Georges Brassens, Chansons présentées par Alphonse Bonafé et Lucien Rioux, Seghers Poésie et Chansons, 2002
"L'un des premiers grands textes sur Brassens a été publié en 1963, sous le numéro 99, dans la collection "Poètes d'aujourd'hui" des Editions Seghers. Devenu le numéro 2 de la collection "Poésie et Chansons", il a été constamment réédité depuis. Ce texte, Alphonse Bonnafé, qui fut le professeur de français du jeune Georges au collège Paul-Valéry de Sète, l'a écrit. C'est un docuemnt historique. Et c'est aussi l'une des meilleures analyses de l'oeuvre et du personnage. Alphonse Bonnafé a été l'un des premiers à l'aimer. Peut-être aussi l'un de ceux qui ont le mieux compris sa richesse et sa générosité."
"En janvier 2002, Seghers reprend la collection «Poésie et chansons», consacrée aux meilleurs auteurs de chansons qui illustrent ce que l’on peut considérer comme l’une des tendances de la poésie moderne. Dans chaque volume : une présentation biographique, un choix abondant des meilleures chansons, des documents iconographiques, une bibliographie et une discographie. À côté des «classiques», dont il est envisagé de remettre les monographies à jour (Léo Ferré, Jacques Brel, Charles Aznavour, Serge Gainsbourg, Charles Trenet, Barbara…), la collection voudrait s’ouvrir à des chanteurs apparus plus récemment et qui, avec la même exigence que leurs aînés, ont forcé l’écoute d’une génération nouvelle. Le premier titre à paraître est consacré à Georges Brassens. Il réunit deux textes signés respectivement par Alphonse Bonnafé et Lucien Rioux. Le texte d’Alphonse Bonnafé est un témoignage de première main écrit par celui qui fut le professeur de français du jeune Brassens au collège Paul-Valéry de Sète, et qu’on peut lire également comme une analyse de l’œuvre et du personnage. Il est considéré comme l’un des premiers grands textes sur Brassens, publié à l’origine (en 1963) dans la collection «Poètes d’aujourd’hui». Il révèle ses sources d’inspiration, explique sa manière d’écrire, fait mieux comprendre sa richesse et sa générosité. De son côté, Lucien Rioux explore le monde créé par Brassens en entraînant le lecteur dans la galerie de portraits dessinés de chanson en chanson. Des personnages qui lui ressemblent. Comme lui, ils sont aimables, tolérants, mêlent l’humour et la tendresse, la fraîcheur et une robuste philosophie. Un ensemble illustré par de nombreuses chansons, des documents photographiques, des repères biographiques, une discographie et une bibliographie mises à jour." (source : babelio)
Extrait de la préface :
"Tout ce qu'il raconte est absurde ou immonde. sa vogue est un défi au bon sens et au bon goût.
Cette opinion, qui n'est pas rare, Brassens sait bien qu'elle est juste. Il se contenterait d'y ajouter qu'il défie encore d'autres puissances que la raison et la politesse.
Il y a d'autre part ceux qui s'éprennent de Brassens et voient en lui leur porte-parole : "Il démystifie, il désintoxique, il est l'ennemi d'une société ennemie de l'homme. Quiconque ne l'aime pas est jaugé et jugé. Vive Brassens ! "
Tout le monde a raison, comme toujours ; mais ces opinions opposées n'ont d'intérêt que de contribuer à la naissance d'un mythe Brassens. Voilà longtemps (depuis Hugo ou Rimbaud) qu'un poète n'avait pas pris les proportions d'un mythe. Il serait plaisant que celui-ci y parvienne.
il a le physique et les manières qu'il faut : sa carrure de catcheur, ses grosses moustaches, sa façon de se ruer sur la scène sans saluer, sans sourire, et de se camper, le pied sur une chaise, avec l'air de dire au public "A nous deux", voilà qui promet de l'extraordinaire. Et son répertoire tient largement la promesse. le voilà sacré monstre, gorille, ours, cyclope, ad libitum..."