Aristote, Ethique de Nicomaque (notes de lecture)
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Aristote, Ethique de Nicomaque, traduction, préface et notes par Jean Volquin, 1940, GF Flammarion, 1965 Aristote (en grec ancien, Ἀριστοτέλης / Aristotélēs), surnommé le Stagirite (Σταγειρίτης / Stageirítēs), est un philosophe grec également logicien et scientifique né en 384 av. J.-C. à Stagire,royaume de Macdoine et mort en 322 av. J.-C. à Chalcis, en Eubée. Il est considéré avec Platon dont il fut le disciple à l'Académie, comme un penseur le plus influent que le monde ait connu, un de ceux qui ont profondément marqué non seulement la philosophie mais aussi la science et la logique. Des 200 ouvrages qu'il a écrit seuls trente-cinq nous sont parvenus. Ils touchent de nombreux domaines : logique, philosophie première (qu'on appelle aujourd'hui plutôt métaphysique), sciences théorétiques (physique, astronomie, biologie et psychologie), la science pratique (éthique, politique) , la science productive (rhétorique et poétique) "Si le nom d'Aristote a été prononcé, au cours des siècles, avec une ferveur admirative, il n'y a pas lieu de s'étonner. ce philosophe clôt magnifiquement la belle prériode de l'hellénisme, dont il a recensé, avec un soin minutieux, les connaissances intellectuelles et scientifiques ; son génie universel a fait la somme des acquisitions réalisées en son temps ; il afourni un labeur extraordinaire pour les ordonner, les classer, tout en fondant une philosophie qui constitue une des oeuvres maîtresse de l'esprit humain." (Jean Volquin) L' Éthique à (ou de) Nicomaque (grec ancien : ἠθικὰ Νικομάχεια, ēthiká Nikomácheia) est un ouvrage d'Aristote qui traite de l'éthique. Il est, avec l'Ethique à Eudème et la Grande Morale (Magna Moralia, d'authenticité douteuse), l'un des trois principaux livres exposant la philosophie morale d'Aristote. "A lire, sans idée préconçue, l'Ethique de Nicomaque, on a l'impression d'un ouvrage complet, certes, obéissant à une unité de plan, mais dont la plus grande partie a été hâtivement rédigée, avec peu de recherche de style, une préoccupation dominante d'avoir sous la main les références, les exemples utiles à une démonstration. Bref, il s'agirait plutôt de notes, destinées à faciliter l'exposé d'un cours public, que d'un ouvrage auquel l'auteur aurait mis la dernière main. certains livres (Ethique de Nicomaque, V, VII) figurent textuellemnt dans l'Ethique d'Eudème. M. Rodier estime que ces parties seraient celles auxquelles Aristote aurait mis la dernière main. Mais à ce cours de morale, destiné à former l'essentiel d'un enseignement, pourquoi le nom du fils d'Aristote se trouve-t-il associé ? Nous ne voyons nulle part trace d'envoi ou de dédicace. Il est possible, il est vraisemblable que Nicomaque ait été chargé de publier, avec les documents d'Aristote, la morale qui porte son nom. Cette hypothèse plausible expliquerait même certains remaniements qui auraient eu pour objet de donner à l'oeuvre plus de cohésion et d'unité. Aussi l'appelons-nous Morale de Nicomaque. En admettant même, comme Susemihl, pas mal d'additions et d'arrangements postérieurs, force est de reconnaître que l'ouvrage, confronté aux autres compositions d'Aristote, reflète assez exactement la pensée aristotélicienne." (Jean Volquin) Notes de lecture Livre premier Le bien et le bonheur Chapitre I. "Tout art et toute recherche, de même que toute action et toute délibération réfléchie, tendent, semble-t-il, vers quelque bien. Aussi a-t-on eu parfaitement raison de définir le bien : ce à quoi on tend en toutes circonstances." On y ignore, remarque Jean Volquin, de qui est cette définition. Elle est essentielle dans la philosophie d'Aristote. II y a des fins multiples : La santé est la fin de la médecine le navire est la fin de la construction navale la victoire est la fin de la stratégie la richesse est la fin de la science économique Les fins de toutes les sciences architectoniques sont plus importantes que celles des sciences subordonnées. Par exemple : La science de l'équitation est subordonnée à l'art de la guerre (science architectonique), la science la fabrication des mors et celle qui concerne l'équipement du cavalier est subordonnée à l'art de la guerre , la science de l'équitation est subordonnée à la science de la fabrication des mors et à celle de l'équipement du cavalier. Les fins de la science architectonique sont plus importantes que celles des sciences subordonnées. Chapitre II La fin dernière est le bien. Aristote se propose de préciser la nature de ce bien et de dire de quelle science et de quel moyen d'action il relève. Selon lui : Le bien dépend de la science politique. La science politique détermine quelles sont les sciences indispensables dans les Etats et fixe celles que le citoyen doit apprendre et dans quelle mesure. Le bien de l'individu s'identifie avec celui de l'Etat. "Le bien est désirable quand il intéresse un individu pris à part ; mais son caractère est plus beau et plus divin quand il s'applique à un peuple et à des Etats entiers. Chapitre III l'Ethique de Nicomaque est donc aussi bien un traité de morale qu'un traité de politique. L'idée que le bien de l'individu s'identifie avec celui de l'Etat nous semble contestable aujourd'hui. On retrouve cette idée chez Hegel. Chapitre IV Le but de la politique et le souverain bien de l'activité humaine est la bonheur. Qu'est-ce que le bonheur ? pour les uns, le bonheur est un bien évident et visible tel que le plaisir, la richesse, les honneurs. pour le malade, le bonheur, c'est la santé , pour la pauvre, la richesse , pour l'ignorant le bonheur c'est de ressembler à quelqu'un qui leur semble savant (alors qu'il n'est souvent qu'un beau parleur) . Pour quelques uns, le bonheur est un bien qui existe par lui-même et qui est la cause de tous les autres. Pour établir la nature du souverain bien (du bonheur), il faut partir du connu et non pas des archétypes, comme le fait Platon. Chapitre V Il y a trois genres de vie celui qui a pour objet le plaisir celui qui a pour objet la vie politique active, les honneurs celui qui a pour objet la vie contemplative Le troisième genre de vie est le meilleur car il est individuel et impossible à enlever à son possesseur. Chapitre VI En quoi consiste le bien ? Le bien est exprimé dans son essence (Dieu, l'intelligence), dans sa qualité (les vertus), dans sa quantité (la juste mesure), dans sa relation (l'utile), dans l'espace (les différentes moeurs) et dans le temps (l'occasion). Dans la mesure où il y plusieurs sortes de biens et non un bien unique, il y a plusieurs sciences du bien : La science de l'occasion dans la guerre : la stratégie. La science de la maladie : la médecine. La science de la mesure en ce qui concerne l'alimentation : la diététique. La science des exercices du corps : la gymnastique. On peut distinguer deux sortes de bien : les biens en soi les biens relativement aux biens en soi Si le bien était un et commun à tout, ou qu'il existait séparé et subsistant par lui-même (comme l'affirme Platon), il serait irréalisable pour l'homme et impossible à acquérir. "On est bien embarrassé de préciser l'utilité que retirerait un tisserand ou un charpentier de la connaissance du bien en soi ou dans quelle mesure la contemplation de cette idée faciliterait la pratique de la médecine ou de la stratégie. Le médecin ne traite pas "l'homme en général", mais des individus. Chapitre VII Le souverain bien varie don selon les activités et selon les arts. Le bien de chacun est celui en vue duquel on fait tout le reste. Pour la médecine : la santé, pour la statégie : la victoire, pour pour l'architecture : la maison, etc. Aristote se demande ensuite quelle est la fin parfaite. Toutes les fins ne sont pas parfaites, mais le bien suprême constitue une fin parfaite. Ce que que nous recherchons pour soi est plus parfait que ce qui est recherché pour une autre fin. Tel paraît être le bonheur que nous recherchons toujours pour lui-même et non pour une autre raison, contrairement aux honneurs et au plaisir que nous recherchons non pour eux-mêmes, mais en vue du bonheur. Le bonheur est le bien suprême et se suffit à lui-même. Il ne s'applique pas à un individu solitaire, mais aux enfants, aux parents, aux amis, aux concitoyens, puisque, par nature, l'homme est un être sociable, idée familière à Aristote qui domine toute sa morale et sa Politique (cf. Politique, I) (Voilquin) Ce qui se suffit à soi-même, ce qui par soi rend la vie souhaitable et complète, c'est le bonheur. Le bonheur est le souverain bien. En construction !
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