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Objet d'étude : Le personnage de roman du XVIIIème siècle à nos jours

Texte A : Jules Vallès, L'Enfant, incipit (1878)

Texte B : Hervé Bazin, Vipère au poing (1948)

Texte C : Marguerite Duras, Un barrage contre le Pacifique, première partie, chapitre 7 (1950)

Proposition de corrigé :

Le corpus de trois textes romanesques qui nous est présenté et qui s'étend du XIXème siècle au XXème siècle porte sur la figure de la "marâtre".

A la lecture de ces trois textes, nous pouvons nous demander comment se traduit  le rapport mère-enfant.

Nous répondrons à cette question en analysant dans un premier temps comment se manifeste le rejet maternel, puis dans un deuxième temps le rôle que joue à chaque fois une tierce personne.

Dans l'extrait de L'Enfant de Jules Vallès, le rejet maternel se manifeste par la violence physique : la mère de Jacques Vingtras le bat régulièrement sans raisons apparentes. Il se traduit par ailleurs par un manque d'amour et de soin. Le narrateur ne se souvient ni que sa mère l'ait allaité, ni qu'elle lui ait témoigné de l' affection par des baisers et des caresses.

Dans l'extrait de Vipère au poing, le rejet se transforme en haine réciproque. cette haine ne se manifeste pas physiquement, mais psychologiquement dans un combat rituel silencieux autour de la table familiale. 

Jacques Vingtras ne semble pas éprouver à l'égard de sa mère une haine aussi intense que le narrateur de Vipère au poing à l'égard de la sienne. Il exprime surtout son sentiment de rejet à travers une forme d'ironie teintée d'humour noir.

Dans l'extrait de Barrage contre le Pacifique de Marguerite Duras, sa mère frappe Suzanne, mais on ne sent pas que cette violence traduise une véritable haine à l'égard de Suzanne. La mère de Suzanne semble plutôt dépassée par la précocité sexuelle de sa fille que véritablement "méchante" comme "Folcoche" ou Madame Vingtras.

Dans chacun de ces textes, une tierce personne : Mademoiselle Balandreau dans le premier, Freddie, le frère du narrateur dans le second et Joseph, le frère de Suzanne dans le troisième interviennent plus ou moins activement.

Mademoiselle Balandreau utilise une ruse innocente en faveur de Jacques, Freddie soutient discrètement le combat silencieux de son frère, Joseph traite leur mère de folle et menace de partir avec Suzanne si elle continue à maltraiter sa sœur.

Pour conclure, nous nous étions demandés comment se traduisait le rapport mère-enfant dans ces trois textes. Il est entaché de haine et de violence, mais à des degrés divers. Le premier témoigne d'un mélange de violence et de rejet, le second d'une haine sans violence et le troisième d'une violence sans véritable haine. A chaque fois, un tiers joue un rôle positif dans le conflit mère-enfant.

 

 

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