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Matthieu Rougé, né le 7 janvier1967, est un prêtre, théologien et essayiste catholique français. Spécialiste de la théologie politique, il est notamment connu pour avoir été l'aumônier des parlementaires français de 2004 à 2012.

Compte-rendu d'une conférence du Père Matthieu Rougé : "Quel engagement et quel discernement politique pour les chrétiens ?" donnée à Bourges, le mardi 7 février 2017 dans l'amphithéâtre Sainte-Marie, 33, rue Jean-Baffier.

Notes personnelles :

Les limites de la  politique

"Il y a un contexte très particulier de la laïcité française : on fait comme si les religions n'existaient pas et en même temps, on est bien obligés de les prendre en compte. Ce contexte fait de notre pays l'un des moins religieux du monde, mais aussi l'un des plus catholiques."...  "Le débat est violent parce qu'il n'est pas assez profond."... "La droite française a du mal à se positionner." Il ne faut pas confondre l'Etat et la société ; l'Etat est au service de la société, la politique n'est pas l'instance suprême. Il y a bien d'autres domaines tout aussi importants, sinon plus que la politique, par exemple l'amitié, l'amour, la culture... La politique n'est pas l'annonce de l'avènement du royaume de Dieu, mais le service du royaume des hommes. Il a pour rôle de juguler l'injustice et la violence. Il faut en finir avec l'idolâtrie du politique. La vérité du politique réside dans la modestie de la proposition politique. Il faut retrouver le sens du politique. Nous sommes atterrés par certaines révélations, nous sommes dépolitisés. La politique est une instance régulatrice. Comment établir des critères de discernement ?

Le foi et la raison

Le point d'entrée n'est pas la foi, mais la raison. Dieu nous a chargés de veiller sur la création en restaurant la liberté humaine. Le père Matthieu Rougé prend l'exemple de l'euthanasie. Le choix éthique passe par le respect de la vie humaine. Selon Benoît XVI, la raison humaine a besoin d'être éclairée et purifiée par la foi. Sylviane Agacinski est contre la gestation pour autrui qu'elle considère comme une résurrection de l'esclavage et elle critique en ces termes la théorie des genres : "Le féminisme subversif est une subversion du féminisme." Elle ne le fait pas au nom de la foi (elle n'est pas chrétienne), mais de la raison. Il faut en rester sur le plan rationnel. Le respect de la dignité de la personne humaine relève de la raison avant de relever de la foi ; elle est structurante du choix politique, de même que la justice ou l'attention portée aux personnes les plus pauvres et les plus fragiles. La dignité de la personne humaine ne se partage pas. Il faut avoir une vision globale... C'est le sens de l'expression "option préférentielle pour les pauvres". Il faut s'intéresser à la doctrine sociale de l'Eglise. La formation chrétienne devrait comporter trois volets : une formation humaine, une formation spirituelle, une formation à la doctrine sociale de l'Eglise (DSE) qui constitue la synthèse des deux premières.

La laïcité

La laïcité ne doit pas être une idole. Le mot laïcité n'apparaît pas dans la loi de 1905. La constitution de la Vème République précise que "la France est une République laïque", mais le mot "laïcité" n'apparaît pas. La laïcité n'est pas une doctrine, mais un art de vivre ensemble. La loi de 1905 a été modifiée plus de vingt fois. Le grand spécialiste de la question, Emile Poulat, a insisté sur le fait  que la séparation entre les Eglises et l'Etat ne signifiait pas la séparation entre les Eglises et la société. Le mariage dans l'Eglise catholique est une cérémonie publique. C'est le Concordat qui a subordonné le mariage religieux au mariage civil. Les catholiques français ont surinterprété la Loi de 1905. On retrouve depuis 1905 deux lignes, une ligne dure (Combes, Peillon) et une ligne plus souple (Briand, Jospin). Il y a une instance annuelle de dialogue entre les Eglises et les représentants de l'Etat. La laïcité est le fruit du christianisme ; la distance entre le spirituel et le temporel fait partie du "génie du christianisme". La crise politique est une conséquence de la crise spirituelle. L'essentiel revient à la prière. La raison doit être éclairée par la foi. Le  document intitulé "Dans un monde qui change, retrouvons le sens du politique" du conseil permanent de la conférence des évêques de France n'est pas seulement destiné aux catholiques, mais à tous les Français. Nous défendons la raison contre la tyrannie de l'affectif. Il  y a des principes non négociables qui ont été posés par le magister de l'Eglise, notamment par le pape Jean-Paul II : la vie, la liberté religieuse, la famille.

 

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