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Robert Louis Stevenson, Voyage avec un âne dans les Cévennes

Robert Louis Stevenson, Voyage avec un âne dans les Cévennes, traduit de l'anglais par Laurent Bury, Gallimard/Folio 2022

L'auteur :

Robert Louis Stevenson, né le 13 novembre 1850 à Édimbourg et mort le 3 décembre 1894 à Vailima (Samoa), est un écrivain écossais et un grand voyageur, célèbre pour ses romans L'Île au trésor (1883), L'Étrange Cas du docteur Jekyll et de M. Hyde (1886) et puis son récit Voyage avec un âne dans les Cévennes (1879). Stevenson est parfois considéré comme un auteur de romans d'aventures ou de récits fantastiques pour adolescents, mais son œuvre a une tout autre dimension : il est d'ailleurs salué avec enthousiasme par les plus grands de ses contemporains et de ses successeurs. Ses nouvelles et romans manifestent en effet une profonde intelligence de la narration, de ses moyens et de ses effets. Il exploite tous les ressorts du récit comme la multiplication des narrateurs et des points de vue, et pratique en même temps une écriture très visuelle, propice aux scènes particulièrement frappantes. (source : wikipédia)

Quatrième de couverture : 

"Elle est parfois paresseuse, souvent têtue, mais toujours affectueuse. Il s'agit de Modestine, l'ânesse qui accompagne, dans ce récit autobiographique, Robert Louis Stevenson, lors de sa singulière traversée des Cévennes. Ensemble, ils partagent cette aventure, ponctuée de multiples rencontres et imprévus. Et malgré leurs lien orageux, une amitié atypique éclot peu à peu au sein de ce duo aussi original qu'attachant."

Extrait : 

"Sur ce, je me secouai, remis mes bottines et mes jambières et, après avoir cassé le reste du pain pour Modestine, je fis quelques pas pour voir dans quelle partie du monde je m'étais éveillé. Ulysse, abandonné à Ithaque, l'esprit troublé par le déesse, n'était pas plus agréablement perdu. Toute ma vie, j'ai cherché l'aventure, une aventure pure, sans passion, telle qu'il en advenait aux héros voyageurs de jadis, et c'était voir une fraction de mes rêveries se réaliser que de me retrouver ainsi le matin, dans un coin perdu et boisé du Gévaudan, ne sachant où était le nord ou le sud, sans connaître les alentours mieux que le premier homme sur la terre, naufragé à l'intérieur des terres. J'étais à la lisière d'un petit bois de bouleaux, parsemé de quelques hêtres. Derrière, il rejoignait un autre bois de sapins, et devant, il s'éclaircissait et descendait en ordre dispersé dans un vallon herbeux et peu profond. Tout autour s'étendaient des collines aux sommets nus, les unes proches, les autres lointaines, selon que la perspective se fermait ou s'ouvrait, mais aucune en apparence plus haute que le reste. Le vent poussait les arbres les uns contre les autres. Sur les bouleaux, les taches d'or de l'automne se balançaient en frémissant. Le ciel était plein de lambeaux et de fragments de nuage qui volaient, s'évanouissaient et reparaissaient, en tournant autour d'un axe comme des acrobates, tandis que le vent les poursuivait d'en haut. Ce temps farouche était d'un froid affamant. Je mangeai un peu de chocolat, j'avalai une gorgée de cognac et je fumai une cigarette, avant que le froid ne rende mes doigts incapables d'agir. Cela accompli, une fois mon ballot refait et attaché au bât, le jour se montra sur la pointe des pieds au seuil de l'orient. Nous n'avions fait que quelques pas sur le chemin quand le soleil, encore invisible, envoya une lueur d'or sur les montagnes de nuages rangées le long du ciel, à l'est..." (p. 48-49)

 

 

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