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  Jerome-Cahuzac.jpg

Par Jean-Paul Richier

Praticien hospitalier concerné par les répercussions sur l’homme de la logique néolibérale, par les dérives de la publicité, en particulier l’emprise du complexe pharmaco-industriel sur l’information médicale, et par les mauvais traitements infligés par les hommes aux animaux (en particulier la Super-classe des Chordés (...)

 

 

De nouvelles révélations, même si elles demandent bien sûr à être confirmées par l'enquête judiciaire, enfoncent encore davantage l'ex-ministre du Budget


 

J'avoue qu'en titrant « La bombe Cahuzac » le jour de l’aveu de M Cahuzac, j’ai eu tort !

En effet, maintenant je vais être à court de mots.


Hier, le Tages-Anzeiger, solide quotidien suisse germanophone, annonçait que l’ancien ministre du Budget avait fourni en 2009 un certificat fiscal falsifié à la banque zurichoise Julius Baer, afin de pouvoir transférer ses fonds à Singapour. La Suisse avait en effet affirmé sa coopération judiciaire en cas d'évasion fiscale.


Ce dimanche 7 avril, la télévision publique suisse (RTS) annonce qu’en fait, cette année-là, c’est 15 millions d’euros et non "seulement" 600 000 qu’il avait tenté de transférer en passant par un établissement de gestion financière genevois. En fait ça paraît plus plausible, il est vrai que 600 000 euros, ça paraissait petit pour recourir aux services d’experts en montages financiers internationaux.


M Cahuzac avait donc des sous à UBS, la plus grosse banque suisse, il a demandé en 2009 à la société de gestion financière genevoise Reyl & Cie de transférer ces sous dans la banque Julius Baer, grosse banque suisse de gestion privée, qui dispose d’une filiale à Singapour.

 

D’où venaient ces sous ?


Venaient-ils des implants capillaires ? Même si, dans la clinique ouverte en 1991 et à présent gérée par sa future ex-femme, les clients étaient incités à payer en espèces, et le petit personnel payé sans cotiser à l’URSSAF, 15 millions ça paraît un peu beaucoup.


Ceci dit, cette activité devrait prospérer : les hommes politiques et les chroniqueurs médiatiques disaient les allégations de Médiapart tirées par les cheveux, mais les journalistes coupeurs de cheveux en quatre ont révélé des informations qui font dresser les cheveux sur la tête aux citoyens de base. A un moment où la crédibilité du gouvernement ne tenait déjà qu’à un cheveu, ces révélations décoiffantes arrivent comme un cheveu sur la soupe. Les socialistes se font des cheveux blancs, leurs électeurs s’arrachent les cheveux, et la classe politique se crêpe comme à l'habitude le chignon.


Venaient-ils des conseils à l’industrie pharmaceutique ? La piste de la société "Cahuzac Conseil" créée en 1991, (sise à la même adresse que la clinique Cahuzac) apparaît de fait plus probable, même si le chiffre reste astronomique. On sait que M Cahuzac y faisait bénéficier le lobby pharmaceutique des compétences qu’il avait acquises de 1988 à 1991 comme conseiller technique, en charge notamment des médicaments, au cabinet de Claude Evin, alors ministre de la Santé du gouvernement Rocard. Dès sa première année, le chiffre d’affaire de cette société frisait les 2 millions de francs.


Dame, Les entreprises du médicaments savent être généreuses avec ceux qui leur rendent service.

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