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Jean de Menasce : quand Israël aime Dieu, introduction au hassidisme
Jean de Menasce : quand Israël aime Dieu, introduction au hassidisme

Jean de Menasce, quand Israël aime Dieu, introduction au hassidisme, préface de Guy Monnot, Editions du cerf, collection Patrimoines judaïsme, 1992

Table des matières : Introduction au hassidisme - 1. Qu'est-ce que le hassidisme ? - II. La première marque visible... - III. De ce que la sanctification... - IV. Jusqu'ici, bien qu'il s'agisse de mortifications... - V. Et voici que ce texte nous amène... - Dialogue entre un Hassid et un rabbiniste - Le conte des sept mendiants

Jean de Menasce, né à Alexandrie le 24 décembre 1902 au sein d'une grande famille juive et mort en 1973, est un dominicain français d'origine égyptienne. Théologien et orientaliste, il parlait une quinzaine de langues, dont l'hébreu et le syriaque. Il publia divers ouvrages et articles sur le judaïsme, le sionisme et le hassidisme, mais aussi dans le domaine de l'iranologie, dont il était un expert reconnu. De 1949 à 1970, il fut directeur d'étude à l'École pratique des hautes études, où l'on créa une chaire spécialement pour lui. Jean de Menasce exerça une influence importante dans le milieu des intellectuels catholiques français. Ami proche de Stanislas Fumet, de Charles Du Bos, de Jacques Maritain et de Maurice Sachs, il joua un rôle majeur dans l'évolution des relations judéo-chrétiennes, au point d'être l'un des neuf participants catholiques de la conférence de Seelisberg en 1947.

"L'auteur de ce livre n'était pas un homme ordinaire. Quand il en signe l'avant-propos, à l'âge de vingt-sept ans, sa plume lui a déjà fait un nom. Ce livre tel qu'il est aujourd'hui présenté reprend intégralement les trois parties essentielles de l'ouvrage initial : 1. Une « Introduction au hassidisme », en cinq chapitres – 2. Le « Dialogue entre un hassid et un rabbiniste », traduction d'un récit hébraïques des environs de 1785. – 3. « Le conte des sept mendiants », dont l'original est dû au célèbre R. Nahman de Brazlaw (1810). Arrière-petit-fils du Besht, il est né l'année même où mourut le Grand Magid. C'est assez dire qu'on a là un récit au symbolisme hautement religieux, mais où la sève du hassidisme n'a plus sa verdeur première. Les intenses préoccupations spirituelles qui, vers la fin des années vingt, mûrissaient Jean de Menasce ne sont pas étrangères au long regard posé par lui sur le hassidisme. Qu'est-ce en effet que le hassidisme ? L'essentiel de la réponse est déjà dans le titre : « Quand Israël aime Dieu ». Dans le judaïsme post-biblique, le hassidisme est l'une des plus belles efflorescences de l'amour de Dieu, et c'est pourquoi Jean de Menasce l'a aimé."

Extrait de la préface :

"Le lettré qui avait traduit Scheler, le religieux qui devait affronter les vagues du monde, l'homme qui aura longtemps vécu amoindri par les effondrements successifs de sa vitalité physique savait souffrir, et c'est pourquoi il sut aimer. Les valeurs de culture apparaissaient immédiatement dans sa personnalité. Les valeurs d'amour s'y dissimulaient sous une immense patience et une immense ouverture. Prêtre et savant d'une même coulée, c'était un homme tout à fait particulier, et particulièrement universel. Son cœur fut aussi vaste que son intelligence. Aussi l'accueil extraordinaire qui le maintenait, de son fauteuil d'infirme, en contact épistolaire et oral avec les cinq continents affluant à lui par lettres ou par visites, cet accueil si attentif qu'il réservait aux personnes, il l'ouvrait aussi aux religions par une intime compréhension. Le P. de Menasce, à l'image de son Iran de prédilection, était lui-même au carrefour des religions.

Il ne semble donc pas déplacé, au terme de cette préface, de transposer en ce sens le Conte des sept mendiants qu'on lira au terme du livre. Il nous plaît d'imaginer que ces mendiants représentent les religions. Qui dit mendiant dit désir et détresse : qu'est-ce d'autre, une religion ? Dans chacune en effet, les hommes, individuellement ou collectivement, ne sont-ils pas suspendus à la miséricorde et à la charité divines ? Tous, allocataires de la grâce, tous, mendiants de la Gloire. Jean de Menasce a vécu en compagnie de ces religions mendiantes au pied du Trône de l'éternelle Bonté. Tantôt elles lui apparaissaient, comme les mendiants du conte, alourdies d'infirmités diverses qu'il étudiait avec le soin de l'érudit et du médecin. Tantôt, elles se montraient à lui avec les dons ou vertus qui lui furent départis, et il y avait alors en son logis solitaire grande joie et grande liesse..." (p.15-16)

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