Ronald J. Sider, Rich Christians in an Age of Hunger, moving from affluence to generosity, Thomas Nelson, 2005" (Chrétiens repus dans un monde affamé, de la richesse à la générosité)
Citations :
"Dieu nous enseigne une vérité très dure et très dérangeante. Ceux qui négligent le pauvre et l’opprimé ne font pas partie du Peuple de Dieu et peu importe leur pratique religieuse et l’orthodoxie de leurs croyances."
"Quelle tragédie risible de voir qu’une minorité de chrétiens influents dans le monde continue à amasser des richesses pendant que des centaines de millions de gens sont au bord de la famine."
"C’est un péché abominable de la part des chrétiens dans le monde de s’enrichir année après année pendant que nos frères et sœurs suent sang et eau pour un minimum de soins médicaux, un minimum d’éducation, et souvent, dans certains cas, un minimum de nourriture pour échapper à la famine."
"Depuis que Ronald Sider a publié Rich Christians in an Age of Hunger en 1978. malgré une diminution de la faim dans le monde depuis lors, 34 000 enfants continuent à mourir quotidiennement de faim et de maladies à traitement préventifs, et 1,3 milliards de personnes dans le monde, à vivre dans une pauvreté insupportable.
Le professeur de théologie réexamine les problèmes à la lumière des critères du XXIème siècle. Considérant que les conservateurs trouvent les choix individuels moralement répréhensibles et que les libéraux critiquent les politiques économiques et sociales autoritaires, Ronald Sider se trouve en accord avec les deux points de vue.
Dans cette vision nouvelle d'un problème vieux comme le monde, il propose non seulement une explication détaillée des causes, mais encore une série claire de solutions pratiques, dans l'espoir que les chrétiens choisiront de faire la différence." (traduit de l'anglais)
Ronald James Sider (né le 17 septembre 1939) est un théologien et un activiste social américain né au Canada. Il est classé par certains parmi les chrétiens de Gauche, bien qu’il refuse personnellement de s’identifier à un courant politique. Il est le fondateur de « l’Action sociale évangélique », un « think-tank » qui cherche à développer des solutions aux problèmes sociaux et économiques inspirées par la Bible. Il est le membre fondateur du « National Religious Partnership for the Environnement ». Il est également professeur de théologie au séminaire théologique de Palmet à Philadelphie, Pennsylvanie. (traduit de l'anglais)
Les relations économiques au sein du Peuple de Dieu
"(...) Le péché nous a éloignés de Dieu et nous a séparés les uns des autres, avec pour conséquences l'égoïsme, l'injustice sociale structurelle et l'oppression économique.
Cependant, le pouvoir du péché a été brisé. Nouvelle communauté des rachetés, les premiers chrétiens commencent à mettre en oeuvre des relations personnelles, sociales et économiques d'un genre entièrement nouveau.
Le mode de vie au sein du Peuple de Dieu doit être le signe de cette perfection et de cette justice à venir qui seront pleinement révélées dans l'avènement du Royaume de Dieu." (Rich Christians In an Age of Hunger)
L’auteur aborde le thème de la transformation des relations économiques au sein du peuple de Dieu en montrant que les Ecritures témoignent de l’intention divine de créer des mécanismes susceptibles de réduire les inégalités économiques : le principe du Jubilé, l’année sabbatique, les lois concernant les moissons et les vendanges, ainsi que le prêt à intérêt.
La terre appartenant à Dieu et non aux hommes qui n’en sont que les gérants, tous les 50 ans, à l’occasion du Jubilé, en signe de réconciliation des hommes avec Dieu et avec les autres, la terre doit être redistribuée équitablement et tous les esclaves doivent être libérés.
La Loi préconise également tous les sept ans, à l’occasion du l’année sabbatique, la mise en jachère du sol et la libération des esclaves et des débiteurs, tandis que les pauvres ont le droit de glaner et de vendanger tout ce qui est laissé dans les champs et dans les vignes.
En souvenir de la captivité et de l’oppression d’Israël en Egypte, la loi prescrit également qu’un dixième de la production agricole doit être distribué aux pauvres, aux étrangers, aux veuves et aux orphelins, et qu’une part doit leur être laissée en permanence.
Il est important de noter que les Ecritures prescrivent la justice plutôt que la charité. La désobéissance d’Israël n’affaiblit pas l’exigence divine de créer des structures institutionnelles susceptibles de réduire les inégalités économiques au sein de son peuple.
L’idée d’une sphère économique complètement indépendante de la sphère éthico-religieuse provient de la sécularisation des sociétés modernes et non de l’esprit biblique.
L'auteur affirme que ces lois destinées à promouvoir l’amour et l’harmonie au sein du peuple de Dieu doivent encore guider l’Eglise aujourd’hui.
L’histoire nous met en garde contre une application rigide des lois bibliques, mais ne nous incite pas pour autant à nous taire.
Il n’est donc pas question d’appliquer au pied de la lettre les prescriptions vétérotestamentaires, mais d’adapter l’esprit du Jubilée aux conditions de la civilisation moderne.
En matière d’emprunt, par exemple, la considération des besoins des emprunteurs doit l'emporter sur la recherche du profit. Les chrétiens doivent imaginer de nouvelles structures susceptibles d’éliminer la pauvreté et de réduire les disparités entre les riches et les pauvres.
L’essence de la Bonne Nouvelle proclamée par Jésus est la venue du Royaume de Dieu. Jésus a fondé un nouvel ordre social, une communauté de partage, une nouvelle communauté de croyants résolument disponibles les uns pour les autres. (Résumé du premier chapitre en anglais)