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Rédiger un article de journal

Méthodologie de l'article de Presse :

- Trouver un titre accrocheur, si possible nominal, qui condense le contenu de l'article ou les intentions de son auteur. Le centrer sur la feuille. (Il est préférable de chercher le titre après avoir écrit l'article. Le titre ne doit pas être banal, mais il ne doit pas davantage être obscur.)

- Rédiger un chapeau : une ou deux lignes qui résument les faits en répondant aux 5 questions : Qui ? Quoi ? Où ? Quand ? Comment ? Pourquoi ? Séparer le chapeau du titre et du corps de l'article par des blancs typographiques.

- Structurer le corps de l'article en paragraphes qui peuvent recevoir des titres.

- L'organisation des idées est primordiale et le plan de l'article doit être travaillé au brouillon. La règle d'or de l'écriture journalistique est de mettre l'essentiel en tête. Il faut donc raconter l'événement le plus important et le plus récent au tout début sans respecter la chronologie des faits.

Le plan de l'article journalistique est celui de la pyramide inversée : les éléments d'information sont classés par ordre d'importance décroissant.

                                                     Attaque

                                      Message essentiel Qui ? Quoi ?

                                                  Où ? Quand ?

                                          Comment ? Pourquoi ?

                                                       Chute

- Utiliser le présent de l'indicatif et la 3ème personne

- Utiliser la forme impersonnelle pour la mise à distance, l'effet de neutralité : ; la forme emphatique pour des effets d'insistance. En cas d'insistance sur une victime des faits, avoir recours à la forme passive. Il faut éviter d'accuser directement quelqu'un. Il vaut donc mieux utiliser l'implicite et l'ironie.

-L'usage des figures de style (hyperboles, antithèses, comparaisons, anaphores, parallèlismes...) est pertinent.

- Penser à conclure l'article en ménageant une chute, en élargissant le débat, en appelant à une prise de conscience, etc. Il est possible de finir en interpellant le lecteur par une question. 

Sujet : Madeleine Forestier envoie son nouveau protégé, Jean Le Dol, assister au mariage de du Roy et Suzanne. Sous le nom du jeune homme, elle rédige un article sans complaisane sur la cérémonie et sur le marié qui paraît dans le journal "La Plume". Rédigez cet article.

Devoir d'élève :

                                                "Un mariage mondain

Dimanche dernier, le 20 octobre 1883, en l'église de La Madeleine, à Paris, a eu lieu le mariage de Mademoiselle Suzanne Walter et de Monsieur Georges du Roy.

Mademoiselle Suzanne Walter est la fille de Monsieur et Madame Walter, membres distingués de la haute société parisienne. Son père, Monsieur Walter, est le directeur général du Journal "La Vie française".

Sa mère, Madame Virginie Walter, est une maîtresse de maison et une hôtesse accomplie dont Monsieur Georges Duroy n'a eu, en ce qui le concerne, qu'à se louer de l'obligeance... Il se murmure même que.... Mais cela ne nous regarde pas ! 

On ne peut cependant s'empêcher de remarquer que les femmes semblent avoir joué un rôle plus important dans la carrière de Monsieur Georges Duroy, que ses dons littéraires, si l'on en juge par son article sur son expérience de sous-officier en Algérie où l'on apprend qu'Alger est une ville toute blanche, essentiellement peuplée d'Arabes, ce que personne n'avait remarqué avant lui.

Parti de rien, Monsieur du Roy est parvenu au sommet de la réussite. Il exerçait, en effet, à ses débuts, les fonctions utiles, mais somme toutes modestes, d'employé aux chemins de fer du Nord.

Monsieur du Roy (depuis peu en deux mots !) est entré ensuite  grâce à Monsieur Forestier et à son épouse  Madeleine, et à vrai dire, davantage à cette dernière qu'à son mari, c'est du moins ce qui se chuchote, comme rédacteur au journal "La vie française". 

Monsieur du Roy, qui a été, ainsi que nous l'avons rappelé,  sous-officier en Algérie, est doué de qualités certaines qui expliquent, à défaut de le justifier, son  succès fulgurant : de belles moustaches artistiquement retroussées, des favoris avantageux qui lui font comme une crinière de lion maigre, la capacité de saisir l'occasion par les cheveux, l'art de la conversation qu'un de nos moralistes mal intentionnés nomme "l'art de parler pour ne rien dire", la connaissance et la maîtrise de ce petit monde qu'on appelle le "grand monde".

Pour en revenir au mariage de nos deux tourtereaux, il y a, en l'église de la Madeleine, des représentants de la plus haute société parisienne : des généraux, des ministres, des hauts fonctionnaires, des banquiers, des industriels, des journalistes, tous gens hautement indispensables au fonctionnement et au progrès de la société moderne.

Monsieur Georges Duroy est superbement habillé. Il est présent en chair et en os, mais son esprit semble ailleurs. Où ? Peut-être dans une autre Madeleine.

La mariée est revêtue d'une ravissante robe blanche en dentelles brodée de perles. A vrai dire, la robe a un peu jauni car c'est sans doute celle de sa mère.

La cérémonie est présidée par le cardinal-archevêque de Paris en personne, Mgr. Joseph-Hyppolite Guibert, récemment promu à ce rang prestigieux par sa sainteté le pape Léon XIII, en accord avec le ministère de l'intérieur et des cultes.

Madame Virginie Walter est ému aux larmes et contemple sa fille avec émotion et fierté.

Les mariés sortent de la basilique sous les applaudissements et les hourras d'une foule en délire. On raconte que l'ambassadeur d'Angleterre aurait demandé à son secrétaire si le jeune couple était un membre de la famille impériale.

La journée se termine par un somptueux souper aux chandelles servi par des domestiques en livrée au restaurant "Le Grand Véfour", environné d'une centaines de fiacres et de calèches, où des domestiques transis de froid prennent leur mal en patience en jouant aux cartes et en buvant du rhum.

Car il ne faut pas confondre les maladroits qui partis de rien n'arrivent jamais nulle part avec nos arrivistes arrivés !"

 

                                                                  Jean Le Dol

 

 

 

 

 

 

 

 

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