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Arthur Schopenhauer, A soi-même
Arthur Schopenhauer, A soi-même

Arthur Schopenhauer, A soi-même ("Eis eauton"), traduit de l'allemand par Guy Fillion, L'anabase.

L'auteur :

Arthur Schopenhauer est un philosophe allemand, né le 22 février 1788 à Danzig et mort le 21 septembre 1860 à Francfort-sur-le-Main.

La philosophie de Schopenhauer a eu une influence importante sur de nombreux écrivains, philosophes ou artistes du XIXe siècle et du XXe siècle, notamment à travers son œuvre principale publiée pour la première fois en 1819, Le Monde comme volonté et comme représentation.

Quatrième de couverture :

"Dans Eis eauton, A soi-même, Schopenhauer a rassemblé pendant près de trente-cinq ans des notes intimes qui comprennent à la fois des observations sur lui-même, des réflexions sur l'existence et des citations qui corroborent sa vision pessimiste de l'humanité.

On y découvre qu'il connaissait mieux que personne les défauts, souvent relevés, de son caractère et qu'il savait s'examiner avec une lucidité qui n'altérait pas un profond et pathétique besoin de reconnaissance de son génie."

Présentation de l'éditeur : 

"Le titre d'Eis eauton, emprunté à Marc-Aurèle et que l'on peut traduire par A soi-même ou Pour moi-même, a été donné par Schopenhauer à un ensemble de feuillets d'une trentaine de pages qui se distinguaient de ses autres notes personnelles par leur caractère intime.

Depuis 1821 - il avait alors trente-trois ans - Schopenhauer classait sous ce titre des observations ou des réflexions sur lui-même, des maximes de son cru et des citations qui lui paraissaient correspondre à sa propre pensée.

Certains passages, notamment celui sur la politesse, furent repris dans les Parerga et paralipomena, parus en 1851, qui seront à l'origine de la notoriété, bien tardive, de Schopenhauer.

Quelque temps après la mort du philosophe, survenue le 21 septembre 1860, l'exécuteur testamentaire, Wilhelm von Gwinner, interrogé par Julius Frauenstädt, qui avait été chargé par Schopenhauer de l'édition posthume de ses œuvres, affirma avoir détruit le manuscrit conformément à la volonté de son auteur.

De fait, ce manuscrit est demeuré introuvable jusqu'à aujourd'hui. Des doutes, pourtant se formèrent très tôt sur la réalité de cette destruction.

Du moins put-on penser que Gwinner, tout en ayant brûlé le manuscrit, en avait gardé une copie. Et Frauenstädt, qui désirait vivement en prendre connaissance pour améliorer son édition des Panerga, finit par apprendre que Gwinner avait cité des extraits du recueil disparu dans son livre Arthur Schopenhauer par un témoin de sa vie (Leipzig, 1862).

Déjà, dans une lettre du 30 décembre 1861, à Adam von Doss, autre disciple du philosophie, Gwinner expliquait par avance la publications de ces extraits par le fait que Schopenhaeur les lui avait lus de nombreuses fois. 

Mais, dans la deuxième édition de son livre, en 1878, il incluait de nouveaux passages d'Eis eauton, ce qui conduisait à penser qu'il l'avait conservé.

C'est donc à partir du livre de Gwinner que Freuenstädt puis Griesebach et enfin, plus récemment, A. Hübscher ont reconstitué le manuscrit original et classé les fragments dans un ordre chronologique.

Nous avons utilisé pour la première traduction le dernier état d'Eis eauton, tel qu'ils figure dans la grande édition que A. Hübscher a donnée en 1966 de l'ensemble des écrits posthumes.

C'est également dans cette édition de référence que nous avons trouvé les précision qui précèdent sur l'origine du texte.

Puissent ces notes intimes, dont certaines révèlent une admirable lucidité, aider à mieux comprendre la personnalité d'un homme chez qui plusieurs formes de solitude semblaient se conjuguer pour l'isoler mieux que tout autre dans sa puissante subjectivité.

Puissent-elles aussi faciliter l'accès à l'œuvre et par elle à une pensée vivante et vivifiante qui, peut-être, par delà Nietzsche, Wagner et Thomas Mann, attend toujours ses véritables héritiers. " 

Extraits : 

"Vers 1822

Vouloir le moins possible, connaître le plus possible, tel fut le principe de ma vie, car la volonté c'est le trivial et le mauvais en nous : il faut la cacher comme les parties génitales, même si l'une et les autres sont les racines de notre être. Ma vie est celle des héros, hors de portée du mètre des philistins, de l'aune des boutiquiers ou de tout instrument de mesure valable pour l'individu moyen dont les visées de dépassent pas le court terme (...)

"Vers 1822

"L'immortel en l'homme, sa dimension intellectuelle, l'a toujours emporté chez moi sur l'individu. Quels que soient mes soucis, je les ai chassés dès qu'une idée philosophique s'ébranlait, car elle seule méritait considération, le reste n'étant que distraction. Ce sont là le privilège et les lettres de noblesse de la nature. Le commun des mortels trouve son bonheur en passant du travail au plaisir, chez moi, l'un et l'autre ne font qu'un : la vie des êtres de ma trempe ne peut être qu'un monodrame (...)

"Vers 1822

Mes contemporains ne me sont rien et les plus grandes jouissances de ma vie viennent de ces monuments que sont les idées semées jadis par mes semblables qui eux aussi ont erré parmi leurs contemporains. Les lettres qu'ils ont tracées peuvent sembler sans vie, elles me parlent plus intimement que bien des bipèdes vivants. Une lettre du pays compte plus pour l'émigré qu'une conversation avec les étrangers autour de lui, et, sur les îles désertes, les traces des anciens occupants en disent plus au voyageur que les singes et les cacatoès sur les arbres d'alentours."

 

 

 

 

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