec des démonstrations purement conceptuelles, mais « à la française » avec un petit côté Neveu de Rameau... et parfois même un peu « à la brésilienne » (où, par exemple, les objets peuvent parler).

Parole et identité : 

"Imaginez qu’un jour, vous vous réveillez et que vous entendez une voix qui parle en vous. Elle dit Je à votre place et vous fait dire plusieurs choses que vous n’aviez aucune intention de dire.

Non, vous n’êtes pas Coppélia et Hoffmann n’est pas passé par là. Imaginez encore que vous vous trouvez face à une série d’objets du quotidien et que, eux aussi, commencent à parler et à dire Je. Rassurez-vous, vous n’êtes pas devenu Alice et vous n’êtes tombé ni dans le pays des merveilles ni de l’autre côté du miroir.

Alors, dans le pays des horreurs ? Peut-être...Tout cela est bien inquiétant, nous sommes d’accord, mais il ne s’agit ni d’un conte pour enfants ni de science-fiction pour adultes. Cela se passe dans la vie quotidienne, dans les situations les plus ordinaires. Suis-je en train de suggérer que la réalité peut être plus inquiétante que la fiction ? Peut-être.

Pour le savoir, je vous inviterai à… déambuler. C’est-à-dire à pratiquer le genre philosophique le plus originaire où marche et démarche s’imbriquent. Nous nous promènerons dans la ville et nous n’hésiterons pas à prendre des vols long-courriers pour traverser des océans.

Ce petit traité essaye d’analyser la bêtise contemporaine par une voie spécifique qui est celle de la parole qui rend bête. L’hypothèse de travail est qu’il y a des façons de parler qui placent l’interlocuteur dans une position où il lui devient impossible d’exercer pleinement son intelligence, à moins qu’il ne résiste à cette parole et qu’il en entreprenne une analyse critique…"

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