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L'œuvre : Ce texte est un rapport sur les prix de vertu.

"En 1782 le baron de Montyon a apporté, d’abord sous couvert d’anonymat, une donation à l’Académie qui a « pour objet un acte de vertu dont l’éloge ou le récit sera fait dans une assemblée publique par le Directeur ». Cette fondation sera perpétuée et ouvrira la voie au mécénat social de l’Académie qui, au fil des siècles, donnera naissance à plus de deux cents fondations lesquelles, en dépit des regroupements nécessaires, décernent au début du XXIe siècle deux cent trente prix, aides et subventions destinés à des familles nombreuses ou en difficulté, à des victimes d’accidents de l’existence, physiques ou économiques, à des œuvres de bienfaisance et à des associations caritatives, à des étudiants, mais aussi à des personnes ayant accompli des actes de courage ou de solidarité exceptionnels. Grâce à ces fondations, l’Académie s’efforce de contribuer avec efficacité à la lutte contre la précarité et l’exclusion.

Pour recenser les besoins, l’Académie bénéficie du concours de nombreux acteurs de terrain (municipalités, assistantes sociales, institutions, prélats) qui lui signalent les besoins les plus criants et présentent des dossiers. Un collaborateur de l’Académie est affecté à cette tâche fort lourde qui, après rassemblement et examen des cas les présente à la Commission des œuvres sociales formée comme les commissions littéraires d’académiciens.

Le discours sur la vertu prononcé lors de la séance solennelle de rentrée de l’Académie, destiné dans l’esprit de son fondateur à célébrer la vertu au sens vieilli du mot, dans le sens d’honnêteté, pudeur, sagesse, a pris désormais le sens moderne d’énergie morale et de courage. L’Académie entend ainsi tenir compte de l’évolution de la société et des mœurs tout en respectant l’esprit de chaque fondation et en lui conservant sa spécificité. (site de l'Académie française, Fondations destinées aux actes de vertu)

Jean-Baptiste de Montyon avait fondé trois prix, tous trois appelés prix Montyon. Les deux premiers sont décernés par l'Académie française : le premier, sous la dénomination de prix de vertu, était remis à des personnes méritantes ; le second, prix pour l'ouvrage littéraire le plus utile aux mœurs, a été remis pour la première fois en 1782. Le troisième est un prix scientifique remis par l'Académie des sciences.

Le prix de vertu a été maintes fois mentionné par Balzac dans ses romans et vivement critiqué par divers auteurs tels que Rémy de Gourmont ou Charles Baudelaire en raison de l'aspect ostentatoire de la charité qu'il récompense. Baudelaire a également désapprouvé les prix attribués à ceux qui font une littérature à base de bons sentiments. Ce prix a été également critiqué par Octave Mirbeau.

Maurice Genevoix, né le 29 novembre 1890 à Decize (France) et mort le 8 septembre 1980 à Xàbia (Espagne), est un écrivain et poète français, membre de l'Académie française.

L’ensemble de son œuvre témoigne des relations d’accord entre les Hommes, entre l’Homme et la nature, mais aussi entre l'Homme et la mort. Alors qu'il est héritier du réalisme, son écriture est servie par une mémoire vive, le souci d'exactitude et le sens poétique. Normalien, il admire tout autant l’éloquence des artisans ou des paysans. D’une grande vitalité malgré ses blessures reçues au combat lors de la Première Guerre mondiale, et animé de la volonté de témoigner, il écrit jusqu’à ses derniers jours. Son œuvre, portée par le souci de perpétuer ce qu'il a tenu pour mémorable, produit d'une grande longévité littéraire, rassemble 56 ouvrages.

Il est surtout connu pour ses livres régionalistes inspirés par la Sologne et le Val de Loire, comme son roman Raboliot (prix Goncourt 1925). Il a cependant dépassé le simple roman du terroir par son sobre talent poétique qui, associé à sa profonde connaissance de la nature, a donné des romans-poèmes admirés, comme La Dernière Harde (1938) ou La Forêt perdue (1967).

Son œuvre est également marquée par le traumatisme de la Grande Guerre (1914-1918), particulièrement dans Ceux de 14, recueil de récits de guerre rassemblés en 1949, considéré comme l'un des plus grands témoignages de ce conflit. Il s'est aussi penché plus largement et plus intimement sur sa vie en écrivant une autobiographie, Trente mille jours, publiée en 1980.

Sur décision du président de la République française, Emmanuel Macron, les restes de Maurice Genevoix entrent au Panthéon le 11 novembre 2020.

Le thème du passage : 

Le passage évoque une expérience vécue par l'auteur (autobiographique) pendant la guerre de 14-18. 

Le genre du texte :

Il s'agit d'une rapport, donc d'un texte relativement court.

Les registres : 

Réaliste : Le registre réaliste présente des récits qui collent au réel, qui s'inspirent de la vie réelle. Il se caractérise par la présence de détails vrais, des précisions du cadre et notamment de la toponymie (noms de lieux réels), par usage d'un lexique spécialisé avec des précisions sur les formes des objets, les matières, les volumes, par l'organisation de la description spatiale selon des plans, des points de vue (verbes de vision).

Tragique : Il met en scène des situations désespérées où un personnage, victime de la fatalité, est voué à la mort. Des forces pèsent sur lui, le dominent, ce qui suscite la compassion du lecteur. Il met en scène des situations désespérées où un personnage, victime de la fatalité, est voué à la mort. Des forces pèsent sur lui, le dominent, ce qui suscite la compassion du lecteur. Les principaux procédés tragiques sont : l’utilisation du lexique de la fatalité, du désespoir, du malheur et de la mort ; une ponctuation expressive (surtout les interrogations) ; des figures des style d’opposition pour souligner les dilemmes ou l’impuissance (antithèse, voix passive...).

Pathétique : Le registre pathétique (de pathos = souffrance) vise à faire naître la compassion du lecteur envers un personnage innocent victime des événements et de la bêtise humaine. De plus, en déclenchant l'émotion et en montrant la souffrance, ce registre peut aussi avoir une fonction argumentative. Les principaux procédés sont : la prise à parti du lecteur ou de l'auditoire : exclamations, interrogations, apostrophes, des figures de l'amplification : hyperboles, gradation, des lamentations et des supplications, des descriptions détaillées pour mettre en avant la souffrance d'un individu, les thèmes du registre pathétique sont une situation malheureuse dans laquelle se trouve un personnage proche du lecteur (on peut s'identifier à lui et compatir), la tristesse, les pleurs, les larmes, la maladie, la misère, la mort (susciter l'émotion).

Argumentatif :

Tout texte littéraire peut permettre à un auteur d'exposer ses opinions et de les défendre. Ainsi tous les genres littéraires sont susceptibles de contenir une part argumentative. Le registre argumentatif vise à produire un effet sur le lecteur ou l'auditeur, soit en avançant des arguments logiques (convaincre), soir en avançant des arguments affectifs (persuader). 

Le texte comporte une dimension rhétorique : 

Pour rédiger leurs discours (c'est le cas ici), les orateurs pensent au contenu de leur texte, aux arguments logiques et affectifs qu'ils peuvent mettre en avant (ceci se nomme en latin l' « inventio »). Puis ils réfléchissent à la structure de leur texte (c'est la « dispositio »). Celle-ci se fait normalement en quatre parties (d'abord l'exorde qui capte l'attention du public ; puis la narration qui expose les faits ; ensuite la confirmation qui développe l'argumentation ; enfin la péroraison qui récapitule les arguments et conclut le discours).

 

La situation d'énonciation :

 

L'orateur (Maurice Genevois, secrétaire perpétuel de l'Académie française) s'adresse à ses collègues académiciens le 18 décembre 1952 sous la coupole de l'Académie française pour illustrer un exemple de vertu, de courage et d'altruisme.

 

Le point de vue narratif :

 

Le point de vue du récit (depuis "une contre attaque allemande" jusqu'à "d'indiciblement magnifique" : est interne. Les choses sont vues à travers le narrateur d récit, Maurice Genevois.

 

Les types de textes :

 

Le texte comporte une alternance de discours, de récit, le monologue et de description. Il commence et se termine par un discours. La partie la plus importante est le récit entrecoupé de descriptions.

 

Les champs lexicaux :

 

La guerre, la mort, la tranchée, le regard, le bonheur, la lumière.

 

Les figures de style : 

 

Hypotypose : L'hypotypose (du grec ancien ὑποτύπωσις/hupotúpôsis, "ébauche, modèle") est une figure de style consistant en une description réaliste, animée et frappante de la scène dont on veut donner une représentation imagée et comme vécue à l'instant de son expression. Elle peut prendre la forme d'une énumération de détails concrets à tel point qu'on peut dire qu'elle franchit les conditions de forme propres à une figure de style. En effet, la figure peut aisément dépasser le cadre de la phrase pour se développer sur plusieurs phrases voire plusieurs pages. (la description de la tranchée et des morts). 

 

Oxymore : "involontairement guerrière" (expliquer la figure) 

comparaison : "comme si une invisible main fût venue me toucher l'épaule".

 

Antithèse : "incapable d'articuler une parole distincte"/"c'est moi qui lui parlai"

 

Métaphore : "je vis son regard s'éclairer, rayonner d'une lumière splendide".

 

Hyperbate : L’hyperbate (substantif féminin), du grec ὑπέρ / huper (« au-delà, au-dessus ») et βαίνειν / bainein (« aller ») soit ὑπερβατόν / huperbaton (« inversion »), est une figure de style qui consiste à prolonger une phrase que l'on pouvait penser terminée, par ajout d'un élément, qui se trouve ainsi déplacé. L'hyperbate est souvent une forme de mise en relief de mots, rejetés en fin de phrase, comme des adjectifs placés ainsi en dislocation. La dernière phrase du texte.

 

"Messieurs, je crois que dans bien des années (...) il resterait un homme pour parler à d'autres hommes, les mêmes qu'aujourd'hui."

 

Les niveaux de langue :

 

Courant/soutenu

 

Les temps et les modes et leur valeur d'aspect : 

 

Présents de vérité générale (gnomiques) :  "Mais si les civilisations meurent, il est vrai aussi qu'elle renaissent."

 

Présents d'énonciation : "je me souviens"

 

Le récit présente une alternance d'imparfaits, de passé simple et de plus-que-parfaits. le passé simple évoque des actions à durée déterminée de premier plan, l'imparfait des actions à durée indéterminée de second plan. Le dialogue utilise les temps du discours (passé composé, présent d'énonciation). Quand le discours du soldait mourant est retranscrit par le narrateur, il utilise le subjonctif et le présent à valeur de futur immédiat. ("que je fasse attention ? Que je vais me faire tuer si j'essaye de passer ici ?")

 

Conditionnel passé : ""aurait changé"

 

Présent du conditionnel : "qui ne serait plus la France", "qui ne serait plus Paris", "prolongerait", "resterait".

 

Les types de phrases : 

 

Le texte comporte des phrases déclaratives et interrogatives et exclamatives.

 

La structure des phrases : 

 

Le récit comporte des phrases courtes, sans mots de liaison (en asyndète).

 

Le discours final au contraire comporte une subordonnée concessive, six subordonnées relatives.

 

Les modalisateurs :

 

(présence de l'énonciateur dans l'énoncé) : "dur", "mystérieusement", "avec une intensité qui déjà me bouleversait", "l'intensité de son regard", "il était sûr", "rayonner d'une lumière splendide",  "inoubliable", "bouleversant", "indiciblement magnifique", "hanté.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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