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Le Capitalisme comme religion: Et autre critiques de l'économie

Le capitalisme comme religion — Wikipédia

Walter Benjamin (nom complet : Walter Bendix Schönflies Benjamin) est un philosophe, historien de l'art, critique littéraire, critique d'art et traducteur allemand né le 15 juillet 1892 à Berlin (Allemagne) et mort le 26 septembre 1940 à Portbou en Catalogne, dans l'Espagne franquiste.

Walter Benjamin, Le capitalisme comme religion et autres critiques de l'économie, suivis de Le caractère fétiche de la marchandise et son secret (Karl Marx), traduit de l'allemand par Frédéric Joly, préface de Baptiste Mylondo, éditions Payot&Rivages, Paris, 2019

Extrait de la préface de Baptiste Mylondo : Benjamin, pionnier de la décroissance :

"Son érudition était grande, mais il n'était pas un spécialiste ; son travail portait sur des textes et leur interprétation, mais il n'était pas un philologue ; il était très attiré non par la religion mais par la théologie et le modèle théologique d'interprétation pour lequel le texte lui-même est sacré, mais il n'était pas théologien et ne s'interressait pas particulièrement à la Bible ; il était un écrivain-né, mais sa plus grande ambition était de produire une oeuvre consistant entièrement en citations ; il fut le premier Allemand à traduire Proust (...), mais il n'était pas traducteur ; il recensa des livres, mais il n'était pas un critique littéraire ; (...) sans être poète ni philosophe, il pensait poétiquement." (Hanna Arendt)

Anticapitaliste, anarchiste et précurseur de la décroissance, tel fut aussi Walter Benjamin. On retrouve chez lui plusieurs thèmes chers aux décroissants : une critique de l'idéologie du progrès, une critique de la marchandise, un éloge du flâneur, figure romantique de la résistance à la pression de l'accélération, à l'impératif de vitesse induit par le capitalisme. Mais c'est sa critique radicale de l'économie, autre point de proximité avec la pensée décroissante, qui va surtout nous intéresser ici, autour de cinq textes rédigés entre 1920 et 1939 : deux écrits théoriques, "Le capitalisme comme religion" et "Fragment théologico-politique" ; une chronique berlinoise "Panorama impérial" ; et deux critiques littéraires "Gottfried Keller" et "Sur Scheerbart".

Un anticapitaliste pessimiste

Benjamin n'approfondira jamais l'étude de la théologie juive à laquelle l'invitait son fidèle ami Gerchom Scholem (qui deviendra lui -même un spécialiste reconnu de la mystique juive) ; malgré tout, comme le rappelle Hannah Arendt, la théologie tiendra une place importante dans son oeuvre : "Il était très attiré, non par la religion, mais par la théologie." Dans "Le capitalisme comme religion", c'est d'ailleurs un nouveau monothéisme qu'il met en lumière : le capitalisme, ce culte de l'argent. Le texte, qui date de 1921, est l'ébauche d'un projet qui s'annonçait très ambitieux. Fragmentaire, inachevé, il se conclut sur une succession de notes et références bibliographiques à peine commentées. Quel usage Benjamin en aurait-il fait ? La question reste ouverte.

 

 

 

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