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En 1999, l’écrivaine voyageuse Nadine Delpech découvre sur l’île de Majuli d’importants monastères totalement inconnus en Occident. Elle va vivre de longs mois avec les moines.

 

Mathias Coulange, responsable de la galerie d’art d’Agnès B., les découvre en 2004 à l’occasion d’un festival de danse classique à Madras. Il se rendra sur l’île deux ans plus tard.

 

L’association Préserver Majuli est créée en 2006.

 

Edgar Moroni, professeur de Yoga, musicien, technicien son/vidéo et voyageur à ses heures, rencontre à son tour les moines de Majuli, qui lui parlent de Nadine et Mathias ; il les rejoint fin 2006.

 

L’association Préserver Majuli

Préserver Majuli a pour but:

  • d'aider les habitants de l’île à sauvegarder les traditions ethniques, culturelles et artistiques de l’Assam;
  • de soutenir les instances locales dans leurs démarches visant à sensibiliser les publics et les structures internationales aux conséquences écologiques, sociales et économiques de la destruction de l’île par le fleuve Brahmapoutre;
  • de favoriser l’accès aux études pour les plus jeunes.

Le potentiel du jeune moine-artiste de 30 ans Bhabananda Barbayan permettra vite à l’association de donner de l’ampleur à ses actions :

  • conception et production d’un spectacle de 90 minutes avec la troupe du monastère ;
  • montage de la première tournée de moines danseurs de Sattriya en France et au Portugal ;
  • organisation de stages en France et en Inde ;
  • soutien des pouvoirs publics assamais dans les démarches auprès de l’Unesco en vue du classement de l'île au patrimoine mondial ;
  • mise en place d’une bibliothèque itinérante ;
  • achat d’un ordinateur, de bicyclettes, etc...

Nadine Delpech, présidente de l’association a :

Jean-Marie Chauvin, membre de l’association et architecte a conçu, construit, et offert à la communauté Mishing, "la maison d'Ananda". Ce projet a été réalisé sur la base d'une maison traditionnelle locale en bambou et constitue aujourd'hui un gîte pour les touristes en visite sur l'île.

 

La bibliothèque itinérante de Majuli

Dans une zone rurale telle que Majuli, la disparité entre les écoles privées payantes et les écoles publiques est grande. Dans ces dernières la qualité de l’enseignement et le nombre d’heures de cours est nettement moindre, ce qui laisse peu de chance aux élèves d’espérer un avenir meilleur.

 

La majorité des enfants de l’île fréquentent ces écoles publiques dont certaines, implantées dans des villages Mishings (minorité ethnique) ne sont accessibles qu’à pieds ou en véhicule à deux roues.

 

La pauvreté fait aussi que la population n’a pas accès aux livres ; or les indiens aiment lire!

 

Partant de ce constat, l’association Préserver Majuli a créé en octobre 2007 une bibliothèque itinérante très appréciée par ses usagers.

 

Les enfants de l’île ont notamment été touchés par le geste de solidarité des élèves d’une classe de CM2 de la banlieue toulousaine qui, pour récolter des fonds, ont vendu à leurs parents la vidéo faite par leur maître lors de leur classe de neige.

 

Notre relais local est Mitu Khataniar*, qui déplace les livres de village en village au moyen d’une caisse installée sur sa motocyclette.

 

La bibliothèque fonctionne en collaboration avec les écoles auxquelles Mitu confie les livres pour 2 mois.

 

Depuis juin 2009, la bibliothèque connaît un essor grâce à sa nouvelle responsable, Danielle Bastide, professeur à la retraite.

Ses objectifs sont :

  • Développer des échanges entre les enfants d’ici et de là-bas ;
  • Acquérir ou louer un local, et l’équiper afin d’ouvrir une bibliothèque fixe ouverte à la population et à partir de laquelle Mitu continuerait à déplacer une partie des livres dans les villages éloignés ;
  • Rémunérer Mitu en qualité de bibliothécaire.

 

* Mitu, 28 ans, vit encore dans le monastère (satra) où il a grandi et qui appartient à une branche où les moines sont mariés et vivent avec leur famille dans l’enceinte même de leur satra. Il est donc le fils d’un moine mais lui-même se destine à une vie laïque. La situation économique de l’île ne lui permet pas de trouver un emploi en rapport avec son niveau d’étude, et donc d’envisager de construire une famille. Il s’occupe bénévolement de l’association, laquelle espère pouvoir le rémunérer un jour.

 

Contacts

:: Préserver Majuli ::

102, boulevard de la Chapelle
75018 Paris - FRANCE

E-mail: majulidance@hotmail.fr

Tél: +33 (0)954 344 758

Le Sattriya

En 2001, une troupe d’artistes inconnus venus du lointain Assam recevait à Delhi, des mains du Premier Ministre et du Ministre de la Culture, la plus haute récompense pour sa prestation de danse. L’Inde venait de découvrir une part essentielle de son patrimoine artistique. Après cinq siècles d’existence, le Sattriya était enfin reconnu comme un des plus grands arts du spectacle traditionnel indien à l’instar du Bharat Natyam, du Kathakali, du Kuchipudi ou du Manipuri.

 

Le nord-est, éloigné géographiquement et culturellement du reste de l’Inde, est resté longtemps ignoré. L’état de l’Assam, dans la vallée du Brahmapoutre, a vu naître et se développer un style de danse et d’art dramatique particulier: le Sattriya. Ce spectacle sacré et didactique est interprété par les bhakats (moines-artistes-paysans). Son origine remonte au grand mouvement néo-vishnouite qui débuta au 15ème siècle. Le maître Sankaradeva le créa vers 1480 en s’inspirant d’éléments du Natya Sastra (grand traité de danse-théâtre-musique écrit par Bharata environ 200 ans après JC). Il tire son nom du mot « sattra » qui désigne des monastères uniques en leur genre.

 

Tandis que dans l’Etat voisin, le Manipuri était popularisé par ses danseurs en Inde et à l’étranger, le Sattriya ne se répandait guère au-delà des frontières de l’Assam. La méconnaissance de l’ensemble de la région et la contiguïté des états du Manipur et de l’Assam pourraient justifier l’assimilation de leurs styles respectifs. Ces deux traditions s’inspirent effectivement de la littérature Vaishnava (dévotion de Vishnu); cependant le Sattriya présente de notables particularités: il n’évoque pas Radha, la maîtresse de Krishna, et n’aborde pas le thème de la chasse par principe de non-violence.

 

Ces grandes œuvres classiques animent depuis cinq siècles toutes les cérémonies religieuses ou de cour de l’Assam. Vers les années 1940, un chef de monastère, ami de Ghandi, a encouragé la population d’Assam à apprendre le Sattriya, jusque-là interprété uniquement par des moines. Aujourd’hui le Sattriya est très populaire en Assam, il est enseigné dans les écoles et compte de très bons danseurs laïques.

 

Les Moines Danseurs de Majuli, eux, ont grandi dans les Satras. Depuis des siècles, les aînés transmettent aux plus jeunes cet art créé pour eux par Sankaradeva. Ils en maîtrisent ainsi parfaitement la genèse.

 

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