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Le Chat du Rabbin - Le Chat du Rabbin
Le Chat du Rabbin, une bande dessinée de Joann Sfar. Le chat d'un rabbin d'Alger se met à parler et demande alors à faire sa Bar-Mitsva.
Joann Sfar et Brigitte Findakly (couleur), Petit panier aux amandes, 8ème album de la série Le Chat du Rabbin, paru chez Dargaud dans la collection Poisson Pilote
"Cette série a été inspirée par un vrai chat gris nommé Imhotep qui a accompagné ma famille pendant dix-huit ans. Le présent album lui est dédié, ainsi qu'à tous ces chats dont le regard et la présence rendent nos vies plus profondes." (Joann Sfar)
L'auteur :
Joann Sfar, né le 28 août 1971 à Nice (France), est un auteur de bande dessinée, illustrateur, romancier et réalisateur français. Auteur de très nombreuses bandes dessinées, il est notamment connu pour ses séries Le Chat du rabbin, qu'il a ensuite adaptée au cinéma, et Donjon. Il a également illustré de nombreux ouvrages. Depuis 2010 et son film Gainsbourg, vie héroïque, il est également réalisateur. Depuis 2013, il s'est mis à l'écriture de romans, comme Le Plus Grand Philosophe de France. Joann Sfar interroge tout particulièrement les rapports qu'entretiennent entre elles les religions. Il traite de questions existentielles, identitaires et philosophiques à travers les différents supports qu'il emploie. (source : wikipedia)
L'histoire
Le chat du rabbin raconte l'histoire d'un félin doué de parole dans l'Alger du début du XXe siècle. Il peut en effet parler après avoir dévoré le perroquet de la maison.
Le rabbin lui interdit alors de voir sa fille Zlabya car le chat ne dit que des mensonges ou des vérités blessantes. Afin de revoir sa maîtresse, le chat du rabbin demande donc tout naturellement à faire sa Bar-Mitsvah.
Au fil des albums, le chat du rabbin perdra et retrouvera la parole. À certains moments, il pourra communiquer uniquement avec les autres animaux ou certaines personnes, tel le peintre russe.

Il est le narrateur de l'histoire et à travers lui, on découvre la culture juive d'Algérie. Il ne manquera pas d'observer avec un regard critique les errements et défauts des humains qui l'entourent. Il voyagera à Paris afin de rencontrer les parents de Jules, l'époux de Zlabya, ou à travers toute l'Afrique pour trouver Jérusalem d'Afrique.
Cette série est une magnifique fable qui nous fait découvrir la culture juive séfarade. (source : site officiel "Le chat du rabbin", cf lien ci-dessus)
Préface d'Eliette Abécassis pour le premier album de la série, Bar-Mitsva :
"Joann Sfar dans "Le Chat du Rabbin", a fait une oeuvre unique en son genre. C'est à la fois une poésie, un conte pour adulte, et une discussion intelligente, pondérée et drôle du judaïsme. Joann Sfar a un don unique pour aller à l'essentiel, dans la plus grande simplicité et la plus grande ironie. Car l'essentiel du judaïsme est là, à travers cette histoire d'un chat qui veut faire sa bar-mitsva, un chat très juif, puisqu'il ne cesse de questionner son rabbin et de remettre en question le texte.
J'ai été séduite par la beauté des dessins et par leur force expressive. ils mettent en valeur une réalité humaine et sociale peu connue, celle d'un milieu d'étudiants juifs séfarades, en même temps qu'ils illustrent de grandes idées de la kabbale et de la pensée juive, tout en les contestant, selon un procédé très talmudique.
C'est brillant.
Mon avis sur la BD et la série :
Dommage qu'Imhotep, le chat de Johann Sfar qui a inspiré la série et qui, paraît-il, n'arrêtait pas de miauler, tout comme le mien (Je sais qu'il me parle, mais je ne comprends pas ce qu'il veut me dire, peut-être tout simplement qu'il m'aime, comme la petite chèvre Zlateh du conte d'Isaac Bashevis Singer), ne se soient pas connus. Ils auraient eu de longues conversations ensemble ! Le chat du Rabbin parle au chat de Robin !
... Ah oui, j'oubliais... Un seul mot pour qualifier cette série : c'est absolument GÉNIAL - et je pèse mes mots - et ça vaut tous les bouquins de philo, de métaphysique ou de théologie !
Un exemple : au début de la BD Petit panier aux amandes, la huitième et dernière de la série, un membre de la communauté juive qui veut se marier avec une non-juive (catholique) qui est prête à se convertir par amour pour lui, va trouver le rabbin qui n'est du tout d'accord.
Il se demande pourquoi une non-juive veut appartenir à une religion aussi contraignante et il n'approuve pas les motivations de la fiancée, si bien que les deux hommes finissent par se battre.
Tandis qu'ils s'interrogent, entre deux coups de poings, sur le sens des interdits et des prescriptions dans le judaïsme, Imhotep, qui parle depuis qu'il a bouffé le perroquet de la maison dans le premier tome (La Bar-Mitsva), remarque avec détachement que leur seul et unique but est d'empêcher les gens de penser... (sous-entendu : à la mort et au non-sens).
Freud n'aurait pas dit mieux !
Un petit chef-d'oeuvre de finesse, d'humour et... de tolérance, ce qui ne gâte rien par les temps qui courent, car contrairement aux chats qui savent bien que personne n'est propriétaire de la vérité, les hommes pensent et communiquent avec des mots. De là les malentendus, mais aussi les religions et le fanatisme qui va trop souvent avec.
... Et voilà peut-être ce que les chats n'arrêtent pas d'essayer de nous dire en miaulant sans répit : "Mais pourquoi "diable" y a-t-il plusieurs religions, puisqu'il n'y a qu'un seul Dieu ?"