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Ce documentaire examine la vie politique et les idées du réputé linguiste, intellectuel et militant Noam Chomsky. Ce film vingt-deux fois primé de Mark Achbar et Peter Wintonick allie éléments biographiques, documents d’archives et illustrations diverses pour mettre en lumière l’analyse approfondie que Chomsky a faite des médias de masse et sa critique des forces qui influent sur les nouvelles quotidiennes.

Noam Chomsky a établi une liste de 10 techniques de manipulation utilisées par les médias :

1. La technique de la distraction :

Le moyen privilégié du contrôle social est la stratégie de la distraction qui consiste à détourner l'attention du public des problèmes importants par un déluge continu de distractions et d'informations insignifiantes.

Le but de la technique de distraction est d'empêcher le public de s'intéresser aux connaissances essentielles, dans le domaine de la science, de l'économie, de la psychologie, de la neurobiologie et de la cybernétique et de le détourner des problèmes sociaux.

"Garder le public occupé, sans aucun temps libre pour penser, de retour à la ferme, comme les autres animaux." (cité dans le texte Armes silencieuses pour guerres tranquilles).

2. Créer des problèmes puis apporter des solutions :

Cette méthode est aussi appelée ′′problème-réaction-solution". Il y a un problème, à ce problème correspond une ′′situation′′ prévue pour provoquer une certaine réaction du public, avec pour objectif qu'il soit le demandeur des mesures que l'on souhaite faire accepter. Par exemple : laisser la violence urbaine se propager ou s'intensifier, ou organiser des attentats sanglants pour que le public exige des lois sur la sécurité au détriment de la liberté. Ou bien : créer une crise économique pour faire accepter comme un mal nécessaire la limitation des droits sociaux et le démantèlement des services publics.

3. La technique de gradation (ou technique de la grenouille) :

Pour faire accepter une mesure inacceptable, il suffit de l'appliquer progressivement, au compte-gouttes, pendant des années consécutives. C'est ainsi que des conditions socio-économiques radicalement nouvelles (néolibéralisme) ont été imposées au cours des décennies des années 80 et 90 : État minimum, privatisations, précarité, flexibilité, chômage massif, salaires qui ne garantissent plus de revenus décents, tant de changements qui auraient provoqué une révolution si elles avaient été appliquées en une seule fois. Si vous plongez une grenouille directement dans l'eau bouillante, elle risque de chercher à s'échapper, mais si vous la plongez d'abord dans l'eau froide et que vous chauffez progressivement l'eau, elle va s'habituer.

4. Différer :

Une autre façon de faire accepter une décision impopulaire est de la présenter comme "douloureuse et nécessaire", en obtenant maintenant l'acceptation du public, pour une application future. Il est plus facile d'accepter un sacrifice futur qu'un sacrifice immédiat, parce que le public, la masse, a toujours tendance à espérer naïvement que "tout ira mieux demain" et que le sacrifice demandé pourra être évité. Cela donne plus de temps au public pour s'habituer à l'idée d'un changement douloureux et l'accepter avec résignation lorsque le moment arrive.

5. S' adresser au public comme à des enfants :

Utiliser des discours, des arguments, une intonation infantiles, comme si le spectateur était un préadolescent âgé de douze ans ou moins. Plus on essaie de tromper le public, plus on a tendance à utiliser un ton infantile. Pourquoi ? "Si quelqu'un s'adresse à une personne comme si elle avait 12 ans ou moins, la personne aura probablement une réponse ou une réaction et le même sens critique qu'une personne de 12 ans. (voir ′′ Armes silencieuses pour guerres tranquilles ′′).

6. Manipuler les émotions plutôt que susciter la réflexion :

Jouer sur l'émotion est une technique classique pour court-circuiter l'analyse rationnelle et le sens critique des individus. En outre, l'utilisation du registre émotionnel permet de forcer la porte d'accès à l'inconscient pour implanter des idées, des désirs, des peurs et des craintes et induire les comportements programmés.

7. Maintenir le public dans l'ignorance et la médiocrité :

Faire en sorte que le public soit incapable de comprendre les technologies et les méthodes utilisées pour son contrôle et son esclavage.

"La qualité de l'éducation donnée aux classes sociales inférieures doit être la plus pauvre et la plus médiocre possible, de sorte que la distance entre les classes inférieures et les classes supérieures soit et demeure impossible à combler par les classes inférieures ".

8. Habituer le public à se complaire dans la vulgarité :

Inciter le public à croire que c'est à la mode d'être stupide, vulgaire et ignorant.

9. Renforcer le sentiment de culpabilité :

Faire croire à l'individu qu'il est seul coupable de son malheur, en raison de l'insuffisance de son intelligence, de ses capacités ou de ses efforts. Ainsi, au lieu de se rebeller contre le système économique, l'individu se dévalue et se blâme lui-même, ce qui crée à son tour un état dépressif, dont l'effet est d'inhiber l'action. Et sans action, pas de changement !

10. Connaître les individus mieux qu'eux-mêmes ne se connaissent :

Au cours des 50 dernières années, les progrès rapides de la science ont engendré un fossé croissant entre les connaissances du public et celles détenues et utilisées par les élites dominantes. Grâce à la biologie, la neurobiologie et la psychologie appliquée, le "système" a bénéficié d'une connaissance avancée de l'être humain, tant dans sa dimension physique que psychique.

Le système a réussi à mieux connaître l'individu commun qu'il ne se connaît lui-même. Cela signifie que, dans la plupart des cas, le système exerce un haut degré de  contrôle sur les individus, plus élevé que celui qu'ils exercent sur eux-mêmes.

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