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Spinoza est-il un mystique ?

Spinoza est très à la mode depuis quelque temps. Il serait intéressant de savoir pourquoi.

Frédéric Lenoir le tire dans le sens chrétien (mystique). Robert Misrahi pense qu'il se trompe, par exemple quand il interprète le "sentimur experimurque nos aeternos esse" (Nous sentons et nous éprouvons le fait que nous sommes éternels) dans le sens de la résurrection de la chair (qu'il ne faut pas confondre avec l'immortalité de l'âme qui n'est pas un concept chrétien, mais platonicien... cf Le Phédon).

Misrahi dit qu'il s'agit de l'amour intellectuel de Dieu (la connaissance du troisième genre), on accède à une forme d'éternité dans le présent.

Spinoza nie le libre-arbitre. Il veut "nettoyer" le judéo-christianisme en niant la Providence, les miracles, la Révélation.

Mais si Dieu se confond avec la Nature (Deus sive natura, natura sive Deus), comment peut-il y avoir des devoirs ? 

Ce ne sont pas la science et la technique qui ont détruit les fondements de la morale, mais le scientisme et le positivisme. Spinoza ne réduit pas la nature à des forces purement mécaniques. Il est infiniment plus riche que ceux qui s'en réclament, car la Nature a deux aspects (modes) chez Spinoza la "natura naturans" (le principe invisible qui anime toutes choses) et la "natura naturata" (la nature visible).  

Le spinozisme n'est pas tout à fait un "monisme métaphysique" comme le positivisme ou le scientisme. Spinoza dit que Dieu  (la Nature) possède une infinité d'attributs dont nous ne pouvons connaître que deux : l'étendue et la pensée (influence de la Kabbale ?) ; il parle de la joie comme "passage d'une perfection moindre à une perfection plus grande". J'aime beaucoup son expression "passions tristes" pour désigner l'envie, la jalousie, etc.

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