Henry de Montherlant, Les Garçons
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Henry de Montherlant, Les Garçons, NRF/Gallimard, 1969 Henry de Montherlant, de son nom complet Henry Marie Joseph Frédéric Expedite Millon de Montherlant, né le 20 avril 1895 à Paris 7ème mort au même endroit le 21 septembre 1972 est un romancier, essayiste dramatique et académicien français.. "Cette oeuvre est dédiée aux intelligents et aux sensibles." "L'été de 1916, Alban apprit, par un camarade rencontré que Serge, engagé à 18 ans dans les chasseurs alpins avait été, quelques semaines après son arrivée au front, décoré pour sa belle conduite de la médaille militaire. ce fut sa dernière apparition sur la face lumineuse de l'eau. Ensuite celui qui avait "laissé un souvenir brûlant" redescendit et reposa dans cette fraîcheur des grands fonds que les vents n'ont jamais touché." (H. de Montherlant; Les Garçons, IIème partie, chap. XXI, p. 826, éditions de la Pléiade) "Les Garçons ont été portés de nombreuses années. Or, j'ai appris par expérience le grave inconvénient qu'il y a à laisser une oeuvre trop longtemps au tiroir : elle y surit (...) Les Garçons, tels que je les donne ici, se suffisent. Certains amateurs d'antiques cassent le bras ou la main d'une antique qu'ils ont acquise intacte. Et les cavaliers du Parthénon, par places de grandes blessures dans le marbre les effacent, les font disparaître ; ensuite ils reparaisent. On ne déplore pas ces pans d'absence. On les tient qu'ils sont la place du rêve." "Les trois romans qui portent pour titre général La jeunesse d'Alban de Bricoule déroulent une histoire dont la chronologie va comme suit : Les Bestiaires (la tauromachie), Les Garçons (le collège), Le Songe (La guerre) (...) Chacun de ces romans a été conçu pour être lu séparément." "Il y a quarante ans, je passai quelques jours dans une célèbre abbaye. L'ami qui m'accompagnait m'avait prévenu qu'il était assez connu que le père abbé était incroyant "cent pour cent". Je le vis officier, homme d'une soixantaine d'années, beau, imposant, et inspirant par tout son air le respect de la religion qu'il glorifiait en ce poste éminent. J'en fus très saisi. Un prêtre athée me paraissait un personnage merveilleux. Je projetai d'écrire le roman d'un prêtre athée, je n'ose dire prêtre excellent, mais prêtre remplissant les devoirs de sa charge pour le plus grand bien de ses ouailles et pour leur constante édification, et se convertissant étrangement à l'article de la mort. Il y avait là un sujet fait pour moi, qui sens le christianisme et qui n'ai pas la Foi. En 1929, j'avais au tiroir la version enfantine de La Ville dont le Prince est un enfant, composée à dix-sept ans. Alors commença de me hanter le désir, la fringale plutôt, de traiter le même sujet sous la forme romanesque et sous la forme dramatique. Ce travail est passionnant pour un technicien de l'art d'écrire. Mais je voulais lui ajouter un grand nombre de personnages. La mère de l'aîné de mes collégiens. La jeune fille avec qui il rêve de se fiancer. Des enfants et des jeunes gens. Faire enfin deux romans : l'un approfondissant l'action de La Ville, l'autre racontant ce qui s'est passé avant et après cette action. Je commençai Les Garçons (1929), en rédigeai cinquante pages, puis m'arrêtai, remettant ce travail à un temps où mon esprit et mon expérience seraient plus mûrs, surtout pour faire la peinture des prêtres, car je voulais donner dans le roman une dimension toute nouvelle au supérieur du collège. Ce temps vint en 1951 pour La Ville, en 1965 pour le roman. Hormis les conquante pages que j'ai dites, Les Garçons ont été écrits de juitte 1965 à mars 1967. Des Garçons, je dirai ce que j'ai toujours pensé de La Ville. Dès 1937, dans la préface du démon du Bien, j'annonçais Les Garçons comme "un livre religieux". C'est un livre dont on doit sortir plus chrétien, si on l'est, et plus chrétien de sympathie, si on ne l'est pas, comme je suis sorti du Port-Royal de Sainte-Beuve. L'ouvrage, bien entendu, n'a pas été écrit dans cette intention." (Henry de Montherlant)
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