Lieou Yi-Ming, Thomas Cleary, Yi King, texte intégral, traduit de l'américain par Zéno Bianu, Les grands textes spirituels, Editions du Rocher.
Lieou Yi-Ming est un maître taoïste du XVIIIème siècle, auteur de nombreux traités sur l'alchimie intérieure. Il exerça les métiers les plus divers, maçon, coolie, marchand, écrivain public, tout en se consacrant à l'aventure spirituelle.
Thomas Cleary devient docteur en langues et civilisations extrême-orientales à l'université d'Harvard après des études à Tokyo. Il a traduit et annoté nombre d'ouvrages bouddhistes et taoïstes.
Quatrième de couverture :
"Le plus ancien traité divinatoire de l'humanité, le grand livre de la sagesse chinoise depuis deux millénaires, accompagné d'un guide de consultation.
Parce qu'il associe l'homme à la formation de son destin, le Yi King est à la fois livre de sagesse et recueil divinatoire. Sa fréquentation permet d'apprendre à lire l'ordre de l'univers, d'apprivoiser le hasard et d'épouser l'harmonie du monde. Epouser l'harmonie du monde pour établir l'harmonie en soi.
Œuvre d'une absolue singularité, Le Yi King délivre son message à travers 64 figures ou hexagrammes. Ces signes d'avant l'écriture, d'avant même la confusion des langues, symbolisent les lois de la vie ou du changement, les énergies opérant en toute situation. En offrant la connaissance de ces lois, ce livre rend l'homme apte à pressentir les déroulement prochains et à déterminer une juste conduite. L'homme devient ainsi son propre devin et l'artisan de son destin."
Préface :
Ce volume propose une explication du classique chinois le Yi King, fondée sur les enseignements de l'école taoïste de la Complète Réalité, en particulier sur le courant désigné par le nom de "branche de la Claire Sérénité".
Le taoïsme, enseignement spirituel étroitement lié au développement de la civilisation proto-chinoise, passe pour avoir hérité et transmis la connaissance originelle où puisèrent les sciences et les arts mystiques, psychologiques, médicaux et technologiques de la culture chinoise.
Avec le temps, nombre de pratiques se développèrent au sein du taoïsme, et cette connaissance originelle se fragmenta au cours des millénaires en dizaine d'écoles dotées de milliers de techniques. L'école de la Complète Réalité, qui apparut durant la dynastie des Song (Xème-XIII siècle après J.-C.) eut pour objectif de restaurer les enseignement centraux du taoïsme relatifs à l'évolution de la conscience.
Le taoïsme de la Complète Réalité mit l'accent sur le développement harmonieux des éléments spirituels, sociaux et physiques de la vie humaine. Il s'agissait d'une école rigoureuse, connue à la fois pour son intervention constructive dans le monde ordinaire et sa capacité à engendrer des mystiques accomplis.
Différentes formes, tant monastiques que laïques, du taoïsme dit de la Complète Réalité ont surgi au cours du Moyen-Âge, jouant les unes comme les autres un rôle important dans la société chinoise durant les époques de crise. Les formes monastiques ont fini par absorber certains éléments étrangers, et ont naturellement subi l'influence des pressions économiques et politiques qui affectent toute organisation sur le plan manifeste.
Le taoïsme de la Complète Réalité s'exprime encore aujourd'hui, en dehors de toute association religieuse. Ses adeptes sont pour la plupart des membres de la société ordinaire, de toutes les conditions sociales, qui conjuguent leurs tâches matérielles et leur pratique mystique. En outre, nombre de ses créations, telles que le système d'exercices connu sous le nom de T'ai-Ki-K'iuan et certaines techniques de méditations, sont depuis longtemps passées dans le domaine public en tant que parties intégrantes d'une science fondée sur la santé du corps et de l'esprit.
Le présent ouvrage fut écrit en 1796 par un adepte taoïste du nom de Lieou Yi-ming afin de montrer comment le Yi King, classique des plus anciens et des plus vénérés, peut être lu comme un guide de réalisation globale dans le cadre d'une vie ordinaire au sein du monde.
Lieou Yi-ming connaissait en profondeur tant le bouddhisme et le confucianisme que le taoïsme. reconnu finalement comme un "Homme libre" ou comme "Celui qui a réalisé l'essentiel", il adopta en toute conscience, au cours de son parcours existentiel, différents rôles dans le monde : lettré, marchand, coolie, reclus, maçon, maître et écrivain.
Dans ses ouvrages, Liu utilise la terminologie du bouddhisme, du confucianisme, du taoïsme, de la psychologie, de la sociologie, de l'alchimie, de l'histoire, du mythe et de la religion. Il a entrepris de lever le voile sur le mystère du langage ésotérique de l'alchimie et du yoga taoïstes, et son commentaire du Yi King constitue l'une des contributions majeures à l'exploration de cette ancienne science."
Extrait de l'introduction :
Considéré comme le plus ancien des classiques chinois, le Yi King, ou le "Livre des changements", a bénéficié tout au long de son histoire, d'une popularité et d'un prestige inégalés. Entrecroisant différentes couches textuelles et offrant maints niveaux d'interprétation, il a suscité une attention continue depuis bien plus de deux mille ans. Philosophes, politiciens, mystiques, alchimistes, yogis, devins, sorciers et plus près de nous, scientifiques et mathématiciens l'ont tenu un livre de principes fondamentaux. Il fut porté à la connaissance de l'Occident il y a près de quatre siècles, lorsqu'un missionnaire chrétien de Chine adressa une lettre au philosophe et mathématicien Gottfried Wilhelm Leibniz, lettre portant sur la similarité entre le système d'arithmétique binaire, sur lequel travaillait précisément Leibniz, et la structure de cet ancien classique chinois..."