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Né le 27 avril 1949 à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), Didier Daenincks est un écrivain français, auteur de romans noirs, de nouvelles et d'essais.

 

La Tirelire fait partie  d'un recueil de nouvelles au titre évocateur : En marge.

 

Le récit se déroule de nos jours, à Barbès, un quartier populaire de Paris. Touché par la détresse d'un SDF affamé, un gamin lui donne sa tirelire, une boîte à cigarettes metallique contenant une cinquantaine de pièces de 5 francs datées des années 60.  En ouvrant la boîte, le SDF s'entame le pouce et son sang macule les pièces. Il s'achète une canette de bière, puis monte avec une prostituée du quartier. Au moment de payer, il sort la boîte. La femme se met à hurler en reconnaissant la tirelire de son fils et en voyant les pièces ensanglantées et égorge l'homme avec un cutter. La femme rentre chez elle et trouve son fils devant la télévision. Elle lui demande si le monsieur lui a fait mal. Il répond que non, qu'il lui a donné volontairement sa tirelire : "Tu peux pas savoir comme il avait l'air triste."

 

I/ Questions sur la nouvelle :

 

1) Où et quand se déroule l'histoire ?

 

2) Quels sont les personnages ?

 

3) L'homme a-t-il une identité précise ? Pourquoi ?

 

4) Dégagez le schéma narratif (situation initiale, élément modificateur, péripéties (6 actions), élément de résolution, situation finale).

 

5) Combien de temps l'histoire dure-t-elle ?

 

6) Etudiez la focalisation (point de vue externe, interne, omniscient)

 

7) Justifiez le titre général du recueil (En marge)

 

8) Pourquoi la tirelire du gamin est-elle décrite de façon aussi précise ?

 

9) Cherchez dans le dictionnaire le sens du mot "quiproquo". En quoi consiste précisément ici  quiproquo ?

 

10) En quoi cette nouvelle ressemble-t-elle à une tragédie classique ? En quoi s'en éloigne-t-elle ?

 

Rappel : une tragédie met en scène des personnages nobles à l'époque antique que leur destin mène inexorablement à la mort. La tragédie se caractérise par l'unité de lieu, de temps et d'action.

 

11) En quoi ce récit est-il un récit à chute ?

 

12) Didier Daeninckx  est l'auteur de romans policiers noirs. En quoi ce récit s'apparente-t-il au polar ? 

 

 

II/ Eléments de réponse :

 

Quiproquo : du latin "quid pro quo", une chose pour une autre, Méprise, erreur qui fait prendre une chose, une personne pour une autre.

 

Le quiproquo est un procédé (comique ou tragique) très souvent utilisé au théâtre, notamment dans les comédies et il est lié à la double énonciation (le spectateur en sait plus que les personnages) et parfois aussi dans la tragédie (Oedipe de Sophocle, Phèdre de Racine). Dans Phèdre, Thésée croit que son fils Hippolyte a tenté de séduire Phèdre, son épouse et la belle-mère d'Hippolyte car il a laissé son glaive entre ses mains. 

 

Dans cette nouvelle, le quiproquo réside dans le fait que la mère de l'enfant pense, en voyant la tirelire ensanglantée de son fils que le SDF a tué ou blessé son enfant pour la lui voler. Il s'agit d'un quiproquo tragique à cause de ses conséquences (la mère tue le SDF).

 

Le récit a des points commun avec la tragédie antique : il respecte la règle des trois unités, mentionnée par le philosophe grec Aristote dans La Rhétorique ; l'histoire se passe dans le même quartier (unité de lieu), en un seul jour (unité de temps) et il n'y a qu'une seule intrigue (unité d'action).

  

Cependant, il ne se déroule pas dans l'antiquité grecque ou romaine, mais en plein Paris, de nos jours et ne met pas en scène des personnages nobles (des rois, des demi-dieux...), mais un SDF et une prostituée, à l'époque moderne, dans un milieu marginal et populaire décrit de manière réaliste. Il démontre ainsi que la tragédie ne relève pas forcément de la mythologie et du sacré, mais peut surgir à tous les coins de rue et que le "Destin" (Anankè, Fatum), peut s'incarner dans la réalité la plus triviale : la faim, la soif, le désir sexuel, le sentiment de solitude...

 

Ce récit s'apparente au "polar" (ou "roman noir") ; contrairement aux nouvelles ou aux romans policiers traditionnels (Arthur Conan Doyle, Agatha Christie, John Dickson Car...), il n'y a pas d'énigme : on sait qui a commis le crime et le suspens ne réside pas dans la manière dont le détective résoud le mystère, mais dans l'action elle-même. Par ailleurs, la dimension sociale et le "climat" sont très importants : la majeure partie de la nouvelle constitue une description d'un quartier populaire de Paris et une évocation des états d'âme d'un SDF.

 

 

 

III/ Expression écrite :

 

 

Sujet : Imaginez une suite à ce texte.

 

Consignes :

 

- Imaginez un dialogue entre la mère et son fils

 

- Alternez dialogue et récit

 

- Respecter le point de vue narratif

 

- Respecter le genre du texte

 

- Respecter le système des temps

 

- Respecter les registres de langue (familier/courant)

 

- Tenir compte des éléments de l'histoire (lieu et époque)

 

- Rédigez la suite de l'histoire en reprenant les éléments de la narration et les éléments de l'histoire et en ajoutant des péripéties, de façon à aboutir à une situation finale plausible et cohérente par rapport au texte proposé. La première phrase de votre devoir devra obligatoirement reprendre la dernière phrase du texte proposé.

 

 

 

 

 

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