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Roy Wallis & Steve Bruce, "Secularization: the Orthodox Model"
Religion and Modernization: Sociologists and Historians Debate the Secularization Thesis (Oxford: Clarendon, 1992) ed. by Steve Bruce (photo above), is a collection of nine essays written by nine a...
http://intotheclarities.com/2015/01/05/roy-wallis-steve-bruce-secularization-the-orthodox-model/
"The claim that modern societies are less religious than their predecessors because modernity itself undermines the plausibility of religion has been almost an orthodoxy. But increasingly this "secularization thesis" is being challenged on a number of fronts. Leading sociologists and historians who share a common interest in advancing our understanding of religious change here clarify the key elements of this thesis, testing them against appropriate data bases. The book discusses the thesis and explores such issues as church adherence in the nineteenth century in the United States, Europe, the British 1851 census of church attendance, changes in English Roman Catholicism, and comparisons of American and European religiosity. Even where historians and sociologists cannot agree, Religion and Modernization has the great value of clarifying the arguments and pointing the way toward their resolution."
"La thèse selon laquelle les sociétés modernes sont moins religieuses que celles qui les ont précédées en raison du fait que la modernité a tendance à saper la crédibilité de la religion (que religion et modernité sont incompatibles) est devenu quasiment un dogme. Cependant, la "thèse de la sécularisation" est contestée sur de nombreux points.
La plupart des sociologues et des historiens qui partagent un intérêt commun dans l'avancement de notre compréhension des changements religieux clarifient dans cet ouvrage les éléments-clés de cette thèse.
L'ouvrage traite de question telles que la religiosité au XIXème siècle aux Etats-Unis et en Europe, le recensement de 1851 sur la fréquentation des Eglises en Angleterre, les changements dans le catholicisme romain en Angleterre et la religiosité comparée en Amérique et en Europe.
Même quand les historiens et les sociologues sont en désaccord, Religion et Modernité a le mérite de clarifier les arguments des uns et des autres et d'indiquer un chemin vers une solution." (traduction personnelle)
Ce résumé de l'introduction de l'ouvrage est le fruit d'un travail commun avec Marcelle Mercier-Fages :
Sécularisation : Le modèle orthodoxe – Ray Wallis et Steve Bruce
La définition nominaliste de la religion (son essence) permet de formuler une théorie ayant une plus grande portée explicative que la définition fonctionnaliste (ses effets). On peut ainsi définir la religion comme un ensemble d’actions et d’institutions fondées sur la croyance en l’existence d’entités surnaturelles personnelles ou impersonnelles, détentrices de certains pouvoirs qu’elles exercent en intervenant dans les affaires humaines, l’existence et les agissements de ces entités étant considérés comme irréfutables.
Trois facteurs expliquent la diminution de la signification sociale de la religion au sein de la modernité : la différenciation sociale, la constitution d’Etats-nations ("sociétalisation") et la rationalisation.
La différenciation sociale est la laïcisation des tâches jusque-là dévolues aux institutions religieuses.
Ce processus conduit à la fragmentation de la conception traditionnelle d’une totalité organique intégrant harmonieusement l’ordre social, l’ordre moral et l’ordre surnaturel, faisant place aux conflits entre les classes sociales pendant la période d'accumulation du capital, à la multiplication des "offres religieuses" au détriment des religions dominantes et au développement de l'individualisme.
Dans la mesure où l’Etat-nation s’est progressivement substitué à la communauté en tant que cadre de la vie individuelle, la religion qui tire sa force des liens communautaires, a été dépouillée de sa fonction et repoussée aux marges de l’ordre social.
A côté de la différenciation et de la constitution d’Etats-nations, un troisième phénomène, la rationalisation a apporté des transformations importantes dans la manière de penser et d’agir. Ce phénomène a été favorisé par le judaïsme, momentanément freiné par le catholicisme et relancé par la Réforme. (On connaît la thèse de Max Weber, selon laquelle le judéo-christianisme, en "démythifiant" la religion - en désacralisant le monde et le divin - , a semé les germes de sa propre destruction).
Le développement de la rationalité technologique a développé des critères de performance et d'efficacité au détriment du surnaturel et des considérations morales.
La complexification de la situation des religions dans les sociétés occidentales modernes constitue, en tout état de cause, un défi pour l’analyse sociologique.