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Kant : Critique de la Faculté de Juger (introduction)
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Emmanuel Kant, Critique de la faculté de Juger, traducion par A. Philonenko, Librairie philosophique Vrin, 1979. "Emmanuel Kant est né à Koenigsberg, le 22 avril 1724 d'une famille d'arisans où régnait une atmosphère de probité rigide et de piété profonde. Après de solides études dans sa ville natale et après avoir passé quelques années dans les environs comme précepteur, Kant revint s'y fixer définitivement en 1755 en qualité de privatdozent, puis de professeur à l'Université. L'histoire de sa vie très unie et ordonnée se confond dès lors avec celle de ses ouvrages ; c'en furent là véritablement les actions. On sait que les principaux ouvrages du philosophe dont on peut dire qu'ils forment un ensemble systématique sont : La Critique de la Raison pure, 1781 ; Les Fondements de la métaphysique des moeurs, 1785 ; La Critique de la Raison pratique, 1788 ; La critique du Jugement, 1790 ; La religion dans les limites de la simple raison, 1793. Kant mourut à Koenigsberg le 12 février 1804." (Avant-Propos du traducteur de la Critique de la Raison pratique, J. Gibelin) Aux élèves : Nous allons essayer de nous saisir peu à peu de cette oeuvre difficile. Après l'étude du § 35, voici quelques éléments particulièrement éclairants, extraits de l'introduction du traducteur, Alexis Philonenko : I. Quelle est la question capitale de la Critique de la faculté de Juger ? Selon A. Philonenko, cette question doit être reliée à la problématique des deux autres critiques : La Critique de la Raison Pure et la Critique de la Raison Pratique. Selon Fichte (Leçons sur la Doctrine de la Science, 1796-1798), la Critique de la Faculté de Juger est une tentative pour résoudre le problème capital de la philosophie moderne : la question de savoir s'il existe en dehors de moi un être raisonnable, autrement dit la question de l'intersubjectivité. Selon Ernst Cassirer, l'intersubjectivité se révèle par excellence dans l'acte esthétique : "dans l'acte de juger esthétique, j'attribue à mon sentiment particulier et personnel une valeur universelle." En d'autres termes, le jugement esthétique est fondamentalement "pour autrui". "Est beau ce qui plaît universellement sans concept." : Partant du sentiment personnel de plaisir, j'affirme l'universalité de ce sentiment, sa vérité pour tout autre sujet (Critique de la Faculté de Juger, § 36) "Penser en se mettant à la place de tout autre." (ibidem § 40) : Dans l'acte esthétique, l'homme affirmant l'universalité de son sentiment dépasse son "moi" et rejoint autrui. Il existe pour Kant trois modes de communication : a) une communication dans la connaissance ; elle est indirecte, car elle passe par la médiation du concept ou de l'objet. b) une communication de l'homme avec l'homme en tant qu'être raisonnable. Ce mode de communication est également indirect. C'est ainsi que la communication morale est médiatisée par la loi morale. "se soumettant à la loi et à l'exigence d'universalité tout sujet communique et s'accorde idéalement avec d'autres sujets possibles, tandis qu'il se pense lui-même comme membre du règne des fins. c) la communication directe de l'homme avec l'homme, sans passer par le détour de l'objet (concept) ou de la loi. Pour Kant, cette possibilité est fondamentale : si une communication directe, originaire, immédiate n'était pas donnée, alors la connaissance et l'action morale ne pourraient être intelligibles. "La Critique de la faculté de juger fonde et achève la Critique de la Raison pure et la Critique de la Raison pratique en développant l'expérience originelle présuppposée en toutes deux comme réflexion sur la pensée humaine." "La Critique de la faculté de juger remplit cette tâche systématique en se constituant comme une logique de l'intersubjectivité, c'est-à-dire comme une logique de la signification." C'est en tant que logique du sens que la critique de la faculté de juger peut se développer : a) comme Esthétique (réflexion sur le Beau) b) comme Téléologie (réflexion sur la notion de finalité) Kant renouvelle le problème de la métaphysique classique : Le problème de la métaphysique classique est celui de la connaissance de l'individualité. Séparant l'universel et le particulier, elle rend l'individualité incompréhensible : "individuum est ineffabile" Pour Kant, nier la possibilité d'un rapport entre le particulier et l'universel, revient à nier la communication : car c'est toujours "cet" homme qui rencontre "cet" autre homme et qui communique avec lui. Kant va donc élaborer une logique en laquelle l'universel et le particulier se nouent dans la communication esthétique. "Il formule en termes de communication et d'intersubjectivité le problème de la métaphysique classique. En ceci nous demeurons ses héritiers." II. Une doctrine des abîmes En construction !
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