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Nicola Upson, Crimes à l'affiche
Nicola Upson, Crimes à l'affiche

Nicola Upson, Crimes à l'affiche (An Expert in Murder), traduit de l'anglais par Pascale Haas, Editions 10/18, collection Grands détectives

L'auteur :

Née dans le Sufolk, Nicola Upson a travaillé pour le théâtre, puis comme journaliste free-lance. Elle a également écrit deux essais et reçu l'Esacalator Award du Conseil des Arts anglais (National Art Council). Crimes à l'affiche est son premier roman. Elle vit aujourd'hui à Cambridge.

Quatrième de couverture :

"En 1934, Josephine Tey est une star du West End londonien. Ses pièces se jouent à guichets fermés, mais cette veuve discrète préfère vivre loin des feux de la rampe. Pourtant, lorsqu'elle se rend à Londres pour célébrer la dernière de son immense succès théâtral Richard de Bordeaux, elle se trouve bien malgré elle mêlée à une affaire de meurtre... Heureusement pour Josephine, l'inspecteur de Scotland Yard Archie Penrose, en charge de l'enquête, est un ami de longue date. Il devra se résoudre à l'impensable : son amie est la principale suspecte... ou la prochaine victime !"

Extrait : 

"La nuit tombait lorsque enfin, prêt à écrire, il alla s'asseoir. Tourné vers le jardin, il observa le ciel gris et bas remplacé peu à peu par une noirceur qui s'enroulait autour des buissons comme un suaire aussi loin que portât son regard. L'hiver, jouant son tour habituel, avait tissé le paysage de couleurs ternes et apportait une morne uniformité à tout ce qu'il pouvait distinguer. Le froid avait anesthésié la splendeur du monde. Au matin, une couche de givre tapisserait le rebord de la fenêtre.

Désormais impatient de consigner son passé, il se versa la dernière goutte de réconfort qui restait dans la bouteille de whisky posée sur le bureau et vida son verre d'un trait avant de prendre une feuille de papier. Le legs qu'il s'apprétait à faire relevait d'un genre très singulier, songea-t-il avec satisfaction. Comme par égard pour la solennité de l'instant, la maison - d'habitude si pleine de petits bruits familiers - tomba dans le silence au moment où il souleva le mince volume marron posé devant lui. Il feuilleta les pages jusqu'à ce qu'il trouve la section qu'il souhaitait utiliser ; la phrase l'avait toujours frappé comme formidablement appropriée, et à cette seconde plus que jamais. Avec un sourire amer, partagé entre le regret et la résignation, il prit son stylo et commença à écrire, ses lèvres formant les mots dans un parfait unisson avec l'encre sur la feuille. "Devenir un expert en meurtre ne saurait être si compliqué." (p.9-10)

Note de l'auteur (extrait) :

"Crimes à l'affiche est une oeuvre de fiction, inspirée par des vies et des événements réels.

Gordon Daviot est l'un des deux pseudonymes que s'est inventés Elizabeth Mackintosh (1896-1952) au cours de sa carrière polyvalente de dramaturge et de romancière ; l'autre, Josephine Tey, est le nom de son arrière-arrière-grand-mère du Suffolk et n'est apparu qu'en 1936, à l'occasion de la publication de A shilling for Candles. C'est sous ce nom, qu'elle réservait aux romans policiers, qu'elle est le plus connue aujourd'hui..." (p.407)

"Richard de Bordeaux a été joué quatre cent soixante-trois fois au New Theatre de St Martin's Lane (actuellement Noël Coward Theatre) où le dernière a eu lieu le 24 mars 1934. la pièce a rapporté plus de cent mille livres au box-office sous la direction de Howard Wyndham et Bronson Albery (qui ont bien profité de ce succès) et a acquis une popularité semblable à celle dont jouissent les films aujourd'hui  : des centaines d'Elspeth (personnage du roman de Nicola Upson) l'ont vue trente ou quarante fois, la distribution s'est prêtée à des coups publicitaires de haute volée, des poupées commémoratives ont été fabriquées à l'effigie des personnages et ce succès a fait passer John Gielgud, qui tenait le rôle principal, du statut de jeune acteur brillant à celui de célébrité en une seule soirée..." (p.408)

Remerciements (extrait) :

"Ce livre se veut un hommage aux gens dont le travail acharné et les accomplissements ont crée un monde si singulier pendant les années 1930 - notamment à Sir John Gielgud et à Margaret Harris, de Motley, qui ont eu tous les deux la gentillesse de me parler longuement du théâtre de cette époque, et bien entendu à Josephine Tey, dont l'oeuvre figure au coeur de ce roman..." (p.411)

Mon avis sur le livre :

Un roman policier richement documenté qui a pour cadre le monde du théâtre londonnien dans les années 30 et se réfère à une pièce à succès de l'époque : Richard de Bordeaux.

Le personnage principal n'est autre que l'auteure de Richard de Bordeaux, la célèbre dramaturge anglaise d'origine écossaise Elizabeth Macintosh alias Gordon Daviot, alias Josephine Tey.

Profondément marqués par leur expérience dans les tranchées, plusieurs personnages masculins du roman, notamment le directeur du théâtre et l'inspecteur de police sont des vétérans de la guerre de 14-18.

L'intrigue est parfois un peu difficile à suivre (surtout vers la fin) en raison de la complexité du mobile du crime qui plonge ses racines dans la grande guerre.

Le personnage de Richard de Bordeaux, un prince anglais dépeint par Josephine Tey comme un souverain humaniste épris de paix et de concorde, aux antipodes de la vision shakespearienne du personnage, joue un rôle symbolique important dans l'histoire. De même que Josephine Tey dans Richard de Bordeaux, Nicola Upson montre les ravages que la haine et l'esprit de vengeance produisent dans la vie des individus et des peuples.

 

 

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