Conférence par Antoine Arjakovsky, Jeudi 7 décembre 2017, 20 heures 30 Institut d'Enseignement Supérieur Bourges-Centre, 33, rue Jean-Baffier - BOURGES
"Pour marcher vers l'avenir, il faut le passé. De profondes racines sont nécessaires. Et il faut aussi le courage de ne pas se cacher face au présent et à ses défis. Il faut de la mémoire, du courage, une utopie saine et humaine." (Pape François, au Conseil de l'Europe, 25/11/2014)
Antoine ARJAKOVSKY est docteur en Histoire, directeur de recherche au Collège des Bernardins, directeur du conseil d'administration de l'Institut oecumémique de Lviv (Ukraine). Il a dirigé la publication d'une Histoire de la conscience européenne (Salvator, 2016), suite à un travail de recherche mené au Collège des Bernardins, consistant à proposer une histoire des regards croisés de la conscience européenne. Et "le premier objectif de cette histoire de la conscience est de retrouver (...) les fils unissant la science et la conscience." A une époque où l'Europe est en quête de son identité, et s'interroge sur sa refondation, cette plongée dans ce qui fait la vérité de l'Europe est un apport indispensable.
Le livre : Histoire de la conscience européenne, Préface de Herman Van Rompuy, Postface de Rowan Williams, Editions Salvator, 2016
Le mot de l'éditeur :
"À l'heure où l'Europe doute d'elle-même, il est plus que jamais urgent que celle-ci approfondisse son identité et son histoire. Or il n'existe pas à ce jour de livre ou de manuel qui évoque sous forme de récit l'émergence de la conscience européenne, l'expérience plurielle qu'elle incarne. Le temps est donc venu de proposer cette démarche au lecteur et de croiser les regards des historiens de notre temps appartenant à différentes écoles historiographiques, traditions religieuses et nationalités, et de les confronter avec les grands récits des maîtres du passé, comme ceux de Jacques Le Goff ou de Denis de Rougemont. Il s'agit en particulier de faire comprendre que nous ne donnons pas le même sens par exemple à la révolution de 1848 ou 1968 selon que l'on soit tchèque ou français. Il s'agit donc ici de proposer un « nouveau récit en vérité de la conscience européenne » et de l'apparition des valeurs qui la portent, à dimension universelle. Un projet intellectuel ambitieux et original, qui entend valoriser un récit accessible, participatif, inachevé et ouvert. Il rassemble nombre de prestigieuses signatures."
"Depuis le fond des âges, les Européens se sont forgé une vision originale de l'unité dans la diversité, une forme de conscience commune. Cette vision associe le goût grec de l'universalité, le sens romain du droit, la représentation judéo-chrétienne, mais aussi islamique, d'un Dieu-tout puissant et miséricordieux, ainsi que l’humanisme de la Renaissance et la raison des Lumières. L'histoire de la conscience européenne a été marquée également par une tension récurrente entre un attachement à l'État de droit et une vision impérialiste du monde. Les Européens ont recherché la distinction entre le pouvoir séculier et le pouvoir religieux, la participation des religions au bien public, la quête d'un système politique favorisant l'égalité des citoyens, une verticalité du pouvoir permettant de transcender les différences. Mais l'amour de la liberté des Européens s'est aussi accompagné de violences et d'un refus de l'altérité. La conscience européenne est caractérisée aussi par un sens de la créativité artistique et de la découverte scientifique. L'Européen est celui qui cherche à porter son regard toujours au-delà. Comme le raconte le mythe de l'enlèvement par Zeus de la princesse Europè à Tyr, l'Européen a tenu à se différencier de ses voisins tout en lui empruntant le meilleur. La méthode originale de cette première Histoire de la conscience européenne est de proposer un récit, ouvert et non exhaustif, de regards croisés, à un moment où l'Europe s'interroge sur son avenir." (source : babelio)