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Marcel Conche, l'infini de la nature, Œuvres philosophiques
Marcel Conche, l'infini de la nature, Œuvres philosophiques

Marcel Conche, L'infini de la nature, oeuvres philosophiques, Edition établie et présentée par Yvon Quiniou, Bouquins, la collection, 2021

Contenu du volume :

Préface par Yvon Quiniou - Histoire de la Philosophie - Héraclite fragments recomposées - Sur Epicure - Montaigne ou la conscience heureuse - Philosophie théorique - Métaphysique - Orientation philosophique - Philosophie pratique - Présence de la Nature - Le Fondement de la morale - Lexique par Yvon Quiniou

L'auteur :

Né en 1922 dans un milieu paysan en Corrèze, Marcel Conche a été pris très tôt par la passion de la philosophie. Agrégé, il a enseigné à Lille et à la Sorbonne, dont il a occupé, quoiqu'athée, la chaire de métaphysique. Couronné par l'Académie française, il est également membre de l'Académie d'Athènes.

Quatrième de couverture :

"Marcel Conche occupe parmi les philosophes français une place singulière. C'est l'un des meilleurs spécialistes de la philosophie grecque qu'il a longtemps enseignée en Sorbonne. Simultanément, il a élaboré une pensée originale, prenant pour objets principaux la nature, l'homme et la morale.

Au sein d'une œuvre foisonnante portée par un style d'une rare limpidité, ce volume offre un parcours cohérent et représentatif de la diversité des thèmes abordés par Marcel Conche. Il regroupe ses textes d'historien, fin connaisseur d'Héraclite et d'Epicure, ainsi qu'un ouvrage original sur Montaigne considéré avant tout comme un philosophe de la "conscience heureuse". Il permet de mieux saisir les jalons fondateurs de sa propre théorie philosophique, où Conche s'attache aussi bien à la question du temps, de la mort, de la souffrance des enfants, du monde et de l'apparence, qu'à celle de son athéisme original et de sa vision profondément naturaliste de l'homme et de son environnement.

Marcel Conche est un "sage", qui a cherché toute sa vie à développer une véritable pensée pratique, préoccupé des normes qui nous aident à bien vivre et nous obligent à respecter la morale, dont il développe une approche peu commune, fondée sur le dialogue entre les hommes. Il a été enfin l'un des premiers philosophes contemporains à se soucier de l'avenir de la nature et à plaider pour sa protection, anticipant l'une des grandes questions de notre temps.

Extrait de la préface d'Yvon Quiniou : 

"Marcel Conche est un personnage singulier dans la culture française contemporaine. D'abord par son histoire personnelle : né en 1922 à Altillac en Corrèze, dans une famille paysanne dont il partageait, très jeune, les travaux des champs, il s'est vite révélé comme un être extrêmement intelligent, manifestant précocement une curiosité pour l'interrogation philosophique. au point qu'un jour, circulant sur une route de son village, il se demanda sir elle continuait après le tournant qu'il apercevait au loin ou si elle avait une fin, se posant alors, raconte-t-il dans ses souvenirs la question de l'infini. Cette intelligence l'amena à l'école normale de Tulle, puis, après sa fermeture par le gouvernement de Pétain, au lycée de cette ville où il éblouit intellectuellement sa professeur de français, dont il tomba amoureux malgré l'écart d'âge qui les séparait. Il se marièrent plus tard et entre-temps elle le soutint dans ses études de philosophie, qu'il fit à Paris, à la Sorbonne, dans des conditions concrètes pourtant difficiles (il dut être surveillant dans un lycée par exemple). cela ne l'empêcha pas de réussir assez vite l'agrégation et de susciter l'intérêt d'un professeur de psychologie qui lui proposa le poste d'assistant. Cependant, la philosophie l'emporta, devenant sa passion principale, dont il n'aura cessé de dire qu'elle ne faisait qu'un avec sa personnalité profonde. Sans doute peut-on y voir l'effet paradoxal de la mort de sa mère lorsqu'il naquit et de l'hostilité que son père lui exprima sourdement : la philosophie lui offrait une joie tranquille et absolu, loin des douleurs de son enfance. Ses qualités lui valurent d'être sollicité par Eric Weil, après quelques années d'enseignement en lycée, qui lui proposa un poste à l'université de Lille où il professa longtemps, imposant sa compétence et son rayonnement. D'où quelques années plus tard, sa nomination à la Sorbonne sur une chaire de métaphysique. Il n'abandonna l'enseignement que pour se retirer dans le Jura, dans la maison de sa femme à Treffort, où, tout en continuant à philosopher, il se mit à la littérature après la mort de celle-ci, car il est très souvent question d'elle d'une manière intime dans ses écrits et il ne voulait pas risquer de la froisser de son vivant - écrits qui contribuèrent à une brusque renommée et le firent connaître à travers les médias. J'ajouterai à cette évocation celle des qualités humaines qui sont les siennes : amabilité, gentillesse, simplicité, ouverture malgré la force de ses convictions - il pensait détenir la vérité, il la défendait ardemment, mais il s'interdisait de l'imposer dogmatiquement aux autres dans le dialogue public. Orgueil personnel si l'on veut, mais modestie dans ses relations interpersonnelles !

Mais l'étonnante singularité de Conche dans la philosophie française tient également à la multiplicité des faces de son travail et de ses centre d'intérêt, mais tout autant à la clarté de son écriture qui contraste avec ce qu'il y a de sophistiqué  chez nombre de penseurs à la mode, clarté qu'on retrouve dans son œuvre proprement littéraire dont il ne sera pas question dans ce livre malgré sa grande valeur (Voir son Journal étrange, dans Paris, PUF, 2006-2010, en plusieurs volumes)..."
 

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