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Emmanuel Lévinas, Dieu, la mort et le temps, établissement du texte, notes et posface de Jacques Rolland, Editions Grasset et Fasquelle, 1993

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Emmanuel Levinas est né en 1906 à Kovno (Lituanie) et est mort à Paris en 1995. Issu d'une famille juive de langue russe, il émigre en 1914 en Ukraine. Là, il découvre les grands auteurs de la littérature russe, Pouchkine, Tolstoï, Tourgueniev, Dostoïevski, et s'ouvre aux questions métaphysiques. En 1923, le jeune Emmanuel part à Strasbourg suivre des études de philosophie ; il y découvre la pensée de Bergson et se lie d'amitié avec Maurice Blanchot. En 1928 et 1929, il suit à Fribourg-en-Brisgau l'enseignement d'Edmond Husserl et de Martin Heidegger. En 1930, il s'établit définitivement à Paris, après avoir publié sa thèse Théorie de l'intuition dans la phénoménologie de Husserl. Mobilisé en 1939, il est capturé dès le début de la guerre ; c'est dans un stalag allemand qu'il passera les cinq années suivantes. Pendant sa captivité, il parvient cependant à rédiger l'essentiel de De l'existence à l'existant. Dans les années 1960 et 1970, Emmanuel Levinas enseigne la philosophie à l'université, à Poitiers, Nanterre et La Sorbonne. Il publie en 1961 sa thèse d'Etat, Totalité et infini. Parti de la phénoménologie, Levinas définit l'éthique comme la mise en question de l'ontologie (c'est à dire la définition des êtres) par l'irruption d'Autrui. Il refuse de donner à ce sujet, contrairement à la tradition philosophique occidentale, une définition. La figure - si l'on peut dire - privilégiée en est le visage, qui manifeste de façon vertigineuse le mystère de l'autre. Autrui est transcendance, et à partir de là, on aboutit à Dieu. Aujourd'hui, l'Institut d'études lévinassiennes, fondé par Benny Lévy, Bernard-Henri Lévy et Alain Finkielkraut diffuse la pensée du philosophe. (Aurélia Caton)

Sartre.jpg                            Emmanuel Lévinas en compagnie de Jean-Paul Sartre

"Deux cours. les deux derniers professés par Emmanuel Lévinas en Sorbonne, durant l'année universitaire 1975-1976. deux cours qui sont comme une glose méditative autour de quelques mots : Dieu, la mort, le temps.

En ouverture, la mort et le temps. Pour la première fois, ces deux notions qui parcourent l'oeuvre entière du philosophe sont longuement explicitées. Parallèlement, Lévinas renoue avec sa recherche sur le mot Dieu, inversant les termes du diagnostic heideggerien : lorsque la philosophie a confondu, dès son origine, Dieu et l'être, ce n'est pas tant le second qui a été oublié, c'est d'abord le premier qui a été éclipsé. La tâche de la pensée revient alors à libérer Dieu de l'emprise métaphysique.

Au final, ces deux textes éclairent sous un autre jour et à partir d'un angle nouveau trois des thèmes majeurs de la réflexion d'Emmanuel Lévinas. Mais ils reviennent aussi, au gré d'une parole vagabonde, sur d'autres notions fondamentales de l'oeuvre : Autrui, la patience, le Dire, la transcendance, le témoignage..."

"Les textes qu'on va lire ici reproduisent la parole de deux cours professés par Emmanuel Lévinas durant l'année universitaire 1975-1976, la dernière de son enseignement régulier en Sorbonne. L'un était prononcé de 10 heures à 11 heures, l'autre de 12 à 13, chaque vendredi. cette proximité dans le temps est comme la concrétisation de leur proximité philosophique.

la proximité de deux cours d'explique par le fait que, si l'un choisit le thème croisé de la mort et du temps tandis que l'autre interroge ce "mot démesuré qu'est le Nom de Dieu, tous deux le font dans le fil d'une explication du philosophe avec la question qui bat au coeur de sa pensée : la relation inter-humaine, entendue comme relation éthique. C'est à partir de celle-ci que les trois concepts qu'on vient de nommer font question dans l'oeuvre écrite et déterminent ici la progression de la parole proférée dans ces deux séries de leçons. C'est autant dire que, bien qu'ils n'aient pas été rédigés par le philosophe, ils peuvent  considérés comme partie intégrante de son oeuvre. Précisons au demeurant qu'ils appartiennent à la manière (au sens où on le dit d'un peintre) qui, ouverte immédiatement après la publication de Totalité et Infini (1961), a trouvé son expression philosophiquement la plus bouleversante dans le rude et intrépide Autrement qu'être, ou au-delà de l'essence ( 1974) comme dans quelques essais plus courts dont la plupart ont été recueillis dans De Dieu qui vient à l'idée (1982). Le lecteur a le droit de savoir (question de probité méthodologique dirait Maurice Blanchot) que c'est en liaison très étroite avec les textes de cette période que les deux cours doivent être étudiés." (Jacques Rolland)

 

 

 

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