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Ludwig Wittgenstein, Carnets de Cambridge et de Skjolden
Ludwig Wittgenstein, Carnets de Cambridge et de Skjolden

Ludwig Wittgenstein, Carnets de Cambridge et de Skjolden, 1930-1935,1936-1937, traduits de l'allemand et présentés par Jean-Pierre Cometti, Presses universitaires de France, 1999

Tables des matières :

Présentation - Note de l'éditrice - Carnets de Cambridge (1930-1932) - Carnets de Skjolden (1936-1937) - Notes et commentaires - Bibliographie - Index

Ludwig Josef Johann Wittgenstein (né à Vienne, Autriche-Hongrie, le 26 avril 1889, mort à Cambridge, Royaume-Uni, le 29 avril 1951 (à 62 ans) est un philosophe et mathématicien autrichien, puis britannique, qui apporta des contributions décisives en logique, dans la théorie des fondements des mathématiques et en philosophie du langage. Le seul ouvrage qu’il ait publié de son vivant, le Tractatus logico-philosophicus, a eu dès sa parution en 1921/1922 un écho considérable

"Comme il l'avait fait à l'époque du Tractatus, à partir des années trente, Wittgenstein a tenu un journal, composé de carnets dans lesquels il a consigné les réflexions qui nourrissaient ses recherches et ses pensées personnelles. Autour de ces notes se dessinent les aspects les plus saillants de ce qu'il appelait sont "travail" et ce qu'il attendait de la philosophie.

L'importance des préoccupations éthiques, esthétiques et religieuses qui s'y expriment, et qui le rendent parfois si proche de Kierkegaard, de saint-Augustin ou de Tolstoï, l'acuité de ses remarques et la netteté d'une écriture qui se déploie ici au jour le jour, sans apprêt ni souci de composition, ne font pas seulement de ces Carnets de Cambridge et de Skjolden un document exceptionnel; elles font jouer à plein la complexité et les contrastes qui appartiennent à son oeuvre, en nous livrant pour ainsi dire à nu les tensions, l'aspiration à la clarté, autant que le désir d'abandon qui n'ont cessé de hanter sa pensée." (source : Gallimard)

Extrait de la présentation :

"Ces notes, dans la diversité des pensées, des humeurs et des sentiments qui s'y expriment, offrent un témoignage d'une grande richesse. Pour qui douterait de l'importance des préoccupations éthiques, esthétiques et religieuses dans la pensée de Wittgenstein, elles sont irremplaçables. Elles possèdent aussi une valeur, une beauté qui rappellera au lecteur l'éclat des aphorismes les plus saillants des Remarques mêlées, à ceci près que les pensées se livrent ici au jour le jour, sans apprêt, pour ainsi dire, sans souci de sélection ni de composition. Leur prix est celui de la seconde lueur dont la lumière du travail, pour Wittgenstein, avait impérativement besoin. Mais l'usage que Wittgenstein fit de ses carnets pendant plus de vingt ans, sa façon de travailler justifient un dernier commentaire.

C'est l'exemple du Journal de Gottfried Keller, pour qui il avait la plus vive admiration, qui donna initialement à Wittgenstein l'idée de noter dans ses carnets ses pensées philosophiques. Tout en utilisant un code très simple pour les pensées qu'il souhaitait placer à l'abri des regards indiscrets, il prit l'habitude de réécrire, de sélectionner et de réorganiser les réflexions relatives à ses recherches, d'en dicter certains regroupements, et de les reprendre par différentes couches successives, ou à travers de nouvelles sélections, jusqu'à composer les différents manuscrits qui, comme les recherches philosophiques ou le fameux "Big Typescript", fournissent l'état le plus achevé de ses pensées à différentes époques. C'est dire à quel point (...) les carnets de Wittgenstein, autant que ses manuscrits, font intégralement partie de son oeuvre. Comme David Stern l'a légitimement observé, "la totalité des écrits posthumes de Wittgenstein doit être considéré comme appartenant à son oeuvre. En d'autres termes, nous devons considérer les textes qu'il a laissés comme une famille d’œuvres, reliées entre les par un processus permanent de réélaboration et de réécriture, qui associent les carnets, les volumes de manuscrits, les réarrangements manuscrits et les sélections dactylographiées qui en sont issues". Au regard de la généalogie qu s'y dessine et de l'hypertexte dont ils font partie, les carnets de 1930-1932 et de 1936-1937 ne représentent guère plus qu'un fragment. Ils n'en contiennent pas moins d'authentiques joyaux." (p.15-17)

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