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Adam Smith, Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations, édité et préfacé par Gérard Mairet, NRF Gallimard, 1976

Adam Smith (5 juin 1723 - 17 juillet 1790 est un philosophe et économiste britannique des Lumières (Enlightments). Il reste dans l’histoire comme le père de la science économique moderne, dont l'œuvre principale, La richesse des nations, est un des textes fondateurs du libéralisme économique. Professeur de philosophie morale à l'université de Glasgow, il consacre dix années de sa vie à ce texte qui inspire les grands économistes suivants, ceux que Karl Marx appellera les "classiques" et qui poseront les grands principes du libéralisme économique.

 

Plan de l'ouvrage :

Préface par Gérard Mairet - Introduction et plan de l'ouvrage -

Livre I. Des causes qui ont perfectionné les facultés productives du travail, et de l'ordre suivant lequel ses produits se distribuent naturellement dans les différentes classes du peuple

1. De la division du travail - Du principe qui donne lieu à la division du travail - 3. Que la division du travail est limitée par l'étendue du marché - 4. De l'origine et de l'usage de la monnaie - 5. Du prix réel et du prix nominal des marchandises, ou de leur prix en travail et de leur prix en argent - 6. Des parties constituantes du prix des marchandises - 7. Du prix naturel des marchandises, et de leur prix de marché - 8. Des salaires du travail - 9. Des profits du capital - 10. Des salaires et des profits dans les divers emplois du travail et du capital - 11. De la rente de la terre.

Livre II : De la nature des fonds ou capitaux, de leur accumulation et de leur emploi

Introduction

1. Des diverses branches dans lesquelles se divisent les capitaux - 2. De l'argent, considéré comme une branche particulière du capital général de la société, ou de la dépense qu'exige l'entretien du capital national - Des banques. - 3. Du travail productif et du travail non productif, de l'accumulation du capital - 4. Des fonds prêtés à intérêt - 5. Des différents emplois des capitaux

Livre III - De la marche différente des progrès de l'opulence chez différentes nations.

1. du cours naturel des progrès de l'opulence chez différentes nations - 4. Comment le commerce des villes a contribué à l'amélioration des campagnes

Livre IV : Des systèmes d'économie politique

1. Du principe sur lequel se fonde le système mercantile - 2. Des entraves à l'importation seulement des marchandises étrangères qui sont de nature à être produites par l'industrie 3. Des entraves extraordinaires apportées à l'importation des pays avec lesquels on suppose la balance du commerce défavorale - 5. Des primes et de la législation des grains - 7. Des colonies - 8. Conclusion du système mercantile - 9. Des systèmes agricoles ou de ces systèmes d'économie politique qui représentent le produit de la terre soit comme la seule, soit comme la principale source du revenu et de la richesse nationale

Livre V : Du revenu du souverain ou de la République

1. Des dépenses à la charge du souverain ou de la République - 2. Des sources du revenu général de la société ou du revenu de l'Etat - 3. Des dettes publiques.

Appendice : de l'origine de la philosophie

Notice bibliographique

Notes de lecture :

Les notions-clés (de base) de la pensée économique d'Adam Smith, initiateur de l'économie politique :  : "nation", "valeur d'usage", "valeur d'échange", division du travail", "accumulation du capital

L'objet théorique des Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations est de définir économiquement la nation. La nation, catégorie politique, trouve chez Smith un contenu, une effectivité économique. Pour Smith, la nation n'est rien moins qu'un espace d'échange. Smith est le premier à donner une extension économique conséquente à l'idée politique de nation.

Concevoir la nation comme espace d'échange = définir le discours économique comme économie politique.

C'est à ce titre et dans ce sens que l'on peut tenir Adam Smith comme le fondateur de l'économie politique.

L'analyse du polique subit avec lui un déplacement : le "Souverain ou République", comme il dit, n'est pas défini, comme par exemple chez Rousseau au niveau de la compétence du peuple, mais au niveau de son substrat économique.

La nation :

  • Rousseau : peuple souverain assemblé
  • Smith : système économique des besoins

L'analyse de Smith consiste à envisager le politique du point de vue de l'économique, bref de faire l'analyse économique du politique.

La "Richesse des nations" porte bien son titre : son objet premier est la conception de la nation comme espace de marché.

Gérard Mairet montre que la "division du travail", si souvent invoquée comme étant la clé de l'ouvrage, est en fait, chez Smith, une notion seconde (et non secondaire) par rapport à l'idée de nation.

C'est parce que le concept de nation est inopérant, voire inexistant chez les prédécesseurs de Smith (Les Physiocrates, Quesnay) qu'ils ne conçoivent pas comme "richesse" la production industrielle.

Smith redéfinit rigoureusement la nation ; ce faisant, il pose correctement en son principe la définition du revenu national comme somme des salaires, profits et rente distribués dans l'agriculture, l'industrie, le commerce : classe des agriculteurs, classe ouvrière, classe des marchands.

 

Valeur d'usage, valeur d'échange

Le concept de la nation comme "espace économique" permet à Smith de poser la question de la valeur d'échange des biens et de distinguer valeur d'usage et valeur d'échange.

"Il faut observer que le mot valeur a deux significations différentes :

  • quelquefois il signifie l'utilité d'un objet particulier
  • quelquefois il signifie la faculté que donne la posession de cet objet d'acheter d'autres marchandises.

On peut appeler l'une valeur en usage et l'autre valeur en échange. Des choses qui ont la plus grande valeur en usage n'ont souvent que peu ou pas de valeur en échange ; et au contraire celles qui ont la plus grande valeur en échange n'ont souvent n'ont souvent peu ou point de valeur en usage."

La distinction entre "valeur d'échange" et "valeur d'usage" fonde toute l'économie politique "classique".

Nation (pour Smith) = surface sociale où s'inscrivent les besoins des hommes, espace de marché.

La division du travail

La division du travail est une notion dérivée, seconde par rapport à l'échange : ce qui s'échangent, ce sont les marchandises, mais quand les marchandises s'échangent, ce qui s'échange, c'est le travail nécessaire à leur production.

La division du travail est une notion dérivée, seconde par rapport à l'échange.

L'échange est pour A. Smith le plan originaire (naturel) de l'économique.

Les hommes mènent une existence économique parce qu'ils ont un penchant naturel à l'échange, qu'ils sont guidés par l'intérêt personnel.

Homo économicus = animal qui échange

La division du travail est effet de l'échange et non la cause. L'échange précède la division du travail (même point de vue chez Rousseau, dans une toute autre perspective dans Le discours sur l'origine et le fondement de l'inégalité)

C'est le marché qui détermine la division du travail et non l'inverse.

La division du travail est entendue comme moyen d'économiser le travail pour augmenter la production, c'est-à-dire la richesse.

Smith : "C'est à la division du travail, qu'est originairement due l'invention de toutes ces machines propres à abréger et à faciliter le travail."

"L'opulence naît de la division du travail."

L'accumulation du capital

Le préalable nécessaire à la division du travail est l'accumulation du capital.

C'est parce que le capital a pour rôle de favoriser la division du travail que celle-ci a pour effet d'augmenter la productivité du travail, donc la richesse des nations.

Donc :

Multiplication des échanges + accumulation du capital + division du travail = augmentation de la productivité du travail - richesse des nations.

Smith, initiateur de l'économie politique

"Science des richesses, l'économie politique trouve naturellement dans la "production" un terrain favorable qu'elle ne quittera plus, jusques et y compris au moment où Marx en développera la critique. Tel est en effet le résultat en apparence paradoxal du "point de vue" de Smith, point de vue rappelons-le qui considère la nation comme catégorie économique : partant de l'échange comme la sphère de la production. C'est pourquoi l'ouvrage commence par l'analyse de la division du travail : par elle, la production des richesses est assurée ; ensuite seulement l'analyse de la monnaie (instrument essentiel de l'échange) peut être menée. Si donc l'échange est le fondement de l'activité économique, c'est la production des marchandises qui délimite l'horizon de l'analyse économique. C'est pourquoi il est possible de tenir Smith pour l'initiateur de l'économie politique comme discours.

La critique de Marx

Mais inaugurer le discours économique politique revient chez Smith à postuler une double naturalisation :

  • naturalisation de l'échange
  • naturalisation de la production capitaliste

Corrélativement, c'est postuler l'éternité des rapports socio-politiques capitalistes. On sait que la critique s'est employée à jeter bas ces deux bornes de "l'entendement bourgeois" comme dit Marx : les deux totems de la nature et de l'éternité."

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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